Cécile Duflot est-elle vraiment moins dangereuse pour le pacte républicain que Manuel Valls ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Cécile Duflot n'a pas digéré les propos de Manuel Valls sur les Roms.
Cécile Duflot n'a pas digéré les propos de Manuel Valls sur les Roms.
©Reuters

Le match

La ministre du Logement a accusé Manuel Valls d'être allé "au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain" avec ses déclarations polémiques sur les Roms.

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

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Polémique sur les Roms : Angélique Duflot contre Diabolique Valls, qui menace le plus le pacte républicain ?

Les deux mon général !

L’angélisme hypocrite de Cécile Duflot sur la question des Roms n’a rien pour nous surprendre. Cette députée du 11ème arrondissement devenue ministre du logement se désintéresse à ce point de son lieu d’élection et de la vie réelle de ses concitoyens qu’elle ignore sans doute les campements qui égayent depuis quelques mois le boulevard Richard Lenoir et s’en vont parsemer la place de la Bastille. Le grand problème est que le règne du politiquement correct empêche l’établissement de statistiques. Il a favorisé le déni : alors que les Roms installés en France seraient moins de 20 000, plus de 10 000 ont fait l’objet d’une mesure de reconduite à la frontière l’an dernier. La contradiction entre ces chiffres est totale. La réalité est que les Roms sont nettement plus nombreux à être entrés en France qu’on le dit, ce qui explique l’acuité du problème.

Mais Cécile Duflot veut reprendre le contrôle des Verts et il lui faut pour cela donner des gages à sa base gauchisante : inutile de chercher dans des affaires de principe ce qui ne ressortit qu’à la basse cuisine politicienne.

Une autre explication est qu’elle aurait décidé de quitter bientôt le gouvernement et qu’elle préfère "tomber à gauche" comme on disait des radicaux-socialistes sous la quatrième république. Au moins cela lui permettra-t-il de garder son influence sur sa nébuleuse partisane.

De toute façon, cette donneuse de leçons de morale instrumentalise la question rom au moins autant que son collègue/adversaire Manuel Valls. En relançant cette polémique, elle cherche à s’extraire de l’indifférence médiatique dans laquelle elle tombait. Ce faisant, elle prend délibérément le risque d’envenimer la situation.

Valls quant à lui, dans une sorte de répartition «good cop/bad cop» distrayant l’opinion, a choisi la case «dur et réaliste». Ce jeu de rôles n’est pas très drôle puisqu’en réalité le ministre de l’intérieur est lié pieds et poings à un gouvernement et à un président qui, voulant éviter toute crise avec Berlin et la Commission européenne depuis 2012, n’ont plus la maîtrise du sujet. Il faut dire que quand on est endetté jusqu’au coup et qu’on veut éviter les réformes qui fâchent, on ne peut se permettre de trop provoquer ses créanciers.

Dans trois mois en tout cas, faute de pouvoir les empêcher de chercher du travail en France, il sera impossible d’expulser les Roms, sauf à s’asseoir sur les traités que nous avons signés. Valls le sait bien mais il fait mine de tenter un baroud d’honneur pour calmer les inquiétudes de l’opinion. Pour lui, mieux vaut parler de cela que de ses échecs répétés à ramener l’ordre dans les rues de Marseille.

Alors, qui de Valls ou de Duflot menace le plus le pacte républicain ? Les deux, car se sont les deux faces d’une pièce, les deux personnages d’une comédie inspirée par le mensonge. Et c’est bien le mensonge des politiciens de ce type qui est la vraie, la principale menace contre le pacte républicain.

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