Denis Jacquet : Ce que j’ai dit aux Républicains au Cirque d’Hiver samedi dernier ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, lors des états généraux de la droite au Cirque d’hiver, à Paris, le 17 juin 2023.
Le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, lors des états généraux de la droite au Cirque d’hiver, à Paris, le 17 juin 2023.
©LUDOVIC MARIN / AFP

Les entrepreneurs parlent aux français

C’était un joli moment, au moins pour moi ! Être sur la piste du cirque d’hiver du côté intervenant, au centre de la « piste aux étoiles », au milieu de 2000 personnes qui attendaient de l’action, de la franchise et de la transparence.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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De pouvoir, en électron libre, dire que l’on pensait de la droite, ce qu’il en reste, et de ce qu’elle devrait faire pour exister à nouveau. Lui rappeler que la gauche comme la droite sont des éléments indispensables à une élection démocratique, et qu’il est urgent de reconstruire ces forces que Macron a détruites d’autant plus facilement qu’elles étaient désincarnées, et dénuées de vision. Lestées de vieilles recettes, servies par de vieux sorciers. Je dois reconnaître à Geoffroy Didier, que je connaissais mal, le courage d’avoir su laisser une parole libre et critique s’exprimer sans tentative de censure. Remarquable.

On attendait donc de moi que je secoue. J’ai secoué. Je ne roule pour personne, je n’ai pas de compte à rendre, ni de précaution à prendre, ce qui est la garantie de la sincérité (c’est en tous cas une condition indispensable), et en politique, c’est un mot qui a peu cours. Et si on attendait de moi des propositions sur l’économie, j’ai surtout rappelé que l’économie dépend des décisions qu’un Gouvernement prend, de sa vision du monde et de son ambition (ces 2 derniers mots ayant néanmoins largement quitté le territoire de la politique depuis un moment), et que des mesures n’ont de sens que par la vision qu’elles servent. Sinon les mesures ne sont prétexte qu’à une réglementation toujours aussi castratrice qu’aveugle, comme la réglementation récente de l’Europe sur l’IA, vient encore de le prouver.

J’ai donc pratiqué la politique de l’entonnoir, du plus large au plus spécifique.

En préambule j’ai indiqué que pour reprendre le pouvoir en 2027, il faudra être, soit aux extrêmes, soit un homme (femme) neuf, une personne qui puisse incarner les territoires et non Paris, une personne connectée à la réalité des Français, pour trancher avec les arrogants du passé, une personne capable de revendiquer les valeurs de la France sans passer pour un xénophobe, et plutôt un entrepreneur, car il faut pouvoir à nouveau faire rêver, mais d’un possible, avoir une ambition, mais réaliste, être doté d’une vision qui permette à chacun de comprendre que la réussite de nos petites entreprises, sera avant tout la sienne. Qu’ils appartiennent à cet avenir, et qu’il est modelé et préparé pour eux. 

Dès lors, j’ai indiqué qu’ils devraient se poser la question de la pertinence de choisir entre un candidat convenu, sans attrait, ou d’un homme neuf (femme), capable de surprendre et fédérer, et j’ai indiqué, non sans taquinerie, qu’en 2026 j’aurai du temps disponible…

Ensuite, je leur ai rappelé que la plupart des meilleures mesures entrepreneuriales de ces 15 dernières années avaient été obtenues de gouvernements de gauche. Ce qui est un paradoxe, et qu’être Républicain, c’était assumer ses racines libérales. Qu’il s’agissait également de savoir défendre ceux qui font le succès et la renommée de la France.  Que dès lors, lorsque Bernard Arnault était attaqué ou tout autre capitaine de brillantes industries françaises, il ne s’agissait pas de tourner la tête et de faire l’autruche. De regarder ailleurs. La droite doit assumer ses valeurs et défendre ceux qui la font briller, sans avoir peur de donner l’impression de soutenir les riches. Qu’elle était là, néanmoins, non pas pour favoriser les riches, mais pour enrichir les pauvres. Que couper la tête aux riches ne fait qu’accroître la pauvreté.

J’ai rappelé que si Deng Xiao Ping, Communiste Chinois, avait dit à son peuple « Enrichissez-vous ! », on pouvait attendre d’un dirigeant de droite français d’ en faire au moins autant…

Et en conclusion, j’ai demandé à l’assemblée et à Eric Ciotti, pourquoi certains de ses Députés, notamment celui de l’Orne, passaient plus de temps à inaugurer des associations Musulmanes cachant des Mosquées « clandestines », qui voilent tous les week-end des petites filles de la tête au pied, que de soutenir l’activité économique de sa circonscription. La foule a alors hué à l’unisson cet élu, et j’ai été rassuré, sur la bonne foi totale de l’audience.

Côté économique, le message était simple, également.

Première mesure. Supprimer le Principe de Précaution. Ceux qui font de la Précaution un principe, font de la réussite une Exception.  Pas d’innovation sans risque, par de disruption fonctionnarisée. C’est la base de tout. Enterrer au plus vite l’erreur de Chirac, Roi de l’inaction.

Seconde mesure. Mettre fin à l’inamovibilité des hauts fonctionnaires. La France comme l’Europe est gouvernée par un pouvoir non élu, les bureaucrates, l’administration. Elle doit être au service du politique, qui a été élu pour exécuter son programme, sans que l’administration principalement de gauche, ne profite de sa permanence, pour vider les mesures politiques de leur sens et de leur exécution. Ainsi, le gouvernement élu pourra obtenir de l’administration qu’elle s’exécute, enfin !

Mesure suivante. Les achats de l’État au sens large (collectivités territoriales, SPAC et SPIC..), ce sont 100 milliards, peu ou prou qui pourraient offrir à la France un avenir qui lui tourne désormais le dos. Nous avons su le faire à petite échelle après les Pigeons, à mon initiative, il faut le faire à taille industrielle désormais. Nous n’aurons jamais de champions Français ou Européens, sans que nos achats, issus de nos impôts, ne reviennent dans les caisses des PME ou ETI innovantes, sous forme de chiffre d’affaire. 

Tout le monde nous disait que c’était impossible et pourtant nous l’avons fait. A l’époque avec l’UGAP. C’est donc une simple question de volonté. La Chine et les USA y puisent une des raisons de leur succès. Montebourg, avait, seul, compris qu’il fallait également que ces achats quittent la coupe du Budget pour être encadrés par les Finances, il faut mettre fin à la tyrannie de l’annualisation des budgets, qui conduit à des économies de bout de chandelle à l’année, et à des pertes colossales sur le moyen terme.

Enfin, la France et l’Europe, doivent être à la pointe des sujets d’avenir, plutôt que d’arriver en tête des pays qui légifèrent de façon obsessionnelle. La norme défensive est la tare qui marque de son sceau les vaincus. Les vainqueurs écrivent toujours l’histoire que la régulation ne fait qu’écorner. Il est temps de passer d’une politique de défenseur à une politique de conquérants. Ce n’est pas le cas pour le moment. Quantique, data, IA, espace… nous devons embrasser l’avenir au lieu de tenter d’en ralentir l’avancement pour ralentir notre déclin. Il restera notre seule certitude, même au ralenti la chute sera brutale.

Dès lors, si certains attendaient de moi, des propositions sur les charges, les impôts, la réglementation, ils ont été déçus. C’est de l’épicerie tant que l’on n’a pas réfléchi à l’ambition et la vision dont on souhaite se doter. Ces mesures sont à leur service et non le contraire, de la même façon que l’outil ne dirige pas (encore) l’homme.

Nous verrons quelle suite les LR donneront à ce petit moment, dont je les remercie…

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