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Edouard la menace...dans le vide ?
©CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP / POOL

Gilets jaunes

"Ce ne sont pas ceux qui remettent en cause les institutions qui auront le dernier mot" a déclaré Edouard Philippe au 20h de TF1 ce lundi 7 janvier.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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"Ce ne sont pas ceux qui remettent en cause les institutions qui auront le dernier mot". Avec les annonces  sécuritaires  faites  au 20H de TF1 ,Edouard Philippe aurait aimé être en mesure de siffler la fin de la récré . Il savait, il sait que c'est loin d'être gagné, car il s'en est volontairement tenu à un discours sécuritaire , qui correspond  à l'urgence de la situation mais ne règle pas les questions de fond qu'il n'a pas abordées. Les réponses sont supposées jaillir du " Grand Débat" qui va se dérouler dans les prochaines  semaines à travers le pays...En matière de sécurité, par delà "l'actualisation de du schéma national  de l ordre public " la promesse d'une mobilisation policière renforcée samedi prochain  avec 80.000 hommes déployés sur l'ensemble du territoire et peut -être l'utilisation de nouveaux matériels plus mobiles pour venir à bout des violences  dont l'achat a été évoqué sans autre précisions, le premier Ministre a surtout mis l'accent sur le renforcement de la législation pour sanctionner les organisateurs de manifestations non déclarées et  les manifestants cagoulés,  ainsi que la création d'un fichier d'individus interdits de manifs. Pour cette dernière disposition, il s'agirait de s'inspirer du fichier des hooligans interdit de stade, qui sont obligés d'aller pointer au commissariat les jours de match...Le gouvernement reprend là une proposition de loi présentée en octobre dernier par Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, qui voulait apporter une réponse aux violentes manifs contre la loi Travail du mois de mai . Cette proposition avait été adoptée par la majorité sénatoriale de droite mais refusée par les Sénateurs de la République En Marche(-minoritaires au Sénat), ce qui laissait présager son rejet par la majorité La Rem lorsque cette proposition  arriverait à l'Assemblée.

Mais voici  que cette proposition de loi émanant de l'opposition devient une roue de secours pour le gouvernement qui va demander à la majorité de l'adopter  lorsqu'elle sera inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée, dans les toutes prochaines semaines. Bruno Retailleau  s'est félicité de ce revirement n'a pas manqué de "saluer une bonne nouvelle". Le président du Sénat, Gérard Larcher avait rappelé que le Sénat " tient un arsenal juridique à la disposition du gouvernement". On notera que c'est la deuxième fois que le Sénat vient (involontairement ) à la rescousse de l'exécutif  puisqu' il avait déjà voté la suppression de l'augmentation des taxes sur les carburants avant que le mouvement des Gilets Jaunes ne contraigne le gouvernement à  reculer sur ce point à la fin de l'année. Mais on notera aussi les dissonances  chez les Républicains, puisque le président du Parti, Laurent Wauquiez continue pour sa part de réclamer l'instauration de l'état  d'urgence et  joue les Cassandre en interpelant Edouard Philippe: "Pourquoi ne pas nous écouter, au risque de voir samedi après samedi la situation dégénérer?".  A l'opposé la France Insoumise crie à la démocratie bafouée...Pour l'heure on en est réduit aux classiques polémiques politiciennes qui masquent l'impuissance du pouvoir à régler la crise sociale révélée par le mouvement des Gilets Jaunes.

Un jour le Gouvernement lâche du lest en matière fiscale, un autre il durcit le ton sous la pression de la violence des manifestations, mais ni Emmanuel Macron, ni Edouard Philippe ne montrent qu'ils tentent de trouver des solutions globales, et s'engagent pleinement  en lançant des consultations tous azimuts, en dialoguant avec les syndicats, les élus, locaux et nationaux. Aujourd'hui  tout le monde s'accorde pour réclamer une réponse politique à cette crise qui ne sera pas résolue  avec des mesures "techniques" sur plan de la sécurité et des sanctions.

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