Covid : tout ce qu’il faut savoir sur les rappels de vaccins pour cet hiver<!-- --> | Atlantico.fr
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La formulation du rappel vaccinal prévue pour cet automne cible le variant d’Omicron XBB.1.5 qui s’est fait supplanter durant l’été par un remplaçant, EG.5.1. (Surnommé Eris).
La formulation du rappel vaccinal prévue pour cet automne cible le variant d’Omicron XBB.1.5 qui s’est fait supplanter durant l’été par un remplaçant, EG.5.1. (Surnommé Eris).
©CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

Nouveaux variants

Alors que deux nouveaux variants ont été détectés, qui sont les personnes qui ont intérêt (ou pas) à se faire vacciner.

Antoine Flahault

Antoine Flahault

 Antoine Flahault, est médecin, épidémiologiste, professeur de santé publique, directeur de l’Institut de Santé Globale, à la Faculté de Médecine de l’Université de Genève. Il a fondé et dirigé l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (Rennes, France), a été co-directeur du Centre Virchow-Villermé à la Faculté de Médecine de l’Université de Paris, à l’Hôtel-Dieu. Il est membre correspondant de l’Académie Nationale de Médecine. 

 

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Atlantico : Aux États-Unis, la Food and Drug Administration a approuvé les nouveaux vaccins contre la Covid. À quel point est-ce primordial à l’heure actuelle ? 

Antoine Flahault : Le Covid n’a pas disparu, son coronavirus responsable continue de circuler et de muter. Les hospitalisations et les décès pour Covid repartent à la hausse aux États-Unis, alors que nous ne sommes qu’à la mi-septembre. Il n’en a pas fallu davantage pour lancer la campagne de rappel vaccinal aux États-Unis, pays qui a enregistré plus d’un million de morts du Covid depuis le début de la pandémie.

A l’arrivée de l’automne, les infections au Covid-19 sont à nouveau en augmentation, notamment en France. Avec l’apparition de nouveaux variants, que faut-il craindre ?

Le Covid reste une maladie infectieuse redoutable chez les personnes à risque de formes graves. C’est un virus qui entraîne des formes persistantes qu’on appelle Covid longs chez 10% des personnes infectées. Personne ne veut donc contracter le Covid et les autorités ne veulent certainement pas être à confrontées à de nouvelles saturations hospitalières. L’an dernier, trois épidémies sont apparues conjointement à l’automne, la grippe saisonnière, le Covid et le VRS, créant une situation tendue en décembre et janvier pour les systèmes de santé européens. Si l’on peut tenter d’éviter une telle situation cette année, personne ne le regrettera.

De nouveaux vaccins devraient-ils arriver sur le marché français ? Avec quelle efficacité sur les nouveaux variants ?

Le problème auquel on est confronté est double. D’une part, l’immunité de la population, et notamment celles des personnes à risque de formes graves, décroît avec le temps qui nous sépare de notre dernière injection vaccinale ou d’une infection passée par le coronavirus. D’autre part, le coronavirus mute à un rythme plus rapide que ne peuvent le suivre les fabricants pour concevoir et produire de nouveaux vaccins. 

La formulation du rappel vaccinal prévue pour cet automne cible le variant d’Omicron XBB.1.5 qui s’est fait supplanter durant l’été par un remplaçant, EG.5.1. (Surnommé Eris). Par chance cependant, les premiers tests de laboratoire réalisés semblent indiquer une bonne protection conférée par le nouveau vaccin, car Eris qui est un descendant de XBB, reste proche de XBB.1.5 sur le plan de son génome. Mais, bien sûr, aucune expérience clinique nous garantit encore son efficacité. On se retrouve dans une situation très voisine de celle du vaccin contre la grippe qui chaque année table sur la circulation probable de variants du virus grippal et non sur une efficacité clinique prouvée par l’expérience. L’an dernier ce fut un peu le même cas, et ça a plutôt bien fonctionné puisque les personnes hospitalisées pour Covid étaient plus souvent des personnes âgées ou immunodéprimées qui n’avaient pas reçu de rappel vaccinal à l’automne.

Quels sont les individus qui devraient absolument recevoir un rappel Covid ? Tout le monde est-il concerné ? 

Les agences sanitaires nord-américaines préconisent le rappel vaccinal contre le Covid pour tous, dès l’âge de six mois. Les agences européennes recommandent le rappel vaccinal chez les personnes à risque de formes graves. Elles listent les plus de 65 ans, les personnes immunodéprimées, les personnes ayant des co-morbidités, les femmes enceintes, et les personnes s’occupant de ces personnes à risque. En France cependant, le rappel vaccinal restera gratuit pour toutes les personnes âgées de plus de six mois qui en feront la demande.

Il n’y a pas beaucoup d’arguments scientifiques pour départager aujourd’hui les approches des deux côtés de l’Atlantique. Il reste à savoir si l’on disposera de suffisamment de doses pour tous ceux qui se verront recommander ce rappel vaccinal ou en feront la demande à l’automne. Il reste cependant aussi à savoir si cette campagne de rappel 2023 fera l’objet d’une adhésion des publics concernés. L’an dernier, ce ne fut pas vraiment le cas.

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