Devoirs des immigrés vis-à-vis de leur pays d’accueil : ce manifeste allemand dont la France pourrait s’inspirer <!-- --> | Atlantico.fr
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Des migrants et réfugiés attendent après avoir traversé la frontière avec l'Autriche, près de Wegscheid, dans le sud de l'Allemagne, en novembre 2015.
Des migrants et réfugiés attendent après avoir traversé la frontière avec l'Autriche, près de Wegscheid, dans le sud de l'Allemagne, en novembre 2015.
©AFP / DPA / Sebastian Kahnert

Droits et devoirs

Après les manifestations pro-Hamas en Allemagne, le journal allemand Bild a publié un manifeste qui rappelle les devoirs des immigrés.

Sabrina Medjebeur

Sabrina Medjebeur

Sabrina Medjebeur est essayiste et sociologue. 

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Atlantico : Horrifié par les manifestations pro-Hamas, le magazine allemand Bild publie un manifeste en 50 points, rappelant les devoirs des immigrés vis-à-vis de leur société d'accueil. Les propositions touchent au savoir vivre ensemble, le respect des lois, la liberté d'expression ou encore l'intégration. C'est une bonne idée? La presse doit se mobiliser?

Sabrina Medjebeur : L’Allemagne, comme le reste de l’Occident, découvre cet antisémitisme et ce négationnisme présents et scandés lors de ces rassemblements au nom de la « cause palestinienne ». Cet antisémitisme assumé et exalté au nom d’ »Allah Akbar » ou « mort aux juifs », n’est que finalement la locution verbale de l’eschatologie portée par le Hamas dont la charte, fondée en 1988, rappelle l’obligation d’exterminer le peuple juif et d’instaurer une théocratie islamique dans la bande de Gaza. Cette « rue arabe » qui déferle partout dans le monde, n’est que le visage de la politique parfois encouragée et permise au nom du « bien ». Benjamin Constant nous rappelait que : « Tout est morale chez les individus, tout est visible dans les masses ». Fréderic Merz, chef du parti allemand CDU, a lui-même déclaré, que « l’antisémitisme importé n’est pas le gros problème… nous avons des jeunes antisémites chez nous ». Ce conflit de civilisation se qualifie surtout comme un conflit anthropologique entre ce que j’appelle « la société de l’honneur » et la « civilisation de la culpabilité ». Ces heurts ne sont en réalité que le résultat de la faiblesse de nos gouvernants à faire appliquer nos lois et faire respecter notre culture. Les valeurs de notre civilisation ne se négocient pas, tout comme avec le terrorisme islamique. Cette tribune a toute sa raison d’être et devrait être suivie d’effet politique strict.

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Dans les 50 propositions, il y a la liberté de croire en ce que l'on veut (même au père noël) ou encore la liberté d'expression qui, écrit Bild, "n'inclut pas de menacer des personnes, de les agresser, de jeter des pierres, de brûler des voitures ou de célébrer des meurtriers". C'est la même chose à Paris ?

Je dirai que c’est la même chose partout en France au regard de plusieurs paradigmes. Le premier est que l’islam ne reconnaît pas la laïcité, bien au contraire, il condamne et punit l’apostasie ( le fait de se retirer de l’islam ). Le second est la réalité clinique de la violence gratuite et organisée en France qui touche des individus de plus en plus jeunes. À ce titre, le pédopsychiatre Maurice Berger et bien d’autres comme le sociologue Hugues Lagrange démontrent spécifiquement le lien entre violence et immigration. Nous l’avons bien vu lors des émeutes du mois de juin dernier : 92% des émeutiers ne connaissaient pas Nahël selon un rapport rendu conjointement par l’Inspection générale de l’administration conjointement à celui de l’Inspection générale de la justice.

Ces rapports indiquent également qu’ils sont en grande majorité français mais issus de l’immigration ; 2ème et 3ème générations confondues. Et dernier paradigme, c’est la faiblesse de l’État face au narco-banditisme qui séquestre et tue les habitants des quartiers dits « populaires ». Et c’est à ce titre que je veux insister : notre culture de l’excuse, notre relativisme, notre humanité, notre bienveillance, notre droit, nos forces de l’ordre (et tout ce qui relève de l’État) sont méprisés parce que ces délinquants ou thuriféraires de l’islam politique ne respectent que le rapport de force. Là où, en France, nous voyons l’exercice de la violence comme le dernier refuge de l’incompétence, eux la voit comme un mode réputationnel d’affirmation et l’auréole de leur honneur respecté.

Autres propositions de Bild : l'obligation d'apprendre la langue du pays pour ceux qui s'installent de manière permanente et ne porter ni masques, ni voiles. "On se regarde en face" écrit le journal allemand. Nous devons être plus ferme sur la façon dont s'intègre les immigrés ?

Évidemment… L’exemple du Danemark et toute sa législation sur les « sociétés parallèles » devrait nous inspirer concernant l’installation de ces communautés étrangères aux mœurs souvent antithétiques avec notre mode de vie. J’irai personnellement plus loin. Il faudrait, à mon sens, supprimer le regroupement familial pour bon nombre d’années. On ne peut plus continuer à accueillir des familles au fonctionnement patriarcal régi par une inégalité hommes-femmes sous la forme de mariages précoces, forcés, de violences conjugales, de surveillance de la femme dans l’espace public, de polygamie dont on connaît les ravages pour les jeunes femmes de ces quartiers. Il en va de même pour les familles au fonctionnement clanique. Avec le regroupement familial, les clans se déplacent d’un pays où domine un fonctionnement groupal vers la France, pays où l’individualisme est séculaire et où la singularité de chacun peut s’exprimer. Dans un clan, qui est un corps indifférencié à la société, vous ne pouvez pas vous en détacher sous peine de « trahison culturelle » ou « d’atteinte au culte des siens » qui amène une violence inouïe. Accoler les mots « clan » et mixité sociale » ou cohésion nationale » est un oxymore. Mais surtout, et je pense que le plus grand chantier de nos élites administratives et politiques est un moratoire sur la nationalité. Si elles avaient respecté depuis des dizaines d’années,le Code civil et son article 21-24, subordonné à l’assimilation, nous n’en serions pas à vivre cette décrépitude culturelle. Octroyer la nationalité, et donc la citoyenneté, et donc le droit de vote à des personnes qui ne sont pas culturellement françaises est cataclysmique. On le voit très bien avec les votes communautaires. Ces communautés étrangères comprennent qu’elles n’ont pas l’obligation de s’assimiler à nos mœurs et s’ensuivent des politiques courtisanes qui négocient nos valeurs comme la laïcité ou l’égalité hommes-femmes pour espérer quelques voix. L’assimilation et la suppression de la double nationalité sont primordiales pour le « vivre ensemble » mais surtout le « vivre français ». Les acquis et les fondamentaux de notre art de vivre et nos mœurs ont mis des siècles à se consolider. Il a suffit de 40 ans pour les bafouer et les trahir.

Bild écrit : "Nous vivons une nouvelle dimension de haine dans notre pays, contre nos valeurs, contre la démocratie. De nombreuses personnes s'opposent à notre mode de vie. Des gens qui célèbrent le meurtre de civils innocents. Ceux qui apprennent à leurs enfants à haïr les autres parce qu'ils sont des infidèles". C'est une prise de conscience de l'intelligentsia ?

Je pense que la dimension familiale et le narratif qui s’y inscrit a été trop longtemps relativisé pour une question simple de calcul politique. Ces entrepreneurs identitaires qui agitent toutes les vanités identitaristes et communautaristes ne travaillent que pour un temps donné : celui du mandat. Ils font fi de ce qui peut se passer à postériori, à savoir l’installation de leurs descendances qui elles, sont définitives car elles sont installées dans un confort social inimaginable dans leurs pays d’origine. La principale erreur de cette inteligentsia est qu’elle n’a pas pris en compte et combattue la dimension clanique de leur organisation sociale : d’abord la famille, ensuite le quartier et enfin la Oumma ( communauté de croyants en islam). 

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