Qu’en langage fleuri, ces choses-là sont dites !
Edouard Philippe à Emmanuel Macron : « Je ne veux pas qu’on m’emmerde »…
L’ancien Premier ministre a été très inspiré par le langage du président de la République.
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Edouard Philippe est selon toute vraisemblance un homme qui a reçu une très bonne éducation. Il incarne en effet une droite centriste et bien élevée. Mais quand c’est trop, c’est trop. Et Edouard Philippe s’est énervé à tel point que de sa bouche sont sortis des mots qu’il a empruntés à un autre qui, lui, est mal élevé.
« Je ne veux pas qu’on m’emmerde », a-t-il déclaré. Précisant qu’il avait dit ça « parce que c’est un thème à la mode ». Nul ne peut ignorer qui a mis « j’emmerde » à la mode. Le message, pas du tout subliminal, s’adressait donc à Emmanuel Macron.
C’est le président de la République qui a ouvert les hostilités en emmerdant Edouard Philippe. Point de départ de la querelle : le veto du chef de l’Etat à la fusion entre le mouvement macroniste Agir et Horizons, le nouveau parti d’Edouard Philippe.
Prudent et précautionneux, le chef de l’Etat ne voulait pas que son ancien Premier ministre prenne trop d’importance. Il arrive parfois que, contrairement à ce qu’écrit La Fontaine, la grenouille devienne aussi grosse que le bœuf.
En représailles, Edouard Philippe s’est retiré de la Maison Commune, un machin inventé pour soutenir Macron lors de la prochaine échéance présidentielle. A l’heure qu’il est, cette maison n’est même pas une maison close car là-bas au moins, on trouve du plaisir. C’est une baraque vide, une case dans un bidonville.
Edouard Philippe a le sens de l’humour : il a souligné qu’il était « loyal » à Emmanuel Macron. Quand on est vraiment loyal, on n’éprouve pas le besoin de le clamer. Et en entendant ce mot le chef de l’Etat a éclaté d’un rire nerveux.
La guerre entre les deux hommes ne fait, à l’évidence, que commencer. La prochaine étape : Edouard Philippe dira à Macron « tu me fais chier ».
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