Nous, on n’est pas comme ça !
Émeutes : en Tunisie aussi...
Mais pas pour les mêmes raisons qu’en France.
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Tout a commencé à Sfax, la deuxième plus grande ville de Tunisie. Un Tunisien a été tué par trois migrants guinéens. Aussitôt, Sfax s’est embrasée. Coups, violences, arrestations. En un mot : la chasse aux Noirs.
Le tout encouragé par le président tunisien qui avait déclaré que « la présence de migrants subsahariens dans notre pays venait à changer sa composition démographique ». Un langage qui plaît chez lui.
Un journaliste interrogeait un de ces malheureux migrants : « Les Arabes ont dévasté ma maison » , a-t-il dit. Apeuré, il a ajouté : « Je veux rentrer chez moi. » C’est le souhait des Tunisiens.
Pendant des siècles, les Arabes ont fait des razzias en Afrique noire. Il leur fallait des hommes pour les réduire en esclavage, et des filles pour les harems. Pour eux, les Noirs étaient des sous-hommes.
La mémoire de ce mépris est restée vivace en Tunisie.
Cela s’appelle le racisme. Les migrants subsahariens le savent bien. Ils ne viennent pas en Tunisie pour la CAF ou encore la Sécurité sociale quasiment inexistante là-bas, mais savent qu’en face de la Tunisie, il y a la France : juste la Méditerranée à traverser.
Notons en passant que les migrants tunisiens et autres sont bien traités en France. Quant à savoir s’ils « modifient notre composition démographique », la réponse appartient au président tunisien. Car le nôtre n’a rien dit sur cette question !
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