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Le PSG devient-il vraiment bling-bling ?
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Ici, c'est Paris

Arrivée de Beckham, star scintillante comme un sapin de Noël, départ de Kombouaré, entraîneur passe-muraille porté au pinacle depuis qu'il est viré, le PSG, exceptionnellement champion à mi-parcours du championnat, ne quitte pas les feux de la rampe et fait l'objet de toutes les polémiques. Mais ce déchainement de passions est-il bien nouveau et justifié ?

Laurence Lasserre

Laurence Lasserre

Laurence Lasserre est spécialiste de la communication publique et des medias.

 
 
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L'arrivée en fanfare de David Beckham au PSG suscite moults commentaires : côté sportif, on vante son coup de pied magique, côté commercial, on se frotte les mains à la perspective de vendre du maillot floqué, côté libido, les filles adorent cette incarnation vivante du mâle métrosexuel tatoué. Côté franchouilles frustrés, on glose avec dégoût sur ses 800 000 euros de salaire mensuel. Quand on fait le calcul, il se trouve que cette somme multipliée par 18 mois n'atteint pas le quart du montant du transfert de Pastore, autre joueur parisien, et qu'elle sera auto-financée par la seule vente en boutique de mugs et de casquettes à l'effigie de l'impétrant. Donc, pas de quoi fouetter un chat.

D'autant plus que Beckham arrive accompagné de sa femme Victoria, dont le seul pouvoir d'achat va créer plus d'emplois entre Saint Germain en Laye et Paris 16e que l'implantation d'une usine de voitures électriques. Avant que Pippa Middleton ne dévoile son fessier à la planète, l'égérie des Spice Girls affolait les tabloïds avec sa silhouette d'anorexique et sa résistance aux frasques extra-conjugales de son mari. Mais cette époque glamour est bien finie, et tous deux font désormais figure de vieilles stars sur le retour, cherchant refuge à Paris malgré la déco atroce des Champs Elysées relookés par Valérie Damidot. On ne peut donc que les remercier de nous faire l'honneur de leur présence.

Quand à Kombouaré, son départ nous vaut presque autant d'hommages médiatiques larmoyants que la disparition du regretté Vaclav Havel, bien qu'il ne soit point décédé et que l'on peut raisonnablement supposer que sa trace dans l'histoire sera moins marquante. Sérieusement, y a-t-il quelqu'un pour pleurer Kombouaré ? Sa carrière est loin d'être terminée et ses indemnités pourraient couvrir plusieurs années de shopping de Victoria Beckham. Mais voilà qu'on cherche à en faire le symbole de la pauvre victime implacablement sacrifiée sur l'autel de l'argent fou.

A en croire certains commentateurs qui pensent que la Ligue 1 devrait ressembler à l'amicale des boulistes de Troufigny sur Voire, il serait le parfait exemple de l'ouvrier méritant remercié par des patrons bling bling qui n'ont plus le sens de la justice sociale et ne pensent qu'au profit au détriment de l'esprit sportif. Cela est faux. Le sort de Kombouaré est parfaitement justifié, si l'on considère que, dopé comme il est par une alignement de stars dont la constellation n'a jamais été aussi dense, le PSG devrait être loin devant tous les autres clubs, et non rattraper de justesse un pauvre point sur Montpellier pour obtenir péniblement la première place à la veille de la trêve hivernale.

Tout est normal, en réalité. L'argent du Qatar n'est pas un produit dopant, il est donc parfaitement admis dans la compétition. Et pour la mise à niveau planétaire de ce club, qui a longtemps souffert de son statut de paria et de son image de looser, il y a encore du boulot. Avec l'arrivée jugée prochaine de Carlo Ancelotti, dit Carletto, qui eut coutume de fréquenter les grands de ce monde, dont le Milan AC, La Juve ou Chelsea, et de remporter des trophées européens et mondiaux, on peut avoir quelques raisons d'espérer, bien que le passé glorieux de cet entraineur soit derrière lui. Un vrai supporter du PSG est toujours circonspect lorsqu'on lui prédit un avenir radieux ...

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