Covid-19 : ces données qui prouvent que nous pourrions être beaucoup plus efficaces pour limiter les contaminations dans les écoles (et sans forcément les fermer)<!-- --> | Atlantico.fr
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Une nouvelle étude s’intéresse aux mesures qui permettent le plus efficacement de préserver les conditions d’éducation des enfants.
Une nouvelle étude s’intéresse aux mesures qui permettent le plus efficacement de préserver les conditions d’éducation des enfants.
©MARTIN BUREAU / AFP

Stratégie contre l'épidémie

Une nouvelle étude s’est intéressée aux mesures qui permettent de préserver la possibilité pour les enfants d'étudier à l'école tout en garantissant une protection efficace contre la Covid-19. Les fermetures de classes dès le premier cas et un testing réactif dès qu’un élève est symptomatique ont été étudiés.

Michaël Rochoy

Michaël Rochoy

Michaël Rochoy est médecin généraliste. Il s'intéresse particulièrement au Covid-19 chez les enfants. Il est membre du Collectif Du Côté de la Science et cofondateur du collectif Stop postillons.

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Atlantico : Une étude en pre-print s’intéresse aux mesures qui permettent le plus efficacement de préserver les conditions d’éducation des enfants tout en garantissant une protection contre le Covid. Quelles sont ses conclusions ?

Michaël Rochoy : L’étude a été menée entre le 8 mars et 7 juin 2021 dans environ 700 écoles primaires et secondaires. Cela concerne donc la vague de variant Alpha pas Delta et encore moins Omicron, ce qui peut changer un peu les choses. L’étude se pose la question des protocoles qui fonctionnent le mieux pour limiter la fermeture des classes et la contagiosité : une fermeture d’école dès le premier cas (quarantaine réactive), un testing réactif de toute la classe dès qu’un élève est symptomatique ou encore un testing général et régulier sans élèves symptomatiques sur plusieurs fréquences (une fois par semaine, deux fois par semaine, une fois toutes les deux semaines).  

Ce qu’on voit, c’est qu’avec un test sur symptômes plus quarantaine immédiate, on est à près de 20% des cas. Pour atteindre ce niveau par une méthode, il faut un testing régulier avec au moins un test par semaine, avec une adhésion d’au moins 50% de la classe ou un test toutes les deux semaines avec une adhésion de 75% de la classe. Le problème actuellement en France, c’est qu’il y a environ sept millions d’élèves dans le primaire et qu’on ne teste clairement pas les élèves, à peine 10%. Donc le testing itératif préventif serait une solution intéressante mais elle n’est pas mise en place. Il y a un manque actuel de moyens techniques et humains et un manque d’adhésion des parents et de leurs enfants. Dans la situation réelle actuelle, notre manière de tester permet d’éviter à peine 5 à 10% des fermetures de classe.

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Alors dans la situation actuelle, quelle est la meilleure stratégie ?

Ce que l'on voit, c’est que la quarantaine immédiate est parmi les plus efficaces pour réduire les fermetures longues de classe. Quand on ferme des classes après un cas, évidemment, ce sont des journées de perdues et cela à des effets délétères. Mais ce qui est surtout prouvé comme étant délétère, dans d’autres études, c’est de fermer massivement les classes pendant longtemps. Les classes ne ferment pas toutes en même temps et la fermeture fait que les élèves d’une même classe dans la même situation, avec possibilité que le professeur fasse cours à distance. Quand on isole simplement le cas symptomatique, cela entraîne aussi une forme d’inégalité car un élève se retrouve hors de la classe. L’étude ne prend bien sûr pas en compte l’impact économique de la fermeture des classes.

Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé qu’il y aurait des tests généralisés à chaque cas positif. Que sait-on de l’efficacité de cette mesure ?

D’une part ce n’est pas le cas dans les faits mais cette étude montre aussi que ce n’est pas très performant. C’est moins efficace que les autres stratégies étudiées par l’étude. Cela est, un peu, efficace. Pour cela, il faut tester 100% des élèves et idéalement de manière répétée. Il faut rappeler que lorsqu’on est malade, on est contagieux deux jours avant d’avoir un test positif. Isoler simplement le cas positif est un pari plus qu’osé. Certes la classe reste ouverte mais les enfants se contaminent à tour de rôle.

L’étude se penche aussi sur l’efficacité de la vaccination des enfants…

Il est à noter que la vaccination des élèves changera la donne. Le vaccin existe, il va arriver chez les enfants. D’ici mars - avril, on devrait avoir vacciné une majorité des enfants. A mon sens, indépendamment de l’étude, il me paraitrait pertinent de garder un niveau d’alerte élevé, 3 ou 4, pour limiter le brassage des enfants à la cantine, arrêter le sport sans masque, etc. Et c’est beaucoup plus efficace quand le taux d’incidence est bas. Il faudrait aussi enlever du protocole ce qui ne sert à rien ou presque, comme le fait de laver plus souvent les tables afin de se préoccuper des tâches clés.

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