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Des militants d'extrême gauche lors d'un rassemblement.
Des militants d'extrême gauche lors d'un rassemblement.
©PIERRE ANDRIEU / AFP

Bonnes feuilles

Gilles-William Goldnadel publie le « Manuel de résistance au fascisme d’extrême gauche » chez Les Nouvelles Editions de Passy. La bataille des idées, la gauche sait qu'elle l’a peut-être perdue depuis quelque temps. La bataille culturelle qui se joue est une bataille existentielle. Extrait 2/2.

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il a notamment écrit en 2024 "Journal de guerre : C'est l'Occident qu'on assassine" (éditions Fayard) et en 2021 "Manuel de résistance au fascisme d'extrême-gauche" (Les Nouvelles éditions de Passy). 

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Avant que d'aborder la question de la dictature médiatique soft mais insidieuse dans laquelle nous fait vivre le fascisme d’extrême-gauche depuis près de 50 ans et qui aura littéralement abouti à la décérébration d'une partie des esprits, je tenais à écrire que notre langage et notre attitude sont placés en permanence sous surveillance.

Dans le cadre quasi psychiatrique de notre société en folie, nous vivons en effet dans un camp de rééducation morale permanent.

Ces gardiens vigilants sont des journaux, des télévisions publiques et privées, des artistes conformistes à la mode (premier signe de la dictature du comportement) prétendument antiracistes, des universitaires prétendument féministes, des Organisations Non Gouvernementales prétendument humanitaires. Les gardiens surveillent notre attitude, nos plaisanteries, nos arguments, ils épient notre langage. Ils relisent même notre écriture dans laquelle ils prétendent inclure.

L'écriture inclusive est ainsi un camp de rééducation féministe ambulant.

Les gardiens de l'antiracisme, s'ils sont vigilants, ne le sont qu'à mi-temps.

C'est ainsi que s'il est gravé dans le marbre que les noirs d'Amérique seraient victimes d'un « racisme systémique » édifié par les blancs, ces derniers, par essence, ne sauraient en souffrir.

Sous cet angle obtus, Madame la maire afro-américaine de Chicago a pu organiser en mai dernier à peu près impunément un point presse dont étaient exclus les journalistes blancs.

De là à penser que le mâle blanc serait le premier à être enfermé dans un camp de rééducation, il n'y a qu'un pas que je n’hésite pas à franchir.

À noter, qu'en France, le Monde, ordinairement vigie vigilante de l'antiracisme, n'a pas cru devoir écrire une seule lettre sur le sujet, ce qui montre que le camp de rééducation antiraciste est strictement interdit aux personnes racisées.

Autre exemple tristement brûlant. En 2019, le Conseil Scolaire de Providence (Canada) regroupant plusieurs dizaines d'écoles catholiques a pris la décision de suivre les préconisations d'une certaine Suzy Kies qui se présentait comme une amérindienne offensée dans sa culture originelle par des ouvrages offensants son peuple de natifs. Il était donc essentiel de brûler ses livres impies par essence. Une cérémonie expiatoire fut donc organisée où l'on passa par les flammes de l'enfer Astérix, Tintin et Lucky Luke pour les transformer en engrais salvateur et régénérant.

Je veux écrire que cette démarche est un exemple symbolique chimiquement pur que la Cancel Culture (littéralement « culture de l'annulation ») est le stade ultime du gauchisme culturel raciste et ne peut qu'être associée au fascisme, non seulement dans son acception moderne galvaudée mais encore ici dans sa tradition historique et tragique.

Un mot tout d'abord sur la victime putative Madame Kies.

Histoire d'une imposture : on a découvert que celle-ci s'était inventée mensongèrement des origines amérindiennes. Très exactement comme Élisabeth Warren, ancienne candidate extrêmement à gauche aux primaires démocrates américaines qui finit par avouer piteusement un mensonge, que la presse main stream, toujours bonne fille envers certains-e-s, lui pardonna très chrétiennement.

Ainsi de la même manière qu'en d'autres temps, certains dissimulaient leurs origines juives, voici qu'à présent d'autres ont non seulement honte d’être des blancs d'Occident mais pensent surtout que de ne pas être dans le camp du bourreau diaphane mais dans celui de la victime immaculée parce qu'appartenant à une minorité peut être avantageux.

À ce stade, on écrira que les peuples amérindiens tant malmenés historiquement par la conquête occidentale méritent de meilleurs défenseurs que des imposteurs menteurs.

Un mot ensuite sur ceux qu'on brûle. Qui veut-on physiquement effacer au-delà des reproches insipides ?

Astérix le Gaulois, Tintin le Belge et Lucky Luke le cow-boy américain. Trois trop blancs, un petit Français qui veut défendre son territoire contre les envahisseurs, un petit Belge inoffensif et son chien qui ne mord pas, et un « red neck », un vacher, un plouc, un bouseux, à qui la censure avait déjà ôté la cigarette du bec. Brefs trois mâles pâles qui ne devraient déjà plus physiquement exister et que l'on doit effacer d'abord culturellement de l'histoire dessinée.

J'en viens donc à la cérémonie expiatoire elle-même. Nous en sommes revenus au temps des autodafés. À notre connaissance, c'est au temps de la Sainte Inquisition que l'on brûlait les livres des hérétiques ou des sorciers passés à la Question, avant que de les brûler eux-mêmes sur le bûcher. Les chrétiens progressistes sont donc aujourd'hui les nouveaux tourmenteurs, après avoir été les nouveaux censeurs. Un pas supplémentaire des imposteurs du progrès humain dans la régression inhumaine.

Je suis, on le sait, répugnant à solliciter artificiellement la période nazie. Mais je ne puis m'empêcher de penser aux livres de Sigmund Freud, de Stéphane Zweig, de Joseph Roth que l'on brûlait au temps du nazisme naissant avant que l'on finisse par brûler les enfants.

Voilà qui me permet d'affirmer que ce nouveau fascisme d'extrême-gauche rejoint les traditions et pratiques de l'ancien dans l'usage de la censure et de la violence.

On a appris que l'ineffable Trudeau, comme son ancien rival conservateur modéré, n'avaient condamné que du bout des lèvres la cérémonie incendiaire. Voilà qui rappelle combien le fascisme avance d'abord et avant tout en terrorisant intellectuellement ses pusillanimes victimes déjà pétrifiées.

Les dieux ivres d’idéologie raciste qui règnent sur les campus ou dans certaines salles de rédaction aux murs ignifugés sont en train de rendre fou les blancs qu’ils veulent brûler.

La question du genre nécessite également un stage de rééducation obligatoire.

Dès 2011, une circulaire du ministère de l'Education Nationale réclamait aux rédacteurs de manuels scolaires de se pencher sur la question « devenir femme ou homme ». L'objet était de lutter contre les stéréotypes de ce genre qui est devenu « fluide ».

Désormais, un diagnostic de « dysfonctionnements » - très contesté par de nombreux spécialistes - est pratiqué, systématiquement suivi d'une incitation au changement social de sexe, et ce dès la maternelle.

Comme l'écrit Charlotte D’Ornellas : « les bloqueurs de puberté peuvent être prescrits des 10 ans, le traitement hormonal possible dès 15 ans pour développer les caractères sexuels secondaires, mais il faut attendre la majorité pour les opérations génitales.

Des limites que les militants - qui rêvent de faire même disparaître le sexe de l'État civil - travaillent à faire évoluer. »

(Valeurs Actuelles du 27 mai 2021)

Pourtant, dans une tribune publiée par Marianne en janvier 2021, un collectif de psychiatres, de pédiatres et de psychanalystes écrivaient : « l'enfant ne choisit ni ses parents ni son sexe ni son nom en naissant. Il passe sa vie à composer avec ce qui ne lui est pas donné d'emblée, pour mieux s'en accommoder et devenir ce qu'il est avec ce qu'il n'a pas choisi. C'est ce principe qui est fondateur du genre humain. Il est contraint, il ne peut pas tout. »

A lire aussi : Extrême gauche : le fascisme a changé de côté

Extrait du livre de Gilles-William Goldnadel, « Manuel de résistance au fascisme d’extrême-gauche », publié chez Les Nouvelles Editions de Passy.

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