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Nicolas Sarkozy, pas très sport...
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EDITORIAL

Après moult péripéties et déconvenues, David Douillet a finalement été nommé ministre des Sports. Un choix qui illustre le goût du Président de la République pour le bling bling sportif plutôt que pour les valeurs du sport amateur...

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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En novembre 2010, lorsque son arrivée avait été envisagée pour remplacer Rama Yade, l’Élysée avait finalement reculé. Trop de soufre entourait l’ex-champion olympique de judo dont la réputation ne cadrait pas avec « la république irréprochable » chère au Président. De surcroît, David Douillet avait commis une erreur impardonnable : attaquer en direct à la radio le PSG, club dont Nicolas Sarkozy et ses fils sont de fidèles supporters depuis des années.

Mais le temps a passé. David Douillet conserve une réelle cote de popularité chez les Français et une proximité avec Bernadette Chirac qui lui ont, en partie, valu cette nomination, à la sortie de trois mois de « stage » à la tête d’un improbable secrétariat d’État en charge des Français de l’Étranger.

Après Laporte et Jouanno, Douillet est donc sous Nicolas Sarkozy le troisième ancien sportif de haut niveau à hériter du portefeuille. Cette liste prestigieuse est révélatrice d’un choix politique clair en matière de sport : ce gouvernement s’intéresse d’abord à l’élite. Le Président de la République et ses ministres se montrent aux grandes manifestations, remettent coupes et médailles lors des finales, notamment quand des Français se distinguent. Ces derniers sont souvent reçus à l’Élysée. En revanche, l’on ne se souvient guère d’un déplacement de Nicolas Sarkozy ou de François Fillon – passionné de course automobile et de corrida – sur un terrain de foot de banlieue ou dans un gymnase de province pour tenter de comprendre les problèmes que rencontrent aujourd’hui les sportifs amateurs, jeunes et moins jeunes.

Or, ils ne manquent pas. La Fédération Française de Football compte près de 250 000 licenciés de moins cette année. Pas à cause de la percée médiatique du rugby ni même au désamour qui touche les Bleus de Laurent Blanc. Mais du fait des difficultés d’argent des familles qui veulent faire plaisir à leurs enfants en les inscrivant dans un club de foot. Même s’il demeure une discipline plus accessible que le golf ou le tennis, le foot nécessite un équipement coûteux, des véhicules pour les déplacements, etc. Face à des choix économiques douloureux, des milliers de foyers sacrifient les activités sportives.

Pourtant, le sport reste à ce jour – à commencer par le football – le terrain privilégié de la mixité sociale et de l’intégration des enfants de l’immigration. Il mérite un vrai patron connaissant les rouages de l’administration, capable de gagner des arbitrages budgétaires, bref, un ministre dont le sens et le poids politiques ne se contestent pas. A moins que Douillet ne devienne la révélation 2011/2012, Nicolas Sarkozy aura encore raté une belle occasion tandis que s’approche la fin du match.

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