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Dérèglement climatique : et si la solution miracle pour sauver la planète passait par des volcans artificiels ?
©Reuters

Le meilleur des mondes

Face à l'urgence environnementale, certains scientifiques mettent en avant la géo-ingénierie, une méthode visant à modifier le climat de façon artificielle, en reproduisant des phénomènes naturels.

Le réchauffement climatique est au cœur  de tous les débats. Alors que la 21ème conférence internationale sur le climat s'est ouverte à Paris et que 150 pays tentent de trouver un accord durable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les scientifiques continuent de s'inquiéter des conséquences de la hausse de température de la surface terrestre. Selon les estimations du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) créé en 1988 par l'ONU, la température de l'asmosphère du globe serait suceptible d'augmenter de 1,1 à 6,4° supplémentaires au cours du XXIe siècle.

Un tel réchauffement (dû aux activités humaines) pourrait entrainer la disparition de plusieurs îles paradisiaques, l'inondation de grandes villes comme Miami ou Tokyo, mais également provoquer de grosses chaleurs, impliquant l'intensification de la sécheresse dans certaines zones de la planète, le déplacement d'environ 250 millions de réfugiés climatiques, l'accroissement de la pauvreté et une recrudescence des maladies.

La géo-ingénierie : une clé pour la lutte contre le réchauffement climatique ?

Face à l'urgence, certains scientifiques mettent en avant la géo-ingénierie, une méthode visant à modifier le climat de façon artificielle. Comment ? En reproduisant des phénomènes naturels. L'exemple le plus clair reste celui du volcan Pinatubo, dans les Philippines. En 1991, son éruption avait provoqué une baisse des températures pendant plusieurs jours, à cause des importantes quantités d’acide sulfurique pulvérisées dans l’atmosphère : 20 millions de tonnes d’acide soufré, qui au contact de la vapeur d'eau formant les nuages, réfléchissent les rayonnements du soleil et les empêchent d’atteindre la surface de la Terre.



Piloter artificiellement le climat : "le plan B" pour la planète

Une technique alléchante qui pourrait donc permettre de réduire l'albédo, soit le pouvoir réfléchissant de la Terre et ainsi, perdre les quelques degrès qui menacent la planète. Mais si la géo-ingénierie ne fait pas partie du tableau de propositions de la COP21, c'est bien parce qu'elle présente des risques considérables, notamment à cause du manque de recherche. "Nous ne disposons pas d’informations suffisantes sur les conséquences probables des interventions sur le climat pour justifier leur utilisation […]. Il serait irrationnel et irresponsable de mettre en œuvre des modifications de l’albédo sans poursuivre [la baisse] des émissions", a-t-on commenté après la publication du dernier rapport du conseil national de la recherche des Etats-Unis. "La géo-ingénierie est souvent vue comme un plan B, qui pourrait être mis en œuvre si le plan A – réduire les émissions de gaz à effet de serre – échoue", avait de son côté expliqué la BBC.

Les risques liés à la géo-ingénierie

Dans l'hypothèse où les chercheurs auraient approfondi leurs recherches et établi une liste précise des conséquences liées à la géo-ingénierie, c'est à dire si nous avions plus d'informations, cette méthode qui consiste à contrôler le climat serait-elle exploitable ? Selon le climatologue français Raymond T. Pierrehumbert, de l’université de Chicago, "l’idée de réparer le climat en ‘piratant’ l’albédo est radicalement, foncièrement, franchement dépourvue de sens".

Pour David Keith en revanche, professeur de physique appliquée à l'Université de Harvard, pulvériser de l'acide sulfurique dans l'atmosphère comme lors d'une éruption volcanique n'est pas une mauvaise idée. Au moins, nuance-t-il, s'il est inenvisageable pour le moment d'avoir recours à la géo-ingénierie, il n'est pas ridicule d'entreprendre des recherches, ce que le Conseil national de la recherche des Etats-Unis a préconisé dans son rapport pour "favoriser la compréhension de base du système climatique et de ses dimensions humaines". Selon David Keith, de nombreux scientifiques exagèrent les risques parce qu'ils ne font pas confiance aux gouvernements du monde pour gérer un tel instrument. Ce dernier avoue tout de même qu'il ne faudrait pas que cette "technologie" si elle était un jour exploitée, tombe aux mains d'un Etat mal intentionné ou qu'elle devienne une arme.

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