Du Jardin d’Éole à la Villette, les errances du chaos progressiste <!-- --> | Atlantico.fr
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Des personnes se rassemblent au Jardin d'Eole qui avait été ouvert aux toxicomanes et aux consommateurs de crack dans le nord-est de Paris, le 29 juin 2021.
Des personnes se rassemblent au Jardin d'Eole qui avait été ouvert aux toxicomanes et aux consommateurs de crack dans le nord-est de Paris, le 29 juin 2021.
©JOEL SAGET / AFP

Consommateurs de crack

Si le progressisme atteint son stade terminal, la démocratie n’y survivra pas.

Jean-Pierre Marongiu

Jean-Pierre Marongiu

Jean-Pierre Marongiu est écrivain, conférencier, ingénieur, expert en Management et Directeur général et fondateur du thinktank GRES : Groupe de Réflexions sur les Enjeux Sociétaux.Perpetuel voyageur professionnel, il a parcouru la planète avant de devenir entrepreneur au Qatar où il a été injustement emprisonné près de 6 ans, sans procès. Il a publié plusieurs romans et témoignages dont : Le Châtiment des Elites, Qaptif, InQarcéré, Même à terre, restez debout ! Aujourd'hui conférencier et analyste societal, il met son expérience géopolitique au service d'une approche libérale-souverainiste de la démocratie.

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« Le progressisme a fini par devenir une nouvelle orthodoxie et, à travers son instrumentalisation par le totalitarisme communiste, une doctrine de haine doublée d’un permis de haïr avec bonne conscience. » Pierre-André Taguieff.

La déconstruction sociétale est devenue un programme électoral assumé. Une candidate aux primaires EELV en a récemment fait même une profession de foi. Pour autant, déconstruire n’est pas bâtir.

À la demande de la préfecture, sur supplique électorale d’Anne Hidalgo les jardins d'Éole, qui réunissent des centaines de toxicomanes, ont été évacués et transférés à la Porte de la Villette, qui sépare Paris d’Aubervilliers et de Pantin. Comment ne pas voir une manœuvre politicienne, du genre patate chaude, entre deux candidates aux présidentielles en quête de bilan.

Dans son immense bienveillance, Anne Hidalgo a choisi comme réponse humaniste au trafic de stupéfiants d’autoriser celui-ci en ouvrant des salles de shoot. Les conséquences ne se sont pas fait attendre, libre consommation de crack dans les rues environnantes, impuissance des forces de l’ordre à intervenir, augmentation de la criminalité, dégradations et désespoir des riverains.

Il est notable que l’humanisme municipal ne s’adresse pas aux riverains qui sont sommés de continuer à vivre dans l’angoisse et la terreur des supposées victimes d’un système sociétal.

Et comme cela ne suffisait pas, Anne Hidalgo envisage de disséminer d’autres salles de shoot dans tout Paris, décision suicidaire qui n’aura pour seule conséquence que de répandre le problème dans tout Paris. Les salles de shoot peuvent éventuellement être une solution temporaire pour les consommateurs d’opiacés ou d’héroïne, mais pas pour le crack.

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Pour l’heure, la verrue de la place Stalingrad n’est désormais plus le problème de la ville de Paris. Une manière radicale de pousser la poussière sous le tapis.

Faire des erreurs, les assumer, les corriger sans en oublier les causes et les conséquences cela s’appelle grandir. Bruler ce que l’on a construit, se détester de l’avoir fait et se laisser martyriser en pénitence c’est se suicider.

Qu’est-ce qui pousse les progressistes à cet acharnement de vouloir détruire une civilisation, son histoire, ses valeurs ? 

Toutes les notions d’autorité ont été ébranlées sous couvert d’humanisme. La France peut s’enorgueillir du plus faible taux d’Europe de présence de policier sur la voie publique : 6%. La France compte environ 250 000 fonctionnaires de police, dont 100 000 gendarmes. La présence policière dans les banlieues est quasi inexistante et se limite à des rondes autour des cités.

Ce qui n’est pas utile à l’essaim n’est pas utile à l’abeille non plus ; Marc Aurelle

Faire partie d'une collectivité c’est œuvrer pour elle, et c'est en travaillant pour elle, ou en lui apportant quelque chose, que l'on s’enrichit en tant qu'individu. Vivre ensemble c’est chercher l'intérêt commun et pas les intérêts particuliers.

Le progressisme à force de sublimer l’apologie de la différence, de la marge, de l’extravagance a déconstruit le lien social. Le communautarisme est la réponse à l’individualisation forcenée de la société.

Le refus de s’attaquer aux trafics de stupéfiants par clientélisme électoral ou par lâcheté politique est une attitude criminelle. Il faut cesser de s’inventer des chimères, les toxicomanes au crack ont besoin d’un traitement lourd, sur plusieurs années, avant de pouvoir réintégrer la société.

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Les remèdes sont pourtant évidents, de cette évidence qui plonge les acteurs sociaux dans la sidération : pourquoi cette volonté forcenée d’impuissance et d’inefficacité ?

Au problème du crack à Paris, il existe pourtant des solutions :

En premier lieu, et le discours des politiques est inaudible sur le sujet, il convient de s’attaquer aux trafiquants en l’occurrence les modous, "petit négociant" en wolof, idiome majoritaire au Sénégal.

Fermer le robinet avant d'écoper une baignoire qui déborde a toujours donné davantage de résultats que de hurler à l’inondation et rameuter le voisinage.

Les vendeurs de crack sont essentiellement des Sénégalais munis de faux papiers émanant de pays en guerre afin de justifier d’un statut de réfugiés non expulsables. La police connait l’identité de ces individus, mais n’est pas autorisée par la préfecture, par le ministère de l’Intérieur, par la municipalité et par l'Esprit saint progressiste à intervenir.

La situation sanitaire et les mesures anti-Covid, le confinement en particulier, ont été un facteur multiplicateur du trafic de crack. 75% des infractions liées au crack à Paris ont lieu dans les 19e, 18e et 10e arrondissements. La réponse policière aux centaines de dealers interchangeables sévissant dans les rues de la capitale est une cellule créée en 2019 et  forte de… 16 agents.  Autant écoper le Titanic avec un dé à coudre.

Jean-Luc Mélenchon en proposant la dissolution des Brigades Anti-Criminalité joue les incendiaires. Il propose de supprimer 7000 agents des BAC pour les affecter à d’autres tâches dont on se demande encore lesquelles, alors qu’il faudrait au minimum quadrupler ces effectifs.

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Les associations dites humanitaires sont complices de ce trafic en agitant un extrémisme des droits de l’homme inconséquent. Les consommateurs de crack peuvent payer leurs doses éphémères avec des tickets restaurant remis par ces mêmes associations, lesquelles financent ainsi le trafic. Le crack est facile à cuisiner, un peu de cocaïne, de l’ammoniaque ou du bicarbonate et un réchaud à gaz.

Mettre fin à ces réseaux ne présente pas une grande difficulté technique, si ce n’est les inondations des larmes des pleureuses progressistes qui préfèreront toujours le déni à la cure.

Les toxicomanes au crack perdent toute lucidité et libre arbitre, ce sont des malades qui ont perdu toute faculté décisionnelle, ce sont des individus dangereux pour eux-mêmes et pour la société.  L’arsenal légal existe, cela s’appelle l’internement sous contrainte médicale. La France possède les outils législatifs pour y parvenir, il s’agit entre autres de l’injonction thérapeutique, il est urgent de les mettre en application.

Pour autant, les malades doivent être internés en structures de sevrage adaptées, c’est-à-dire fermées et déconnectées du tissu urbain afin de casser le lien entre dealers et toxicomanes. Il s’agit d’accompagner les malades sur la durée. Le sevrage ne suffisant pas, il convient de mettre en place des parcours de soins addictologiques, psychiatriques, toxicologiques et de réinsertion sociale.

En l’espace de quelques heures, le trafic s’est réorganisé au square de la Porte de La Villette, les modous n’ont pas eu à attendre longtemps l’afflux des consommateurs. Le square s’est transformé en un campement de réfugiés crackeurs. Des tentes, des cabanes ont surgi du bitume comme des champignons vénéneux. La peur gagne les riverains, le square est proche des écoles, de nombreux écoliers ne s’y rendront pas lundi. Les maires de Pantin et d'Aubervilliers sont furieux et impuissants face cette occupation de leurs territoires menée sans concertation ni préparation.

Lors du siège de Vienne en 1529, les janissaires de Soliman jetaient des cadavres pestiférés au-dessus les remparts de la ville pour que se répande la maladie. Aujourd’hui, le préfet de police et la mairie de Paris au nom de l’humanisme jettent des crackeurs de l’autre côté d’un mur de fortune.

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