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Ces caractéristiques pas très progressistes qui expliquent paradoxalement que Greta Thunberg soit devenue l’idole de ceux qui croient l’être
©JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

écologie

Il y a une forme de culte, à ceci près que généralement lorsqu'il y a un culte de la personnalité, c'est d'une personnalité qui exerce le pouvoir : Greta n'a aucun pouvoir réel.

Drieu Godefridi

Drieu Godefridi

Drieu Godefridi est docteur en philosophie (Sorbonne), juriste, et dirigeant d'entreprise. Il est notamment l'auteur de Le GIEC est mort, vive la science ! (Texquis, 2010), La réalité augmentée (Texquis, 2011) et De la violence de genre à la négation du droit (Texquis, 2013).

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Greta Thunberg est reçue mardi à l'Assemblée Nationale. Cette invitation fait polémique et pose la question des croyances quasi religieuses attachées à sa personnalité. Son succès vous semble-t-il reposes sur certaines croyances comme celles de la supériorité du féminisme, du jeunisme ou encore de son autisme Asperger ?

La première chose que je vois dans cette exploitation de Greta Thunberg est un abus de faiblesse. On a affaire à une enfant affectée d'un trouble du comportement du spectre autistique et qui depuis qu'elle a 15 ans est exhibée par ses parents et un certain nombre d'ONG environnementalistes pour tenir un discours purement politique avec un certain nombre d'arguments scientifiques dont elle est évidemment incapable de comprendre la teneur. C'est donc selon moi un abus de faiblesse qui relève du droit pénal. Tous ceux qui se livrent à cette mascarade ont une responsabilité morale écrasante.
Son succès est une affaire de communication, notamment liée à ces traits de personnalité. On a affaire à une galaxie d'ONG, de partis politiques et d'intérêts qui ont réalisé un beau coup – l'industrie du renouvelable est actuellement l'une des plus capitalisées, y compris avec de l'argent public. Ils ne peuvent pas perdre puisqu'ils ont 80% des médias et des journalistes qui sont en faveur de leurs idées. Mais le fait d'avoir choisi une enfant comme visage et porte-parole de leurs idées est une très belle réussite en termes de communication.
L'un des ressorts est une forme de cohérence dans le fait qu'une enfant vienne nous parler de l'avenir, nous mettre en garde contre ce qui pourrait se produire. Il y a une cohérence de fond qui n'est apparente mais qui peut expliquer ce succès.
Greta Thunberg est la figure la plus connue mais il y a toute une série de marches du climat qui ont été organisées à travers l'Europe. En janvier 2019, on a vu dans une ville flamande une manifestation avec des enfants de secondaire, de primaire et même de maternelle qui ont été traînés dans la rue pour scander certains slogans politique. Il ne s'agit ici pas de science mais d'écologisme, comme doctrine politique. Nous avons donc toute une série de "petites Greta" qui sont exhibées partout en Europe.

C'est aussi son discours qui renvoie à une certaine forme de religiosité. Y a-t-il une part de millénarisme et d'apocalypse dans sa popularité ?

Oui, il y a dans l'environnementalisme en général des ressorts proprement "religieux". L'un des meilleurs exemples de cela est la très grande confusion intellectuelle. On fait passer pour scientifique un discours qui est purement politique. Un autre est le rapport à la contradiction. Ces gens en sont pour la plupart venus à ne plus tolérer la contradiction, ce qui est l'antithèse de l'esprit scientifique mais aussi critique. Ils en vont aujourd'hui jusqu'à demander la criminalisation d'un discours contradictoire au leur.
On a donc affaire à une sorte de religion de substitution dont le succès s'explique aussi par le fait que depuis la chute du Mur de Berlin, la gauche occidentale se trouve orpheline d'une idéologie de remplacement et elle en a retrouvé une avec l'écologisme et l'environnementalisme.

Vous avez parlé de totalitarisme à propos de l'écologie. Est-ce qu'un nouveau culte de la personnalité émerge avec Greta Thunberg, avec toutes les conséquences que cela peut avoir ?

Il y a en effet une forme de culte de la personnalité à partir du moment que cet enfant apparaît dans tous les lieux de pouvoir de l'Europe (parlement européen, Assemblée nationale etc.) Il y a une forme de culte, à ceci près que généralement lorsqu'il y a un culte de la personnalité, c'est d'une personnalité qui exerce le pouvoir : Greta n'a aucun pouvoir réel. Elle est un pur instrument dans les mains de ses parents et des ONGs avec lesquels ils travaillent. En Europe continentale, on a passé sous silence le fait que la mère a publié un livre dans lequel elle mentionnait que nombre d'auteurs principales s'appelait Greta. Les médias scandinaves l'ont pris à partie et l'ont obligé à admettre que Greta n'avait pas écrit une phrase du livre en question dont la mère était l'auteur. Dans ce fait, on a la révélation à toute la manipulation à laquelle on assiste. Un médecin psychiatre belge est venu à Stockholm pour rencontrer Greta et lui poser un certain nombre de questions de fond, élémentaires, pas trop pointues. Ce qui est intéressant c'est que non seulement Greta ne savait répondre à aucune de ses questions, mais que lorsqu'il a commencé à lui parler il n'a fallu que quinze ou vingt secondes pour que Greta, c'est un signe convenu, ne se touche le DENET. Immédiatement, les adultes sont intervenus et ont écarté Greta du médecin. Il y a véritablement une instrumentalisation sur le mode du fanatisme : ce n'est pas un discours modéré, car les paroles que tient Greta (notamment à propos des entreprises qui produisent des énergies fossiles qu'elle dénonce d'un crime contre l'humanité) sont de l'ordre du fanatisme. Une enfant de seize ans qui se permet de se prononcer de cette façon n'est pas modérée. C'est un fanatisme qui rappelle immanquablement d'autres phénomènes comparables, notamment à l'époque de l'URSS ou d'autres régimes totalitaires.

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