Dubaï a-t-il réussi son pari touristique ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Dubaï fait partie de ce que l’on pourrait appeler "les stations touristiques artificielles".
Dubaï fait partie de ce que l’on pourrait appeler "les stations touristiques artificielles".
©Reuters

Un tas de sable sous un soleil de plomb

La compagnie aérienne Emirates Airlines veut augmenter son nombre de vols en Europe et en particulier en France, prédisant le repli des compagnies européennes. De quoi agacer Air France.

Jean-Michel Hoerner

Jean-Michel Hoerner

Jean-Michel Hoerner, professeur de géopolitique émérite et président honoraire de l'Université de Perpignan, enseignant-chercheur à l'IDRAC-IEFT, auteur avec Catherine Sicart de Tourisme, une affaire de classe (Balzac Editeur, 2015)

Voir la bio »

Atlantico : La compagnie aérienne Emirates souhaite obtenir des droits de trafic supplémentaires en France, notamment afin de pouvoir organiser des vols Dubaï-Lyon plus régulièrement. Avec 10 millions de touristes par an, Dubaï est-elle sur le point de réussir son pari en devenant une destination phare du tourisme mondial ?

Jean-Michel Hoerner : Oui le pari est réussi. Ce n’est pas un tourisme comme les autres mais que l’on qualifie de tourisme artificiel. Le marché est énorme comme l’illustre la construction d’un euro-Vegas à Madrid. Dubaï fait partie de ce que l’on pourrait appeler les « stations artificielles ». La ville est complètement artificielle. Il faut noter néanmoins que leur flux touristique sont intéressés par l’immobilier.

Quels sont ses principaux atouts ?

Jean-Michel Hoerner : Dubaï met en avant son aspect futuriste et ultra moderne pour attirer les touristes. La ville s’est efforcée de développer des infrastructures absolument remarquables pour être au cœur des flux de la mondialisation et notamment grâce à sa situation entre Occident et Orient. La compagnie aérienne Émirates est devenue la première mondiale et c’est en partie dû à l’importance croissante de l’aéroport de la ville. La clientèle arabe, en plein essor, vient en masse et en particulier pour y investir dans le secteur immobilier. Sans oublier le port de Dubaï qui prend une place importante. Concernant les paysages, il n’y a rien à voir.

Quel sont les profils des touristes qui se rendent à Dubaï ? Que viennent-ils chercher y chercher ?

Jean-Michel Hoerner : Les profils caractéristiques sont tout d’abord les catégories aisées et en particulier très aisées, friandes de séjourner dans de beaux hôtel et qui s’occupent avec les activités mises en place par Dubaï et ses projets pharaoniques connus mondialement (ski, casino, centre commerciaux de luxe). Les populations du Golfe et de tout le monde arabe se sentent libres à Dubaï. Contrairement à Doha (Qatar) où les autorités religieuses sont beaucoup plus strictes. Les autorités sont beaucoup plus tolérantes et libérales en ce qui concerne les mœurs, ce qui plait à toute une clientèle fortunée et « occidentalisée » du Golfe . Dubaï apparait comme une zone de liberté ce qui la rend très populaire chez les musulmans modérés. On observe également une clientèle fortunée européenne.

Quatre ans après l'effondrement du secteur immobilier qui l'a poussé au bord de la faillite, Dubaï relance aujourd’hui sa politique de projet pharaonique pour développer le tourisme et espère ainsi passer à 20 millions de touristes d’ici à la fin de la décennie grâce notamment aux pays émergents. Cela semble-t-il crédible ? Quelle stratégie pourrait y concourir ?

Jean-Michel Hoerner : Effectivement on peut observer la multiplication de clients aisés et en particulier ceux venus des pays émergents. Les clients fortunés apprécient Dubaï car ils ont le sentiment  de ne pas avoir à se cacher, et ne sont soumis à aucune contrainte. Dubaï mise la dessus. Leur choix touristique du luxe n’est pas hypothétique car le marché se développe beaucoup y compris venant d’Asie. Les clients fortunés recherchent la tranquillité, la discrétion et la sécurité ce qu’ils trouvent à Dubaï. On pourrais qualifier la ville de « Monaco du 21ème siècle ».

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !