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Consulter Google en quête d’auto-diagnostic pourrait en fait se révéler... bénéfique 
Consulter Google en quête d’auto-diagnostic pourrait en fait se révéler... bénéfique
©LOIC VENANCE / AFP

Cyberhypocondrie

C’est ce que révèle une étude soutenue par l'école de médecine de Harvard et menée par des chercheurs américains sur 5000 volontaires.

Laurent Alexandre

Laurent Alexandre

Chirurgien de formation, également diplômé de Science Po, d'Hec et de l'Ena, Laurent Alexandre a fondé dans les années 1990 le site d’information Doctissimo. Il le revend en 2008 et développe DNA Vision, entreprise spécialisée dans le séquençage ADN. Auteur de La mort de la mort paru en 2011, Laurent Alexandre est un expert des bouleversements que va connaître l'humanité grâce aux progrès de la biotechnologie. 

Vous pouvez suivre Laurent Alexandre sur son compe Twitter : @dr_l_alexandre

 
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Atlantico : Selon une étude soutenue par l’école de médecine de Harvard, la recherche de symptômes sur Internet peut légèrement améliorer sa capacité à diagnostiquer une maladie sans pour autant favoriser l’anxiété. Comment montre-t-elle cela ?

Laurent Alexandre : Deux points sont intéressants dans cette étude. Contrairement à certaines thèses très négatives, elle montre qu’il n’y a pas d’impact délétère du point de vue médical à la recherche de symptômes sur Google. En revanche, comme prévu, l’amélioration n’est pas spectaculaire, elle est même légère. Personne de raisonnable n’envisage qu’une recherche sur Google de symptômes puisse remplacer le médecin ou avoir un impact médical fort.

Le point important se trouve chez ceux qui ont des pathologies graves. Ces patients vont creuser la question et pousser l’analyse, ce que l’on trouve moins chez ceux atteints de pathologies plus légères qui eux vont superficiellement regarder. Une lecture superficielle d’informations obtenues sur Google va être moins utile pour le patient que l’analyse plus creusée d’une personne atteinte de pathologies plus lourdes.

C’est ici que se trouve le léger bénéfice de la recherche de symptômes sur Internet dans cette étude. De mon point de vue, je considère d’ailleurs qu’il y a une plus-value à aller chercher de l’information médicale sur Internet. Néanmoins, au travers de Google, il faut faire attention, on peut tomber sur des sites « charlatanesques », des protocoles frauduleux, des informations de nature sectaire.

Cette étude va donc dans le sens inverse d’une augmentation de la « cyberhypochondrie » ?

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Il n’a pas été prouvé que l’hypocondrie est plus présente en 2021 qu’auparavant. Aujourd’hui, en faisant des recherches Google et en allant sur Doctissimo, il n’y a pas plus d’hypocondrie qu’en 1950 lorsque la population dévorait le Larousse médical. À cette époque, certains pensaient être atteints d’une maladie à chaque page du livre. Il est à noter qu’à ce jour, aucune étude n’a pu démontrer que la « cyberhypochondrie » est plus importante que l’hypocondrie issue de la lecture d’ouvrages.

Pour bien savoir s’auto-diagnostiquer sur Google il faut donc savoir diagnostiquer Google ?

Comme toujours, pour bien profiter d’une information issue des moteurs de recherche, il faut savoir trier l’information, être capable d’évaluer l’émetteur médiatique. Sans cela, on peut être entraîné sur des contenus n’ayant rien à voir avec l’information que l’on était venu chercher. Lorsque l’on recherche des informations sur les vaccins, on voit malheureusement qu’il y a plus d’informations sur les contenus délirants des vaccins que d’informations sérieuses.

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