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Dialogue social "renoué":
la responsabilité des partenaires sociaux, ça va devoir
être maintenant !
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Derrière sa volonté de ne pas "réformer à la hussarde", Jean-Marc Ayrault a laissé voir son souhait de bousculer certaines rentes de situation. Les syndicats l'accepteront-ils ?

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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"Les réformes structurelles ne peuvent pas être menées à la hussarde ou alors nous prenons le risque qu'elles soient rejetées par le corps social. » Jean-Marc Ayrault qui veut faire de la démocratie sociale « la marque de fabrique de son gouvernement » veut  donc prendre le temps nécessaire pour faire accepter les dites réformes par la négociation. En attendant la création d’un Commissariat au dialogue social (que certains verraient bien incarné par Ségolène Royal, très active au cours de cette Conférence sociale), il a fait établir un agenda fourni, voire touffu, à l’intention des partenaires sociaux, afin de « définir un pacte de confiance et d’efficacité entre État, salariés, entreprises, partenaires sociaux, qui remette la France au centre du jeu économique mondial », selon les termes de François Hollande, qui avait  insisté la veille  sur la nécessité de « mettre la France en mouvement ».

La liste est longue : la mise en place du contrat de génération promis par le candidat Hollande, financement de la protection sociale (qui repose à 70% sur les revenus du travail), l’insertion des jeunes dans le monde du travail,  la réforme de l’assurance chômage, la sécurisation des parcours professionnels, mais aussi la représentativité et le financement des organisations syndicales, la présence des salariés dans les conseils d’administration voire les comités de rémunérations, et…  les retraites. Les échéances fixées varient : fin de l’année 2012 pour les questions concernant l’emploi des jeunes, 2013 pour le contrat de génération.

Le programme est ambitieux et a déjà provoqué quelques réactions : en chœur, mais pour des motifs diamétralement opposés, MEDEF, CGT, et … l’UMP réclament des mesures d’urgence, notamment  pour « l’emploi ». Mais là où le MEDEF voudrait « de la souplesse », la CGT réclame l’interdiction des licenciements boursiers. Réactions épidermiques qui masquent d’autres réticences, bien plus profondes, car chacun sent bien qu’à travers cette volonté de dialogue et de négociation, l’exécutif ambitionne de bousculer quelques rentes de situation et de faire accepter des réformes douloureuses sur le plan financier : l’augmentation vraisemblable de la CSG pour financer la protection sociale, car l’abrogation de la TVA sociale devra bien être compensée.

Le financement des retraites doit également être revu.  Il y aura peut-être aussi quelques révisions déchirantes. La fin de la RGPP (Révision générale des politiques publiques) ne signifie pas  l’abandon de la réduction des dépenses. Louis Gallois, l’ancien patron d’EADS, un des « facilitateurs » qui a présenté la synthèse de son groupe de travail sur « le redressement productif », a évoqué les convergences au sein de son groupe : « la France doit préserver l’atout que représente le prix de son électricité peu chère » (grâce au nucléaire !). Alors va-t-on vraiment réduire la part du nucléaire de 75 à 50% ? Et il a conclu son propos en lançant  cet avertissement  : « chacun devra changer de posture : l’Etat, le gouvernement, les régions,  les partenaires sociaux » ! Les  corps intermédiaires, autrefois méprisés, sont aujourd’hui placés devant leurs responsabilités !

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