« Dans notre état juif, les Arabes se tiennent à leur place »<!-- --> | Atlantico.fr
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Les Français de confession juive, pour échapper à la violence dans certains quartiers, rejoignent Israël.
Les Français de confession juive, pour échapper à la violence dans certains quartiers, rejoignent Israël.
©JACK GUEZ / AFP

France, qu’as-tu fait de tes Juifs ?

La phrase est terrible mais à qui la faute ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Ils habitaient le 93 et d’autres banlieues défavorisées. La vie là-bas pour eux était devenue intenable. Insultes, coups, agressions, pogroms. Ils devaient partir.

Mais comme ils étaient pauvres, impossible de déménager dans les beaux quartiers. Alors ils sont partis pour Israël qui leur tendait les bras. L’Alya fait partie des droits de chaque Juif. Le billet d’avion leur était offert, un logement gratuit les premiers mois et des cours  d’hébreu. Une seule contrainte (mais est-ce vraiment une contrainte que de servir un pays qu’on aime ?) pour les plus jeunes : le service militaire. Trois ans pour les garçons, deux ans pour les filles.

Une des meilleures journalistes de Marianne, Martine Gozlan, s’est rendue en Israël pour savoir ce que ces Juifs qui avaient décidé de ne plus être français pour devenir israéliens avaient dans le cœur et dans les tripes.

Elle en est revenue un peu estomaquée. Car ces Juifs ont, aux dernières élections, voté à droite et à l’extrême droite. Ils ont ainsi assuré la victoire de Benjamin Netanyahou, allié à un parti religieux et un parti violemment anti-arabe.

Parmi les personnes interrogées, Léa, 22 ans. Elle ne regrette pas la France et n’aime plus la France. « Ici, mon petit frère n’est plus insulté tous les jours en classe ». Et elle a eu cette phrase : « Dans notre état juif, les Arabes se tiennent à leur place ». On est en droit de la désapprouver. Mais on peut faire un effort pour la comprendre.

Les grands-parents et les parents de ces Juifs qui ont choisi Israël ont été chassés d’Algérie en 1962 par les Arabes. Puis une nouvelle fois, 60 ans après, d’autres Arabes les ont chassés de chez eux. Qu’a  fait la France pour les protéger ? Qu’a fait le gouvernement pour mettre au pas ceux qui les haïssaient ? Quelqu’un a dit « la France sans les Juifs, ce n’est plus la France ». Une belle phrase non suivie d’effets. Quant à la France avec les Arabes, elle a l’avenir devant elle... 

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