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Election présidentielle américaine : de Bob Dole à Walter Mondale, les candidats perdants racontent le choc de leur après défaite
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Conseils du passé

Le site américain The Daily Beast a demandé à trois anciens prétendants à la présidence américaine comment ils avaient vécu leur défaite.

Dur dur d'être un perdant. Imaginez-vous alors ce que cela fait de perdre l'une des élections les plus importantes au monde, l'élection présidentielle américaine.Ce mercredi, le républicain Mitt Romney doit se résoudre à la situation et accepter la défaite. Plus de cinquante personnes sont déjà passées par là : les doutes – "et si j'avais mieux débattu" –, la colère –"tant de temps passé à préparer cette campagne pour rien" – et beaucoup d'autres sentiments qu'ont notamment vécu Walter Mondale, Michael Dukakis et Bob Dole, respectivement perdants des élections américaines de 1984, 1988 et 1996. Les trois hommes ont accepté de revenir sur ce douloureux moment pour le site américain The Daily Beast.

Bob Dole, qui a perdu face au démocrate Bill Clinton explique ainsi : "On vous donne beaucoup de suggestions – "il faut que tu t'en ailles pour un moment, il faut que tu fasses cela". […] Mais ça prend un moment. Les gens pensent qu'il s'agit d'un autre jour comme les autres. Pour moi, cela prend du temps et l'un des moyens d'aller mieux est de sortir, de s'occuper. Je n'ai jamais pensé que je devais partir et tout laisser en plan. On ne revient pas à une vie normale rapidement". L'ancien chef du parti républicain au Sénat ajoute avoir eu le sentiment "de décevoir la fête, les personnes des cinquante Etats, ses supporters. Vous commencez à revoir en détails toute votre campagne, ce qui n'a pas été, s'il y a un jour eu une chance de battre Clinton. […] Ca empêche de dormir". Mais Bob Dole estime que "dans certains cas, c'est même plus dur pour l'équipe. Je dirais que sauf exceptions, ça a été une dure journée après l'élection".

Comme Bob Dole, Walter Mondale était "épuisé" et repassait en boucle sa campagne avant d'aller mieux quelques mois plus tard. "Nous avons relâché la pression un certain temps, environ un mois. J'ai beaucoup lu. Nous sommes rentrés. J'ai dû partir en vacance pêcher ou quelque chose comme cela. On n'essaie juste de reprendre une vie normale, mais pendant un temps, ces souvenirs, ainsi que l'épuisement, la tension de tout ce que vous avez traversé semble demeurer. J'étais déçu de cette défaite, mais je ne pense pas l'avoir gardé en moi trop longtemps", explique le candidat démocrate malheureux face à Ronald Reagan, avant d'ajouter : "C'est un véritable honneur d'être choisi comme candidat pour représenter un parti pour l'élection présidentielle. C'est le mandat le plus 'important' que j'ai eu. Cela m'a donné l'occasion de m'exprimer et d'être entendu sur des problématiques qui m'ont toujours motivé. Je n'ai donc aucun regret, enfin, si, un seul. Celui de n'avoir pas gagné. Mais le plus important est de donner le meilleur de soi".

Contrairement à Walter Mondale, Michael Dukakis, qui a perdu face au républicain George H. W. Bush, n'a pas pris de vacances et de temps pour se reposer. "Je suis retourné au travail dès le lendemain. J'avais du travail […]. Je n'ai jamais eu besoin de vacances. Rentrer à la maison et reprendre un semblant de routine, passer du temps avec des amis, la famille était largement suffisant", explique l'ancien gouverneur du Massachusetts qui aurait pourtant eu bien besoin de sommeil d'après ses dires. "Votre notion du temps est complètement bouleversée. Vous traversez le pays quatre ou cinq fois en seulement trois ou quatre semaines. Vous vous réveillez à deux ou trois heures du matin, par parce que vous êtes nerveux mais parce que votre horloge biologique est sens dessus dessous […]. Cela prend plusieurs mois avant de retrouver des rythmes de sommeil normaux". Walter Mondale donne l'impression d'être passé rapidement à autre chose. Il a pourtant fallu un certain temps pour accepter la défaite. "Vous y pensez pendant un moment, mais après un certain temps, cela devient fatiguant. Et puis, je n'avais pas vraiment le temps de ne rien faire et d'y penser".

Trois défaites, trois expériences différentes. Mais des témoignages qui pourraient bien servir à Mitt Romney.

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