Des milliers de manifestants pour Sarah Halimi : ce n’est pas parce qu’ils ont tort qu’ils n’ont pas raison…<!-- --> | Atlantico.fr
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Des manifestants à Lyon réclamant justice pour Sarah Halimi.
Des manifestants à Lyon réclamant justice pour Sarah Halimi.
©PHILIPPE DESMAZES / AFP

Accompagnons-les car ils ont besoin de nous

Le droit et l’émotion font rarement bon ménage.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Ils étaient des dizaines de milliers à Paris, Marseille, Strasbourg, Sarcelles. Ils voulaient que l’assassin de Sarah Halimi soit jugé et que son meurtre soit déclaré antisémite. Les circonstances affreuses de la mort de cette vieille dame peuvent expliquer leur colère. Elle a été battue, torturée, puis défenestrée. Pendant qu’il la martyrisait, l’assassin récitait des sourates du Coran. Ce qui valait signature.

Il était sous l’emprise du cannabis. Des psychiatres en ont conclu qu’il était donc irresponsable. Rien ne permet de mettre en doute leur diagnostic. Au terme d’une longue procédure judiciaire, l’affaire est allée en Cour de cassation. Celle-ci  a confirmé les conclusions des psychiatres et conclu elle aussi à l’irresponsabilité de l’assassin.

Rien non plus n’autorise à penser que les juges de la Cour de cassation ne connaissent pas le droit.  Donc les manifestants ont-ils juridiquement tort ? Oui ! Mais ils ont émotionnellement raison. Leur émotion et leur colère s’expliquent et méritent compréhension. Mohamed Merah, le tueur des enfants juifs de Toulouse, était de la même origine que l’assassin de Sarah Halimi. Et Amedy Coulibaly, le tueur de l’Hyper Cacher, professait la même religion que lui.

Dans de nombreux coins de France, les Juifs se sentent et sont en danger. Il n’y a plus d’enfants juifs dans les écoles du 93 : leurs condisciples musulmans les insultaient et les harcelaient. Des Juifs ont été contraints de quitter les quartiers qualifiés de « sensibles ». Et ceux qui y sont restés par manque de moyens se gardent bien de porter une kippa.

Il y a un mal-être juif en France. Les manifestations de dimanche en portent témoignage. On n’en voudra pas à des hommes et des femmes qui souffrent de dénoncer, même si c’est à tort, le jugement de la Cour de cassation.

A titre personnel, je dois leur dire ce que j’ai dit un jour à mon fils : « tu sais ceux qui disent « sale juif » disent aussi « sale céfran » ». Il est vrai que les Juifs sont un peu plus haïs que les céfrans. Mais ce sont les mêmes qui les haïssent.

PS : Quelques lignes pour mentionner une petite saloperie de Julien Bayou. Evoquant l’affaire Sarah Halimi il a indiqué que « même dans le Talmud on ne juge pas les fous ». Un talmudiste érudit à la tête des écolos on aura tout vu ! 

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