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Emmanuel Macron a téléphoné à Jean-Marie Bigard. Et après il appellera Yassine Belattar, un autre humoriste ?
©JOEL SAGET / AFP

Des hommes, des vrais !

C’est qu’il s’ennuie à mourir avec Edouard Philippe notre président…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Voilà ce qu’ils se sont probablement dit. « Salut Jean Marie, c’est Manu ». « Salut Manu, ça boume ? ». « Non car Edouard Philippe me casse les couilles ». « Ah celui-là il en a une toute petite ! Dégage-le avec un coup de pied au cul. C’est bien lui qui ne veut pas rouvrir les bars et les restaurants ? ».

Manu : « Oui ce tocard ne boit que des infusions ». Jean-Marie : « Tu l’envoies paître et nous irons nous bourrer la gueule ensemble !». Edouard Philippe est encore là. Mais avec l’aide de Bigard, Macron va lui faire la peau. Car Bigard c’est le peuple et face au peuple le Premier ministre devra s’aplatir comme une chiffe molle.

Il faut savoir que le président de la République a été brillamment reçu à l’agrégation de démagogie. Il fera mieux cet été. Au lieu de prendre ses vacances au fort de Brégançon, il ira dans un camping. Là, sous sa tente, il y aura Bigard et des caisses de bières. Ils videront des dizaines de canettes et chanteront : « non, non, non Macron n’est pas mort // car il bande encore, car il bande encore ». Ayant ainsi conquis l’amour du peuple de souche, il partira avec son pote Yassine Belattar – qui, lui, ne boit pas de bières – « à la conquête du peuple des banlieues ».

Le coup de téléphone de Macron à  Bigard a plongé Libération dans une douloureuse affliction. Car être cocu c’est très pénible. Ah, ils l’avaient tant aimé Emmanuel Macron ! Il était beau, il était jeune, il était si progressiste. Pendant la campagne électorale de 2017, ce journal, comme bien d’autres médias, entra en pamoison. On piétinait jour après jour François Fillon, un affreux réac’. On exorcisait un démon nommé Marine Le Pen. Et quand vint le jour de la victoire ce fut le nirvana. La France était sauvée.

Cet amour dura longtemps avec quelques moments difficiles comme il y en a dans les couples les plus unis. Ainsi on n’apprécia guère que le chef de l’Etat aille flirter avec Philippe de Villiers et qu’il ait accordé un entretien à Valeurs Actuelles. Mais on passait l’éponge estimant qu’il s’agissait là de caprices de gamin.

Avec Bigard ce fut le coup de grâce. Laurent Joffrin prit sa plume pour signifier au président de la République qu’il était répudié. Dans un article qui se voulait sarcastique il imagina le gouvernement idéal de Macron. A la Santé : Didier Raoult. Au Commerce et à l’Artisanat : Jean-Marie Bigard. Aux Affaires étrangères : Philippe de Villiers.

A l’immigration : Eric Zemmour. A l’Information : Cyril Hanouna. A l’intérieur : Robert Ménard. A la Culture : Michel Houellebecq. A la Condition féminine : Elisabeth Lévy. Et à Matignon : Michel Onfray. « Voilà qui aurait de la gueule », conclut Joffrin.  

Nous avons à notre tour imaginé un gouvernement idéal qui pourrait séduire le directeur de Libération. Au Commerce et à l’Artisanat : Philippe Martinez. Aux Affaires étrangères : Jacques Attali. A l’Immigration : n’importe qui pourvu qu’il soit membre du CRAN. A l’Intérieur : Ségolène Royal, une femme forte. A la Condition féminine : Rokhaya Diallo. A l’Agriculture : Yannick Jadot. A la Culture : personne car on n’a pas trouvé un seul écrivain de gauche digne de ce nom. A l’Information : Laurent Joffrin évidemment. A Matignon : Jean-Luc Mélenchon. Voilà qui aurait plutôt sale gueule. Nous assumons bien volontiers ce délit de faciès.  

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