Ces travailleurs qui sont déjà remplacés par l’IA<!-- --> | Atlantico.fr
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L'IA pourrait remplacer l’équivalent de 300 millions d’emplois dans le monde pourraient être remplacés dans le monde
L'IA pourrait remplacer l’équivalent de 300 millions d’emplois dans le monde pourraient être remplacés dans le monde
©Archives AFP

Nouvelle donne

Selon un rapport de la banque américaine d’investissement Goldman Sachs, les programmes informatiques d’intelligence artificielle comme ChatGPT pourraient remplacer l’équivalent de 300 millions d’emplois dans le monde.

Florence Legros

Florence Legros

Doyenne d'ICN Business School, Florence Legros était auparavant professeur à l'université de Paris Dauphine où elle a dirigé l'école d'assurance, le magistère Banque-Finance-Assurance et le E-MBA Assurance. Ses recherches portent sur le vieillissement, les pensions, les politiques sociales, l'épargne et leurs effets sur la croissance économique et les flux financiers.

Elle exerce également des activités de consultance pour des administrations internationales, a été experte au sein du conseil consultatif des pensions du Premier ministre français et conseillère scientifique auprès de la Commission européenne. Entre 2008 et 2011, elle a occupé le poste de recteur de la région de Bruxelles-Capitale. Entre 1999 et 2004, elle a été directrice adjointe du CEPII, où elle a participé activement à la création du réseau européen Enepri.

Elle a écrit de nombreuses publications, articles et livres traitant de l'économie du vieillissement.

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Benjamin Rizza

Benjamin Rizza

Benjamin Rizza est responsable du numérique et directeur administratif et financier de l'ICN Business School de Nancy

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Atlantico : L'intelligence artificielle a déjà commencé à remplacer un certain nombre de travailleurs, dans divers secteurs. C'est le cas, par exemple, de certains copywriter, dont le travail consiste à proposer des contenus web qualitatifs, qu'une entreprise pourra ensuite mettre en avant. Il s'agit avant tout d'un labeur de rédaction que des logiciels comme ChatGPT sont techniquement en mesure de réaliser. Quels sont, selon vous, les métiers les plus menacés voir remplacés dès à présent ?

Florence Legros et Benjamin Rizza : Les métiers les plus menacés :

Métiers d’accueil et de réception, standard…

Les conducteurs de trains ou de métro peuvent également être touchés même si des fonctions de contrôle perdureront.

Des métiers de rédacteurs et de préanalyse, quelques métiers de conseil et de consulting : des gens qui ne demandent pas une hauteur de vue poussée mais qui font plutôt du déblayage.

Les métiers de documentation, bibliothécaires (de base), les assistants de recherche, …

Beaucoup de métiers de conseil de type conseiller juridique même s’il faut quelqu’un pour faire l’accompagnement individualisé.

De la même manière une partie des enseignants pourraient en patir : sans doute pas les enseignants chercheurs qui produisent de la connaissance mais ceux qui sont plutôt des « lecturers » . déjà un certain nombre de supports de e-learning viennent de l’ia.

Ceux qui font des diagnostics énergétiques mais pas ceux qui remédient aux carences.

De manière générale, tous les « collecteurs d’information » peuvent voir leur pré carré être attient.


La plupart des travailleurs remplacés n'hésitent pas à pointer du doigt un travail "assez peu impressionnant", dénigrant de facto la qualité du produit fini par IA. Ce qui se passe actuellement témoigne-t-il du fait que la menace est bien réelle ?

La menace n’est probablement pas plus forte que quand on a remplacé le célèbre « contrôleur des Lilas » par des machines ou quand on a installé massivement des ordinateurs à partir des années 80. 

La qualité n’est pas mauvaise mais rien d’inventif ou de créatif. Je peux tout faire mais ChatGPT ira plus vite pour le déblayage. Il m’appartient ensuite de réfléchir. L’intelligence artificielle est complémentaire et non substituable à l’intelligence humaine.

Qu'est ce qui pousse aujourd'hui une entreprise à remplacer de l'humain par de l'IA ? Particulièrement si le travail n'est supposément pas aussi qualitatif ?

Parce qu’on peut vouloir qualifier sa main d’œuvre. Si j’investit dans l’IA, c’est pour dégager du temps sur des tâches que la machine ne peut remplacer : l’accompagnement de la clientèle, une analyse poussée en lieu et place d’une documentation qui peut être fastidieuse mais primordiale, un gain de temps important dans la recherche d’information, l’optimisation de process…

D'aucuns affirment régulièrement que certains métiers ne pourront pas être remplacés. Une telle affirmation relève-t-elle d'une certaine méthode Coué, compte tenu des avancées de la technologie, ou vous paraît-elle encore pertinente ? Auquel cas, quels sont les métiers encore préservés ?

Les métiers d’analyse, de diagnostic poussé (je peux remplacer un prédiagnostic médical mais sans doute pas un diagnostic poussé et qui aboutit à un protocole particulier), la prise de décision, les métiers d’accompagnement humain, tout ce qui est aide à domicile pour les enfants et les seniors excepté la surveillance par caméra bien sûr mais l’intervention demeurera humaine.

Comment protéger, dès à présent, les perdants de l'IA ?

La formation, la formation, et toujours la formation … l’orientation des plus jeunes sur les métiers qualifiés, la formation tout au long de la vie.

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