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COVID-19, vaccins, politique et vérités
©Eric Piermont - AFP

Panorama

Les marchés regardent ailleurs en quête de vérités : du côté des vaccins, de la reprise et de la politique.

UE Bruxelles AFP

Jean-Paul Betbeze

Jean-Paul Betbeze est président de Betbeze Conseil SAS. Il a également  été Chef économiste et directeur des études économiques de Crédit Agricole SA jusqu'en 2012.

Il a notamment publié Crise une chance pour la France ; Crise : par ici la sortie ; 2012 : 100 jours pour défaire ou refaire la France, et en mars 2013 Si ça nous arrivait demain... (Plon). En 2016, il publie La Guerre des Mondialisations, aux éditions Economica et en 2017 "La France, ce malade imaginaire" chez le même éditeur.

Son site internet est le suivant : www.betbezeconseil.com

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Le COVID-19 a officiellement disparu de Chine, d’où il est parti, mais pas des États-Unis, d’Espagne, de France ou d’Italie, pas davantage d’Amérique Latine selon les données collectées par Wordometer.

Le virus semble mort en Chine et la reprise est forte. Mort avec 86 000 cas recensés au total pour 1,4 milliard d’habitant, soit 60 cas par million d’habitants et 3 morts.Sachant qu’un vaccin s’y administre déjà, la pandémie semble lointaine, la reprise forte, avec un regain de la consommation et des exportations, sans compter les appuis bancaires et publics.

L’Asie semble repartie, avec et derrière la Chine, qui noue des rapports plus étroits avec le Japon. Les marchés boursiers ont donc compris : modernisation et digitalisation, plus le vaccin Moderna du Nasdaq, Asie, Chine et Shanghai, plus Japon et Nikkei, vont gagner.

Mais, même si de meilleurs signaux de demande apparaissent, avec le vaccin, les grandes banques centrales ne vont pas baisser leurs soutiens, pour les consolider. Aux États-Unis, la nomination de Janet Yellen est vue comme la garantie de la poursuite d’une politique budgétaire accommodante, en accord avec la Fed. Bien sûr, ceci va dépendre du résultat des deux élections sénatoriales de Géorgie d’où peut venir un quasi blocage de la politique de Joe Biden (majorité Républicaine) ou au contraire une évolution plus aisée. En zone euro, on attend que le « recalibrage » promis par Christine Lagarde, autrement dit plus de rachat de bons du trésor et d’obligations privées, fasse encore baisser les taux longs, avec en même tempsplus de soutiens aux banques. 

La conséquence en est la baisse continue des taux nominaux pour soutenir l’activité et plus encore pour contrer les baisses des prix qui font monter les taux réels au-delà de la croissance, ce qui est évidemment dangereux pour la croissance, ouvrant le piège déflationniste au Japon et en Italie. 

L’euro monte, à côté des autres grandes monnaies, même si l’on ne sait rien du Brexit et surtout de l’acceptation unanime du plan de soutien européen, en dépit des veto hongrois et polonais. Les marchés des changes pensent donc que des solutions seront trouvées dans les deux cas. En revanche, la livre turque continue de souffrir, même après la hausse des taux courts de 4,75% à 15%, pour freiner la crise de change qui se mettait en place.

Hors la seule Chine, les BRICS souffrent: baisses de la croissance, de la bourse et du change, ils payent le prix du COVID-19 et de leurs fragilités. La question va bientôt monter des risques de crédit de la Chine, non seulement par rapport aux autres BRICS mais par rapport à ses crédits liés aux routes de la soie : les moratoires ne suffiront pas, il faudra des baisses de taux et des abandons de créances, donc des pertes des banques de développement.

Déconfiner les Français, l’activité ou le COVID-19 ?

La France joue un jeu très dangereux en déconfinant plus, en supposant que les cas vont baisser, pour éviter des tensions humaines, économiques et sociales à Noël et au Nouvel An. Rien ne dit que l’on n’assiste pas à une autre vague, si les magasins sont soudain encombrés, comme les trains pour les réunions de famille. Le minimum souhaité (5 000 cas) pour déconfiner n’a pas été atteint.

France : les nouveaux cas quotidiens- (Worldometer)

Attention à ne pas rêver : les marchés prennent conscience de la complexité, donc de la lenteur des effets du vaccin. Nous vivrons avec le COVID-19 tout au long de 2021.

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