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Dernier débat avant le 1er tour :
"On a beau aimer la politique, ce genre de débat ne peut que
faire monter l'abstention"
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Maux croisés

Ce lundi soir, sur le plateau de Mots croisés, seuls 5 candidats sur les 10 en lice étaient présents. Les "gros candidats" ont préféré envoyer leurs représentants. Une déception à quelques jours du vote.

Matthieu Creux

Matthieu Creux

Matthieu Creux est blogueur politique sur Le Mal Pensant.

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Atlantico : Les dix candidats à la présidentielle ou certains de leurs représentants se sont livrés à un débat lundi soir dans l'émission télévisuelle Mots Croisés animée par Yves Calvi. S'agissait-il d'un débat de qualité ?

Matthieu Creux : On a beau aimer la politique, en comprendre l'enjeu pour son pays et se coucher tard pour s'adapter aux choix des chaînes de télévision qui préfèrent passer des séries américaines plutôt que donner la parole aux candidats à l'élection présidentielle, on n'a pu que trouver très triste ce dernier round avant le 1er tour. Seulement la moitié des vrais candidats présents et 70 % du temps de parole parasités par des candidats folkloriques (Arthaud, Poutou, Cheminade), extrêmement minoritaires (Joly, Dupont-Aignan) ou frontistes et populistes (Front de Gauche et Front national) ! Quel dommage pour la démocratie sérieuse... Pas d'échange entre les candidats, aucune interpellation... Bref, une grande déception, d'autant plus grave que le jour du vote, c'est dimanche !


Quel a été, selon vous, le moment clé de cette émission ? Quels candidats ont opéré la meilleure prestation et pourquoi ? 

Le débat qui a le plus montré les clivages entre les candidats fut probablement celui sur le thème de l'immigration, les uns voulant tout fermer, les autres tout régulariser ; certains considérant l'immigration comme une chance, certains comme un problème.

A cette occasion, c'est probablement Nathalie Arthaud et Eva Joly qui s'en sont les mieux sorties en redonnant un peu d'âme au débat. La candidate trotskiste de Lutte ouvrière (vestimentairement assortie au plateau) a réussi son coup de gueule contre le Front national en illustrant ses propos par l'origine ethnique de la femme de ménage qui passait le balai sur le plateau de France Télévisions juste avant la prise d'antenne. Quant à Eva Joly, son témoignage d'immigrée, de la Norvège vers la France, probablement sincère, a visiblement touché les téléspectateurs.

Ce dernier grand rendez-vous télévisuel est-il en mesure de bouleverser les résultats du premier tour ?

Non car les petits candidats resteront toujours petits en proposant de telles lubies et les gros candidats ne grossiront plus tant que leurs candidats ne viendront pas prendre de risques et voudront contrôler en lissant, et donc en appauvrissant, leurs propos et leur manière de faire campagne. Plus généralement, ce genre de débat entre techniciens et extrêmes ne peut que faire monter l'abstention. 

Que dire de l'absence des grands favoris sur le plateau ?

Elle est regrettable. On ne cesse de dire que l'élection présidentielle, c'est la rencontre entre un homme ou une femme, et la France. Pas une rencontre avec son directeur de campagne ou son porte-parole. Lorsqu'on est sûr de ses idées, on ne se débine pas : on les assume et on vient les défendre. Deux heures d'émission entre candidats, et finalement, on n'aura pas vu le candidat qui deviendra probablement président de la République... 

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