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Calais : des accusations fusent d'"exploitation sexuelle" de migrants (surtout hommes) par des bénévoles (surtout femmes)
©Reuters

Controverse

Dans la "Jungle" de Calais, n'importe qui peut entrer et sortir et faire du "bénévolat".

Une controverse fait rage en ce moment entre les bénévoles et associations qui travaillent pour aider les migrants à la "Jungle" de Calais. Selon certaines personnes il y aurait une vague de relations sexuelles entre bénévoles et migrants. Selon certains, l'émergence de telles relations entre adultes n'est que naturel ; pour d'autres il s'agit d'exploitation, ou en tous les cas est contraire à l'éthique.

Et il y a des problèmes juridiques : étant donné que la "Jungle" n'a pas de statut, n'importe qui peut venir et faire du "bénévolat". "[La Jungle] n'est pas reconnue comme un camp de réfugiés officiel, c'est un campement illégal. Donc on ne peut forcer personne à partir. C'est ça la difficulté", explique Clare Mosely, fondatrice de Care4Calais, une des plus importantes ONG sur place.

La controverse a éclaté au grand jour à la suite d'un billet sur Facebook, qui a généré beaucoup de commentaires échaudés. Celui-ci a vite été effacé du site, mais pas avant que le journal britannique The Independent ne puisse prendre des captures d'écran.

Un bénévole publie un billet dans un groupe Facebook : "j'ai entendu parler de garçons, dont il est raisonnable de penser qu'ils sont plus jeunes que l'âge de consentement, qui ont des relations sexuelles avec des bénévoles. J'ai également entendu parler d'hommes qui fréquentent les prostituées de la Jungle. J'ai entendu parler de bénévoles qui ont des relations avec plusieurs partenaires par jour, et continuent le lendemain. Et je sais également que ce que j'entends n'est qu'un bout d'abus qui ont lieu à plus grande échelle."

Pour le bénévole, il s'agit d'abus car les réfugiés sont "dans une relation de pouvoir totalement inégalitaire", car ceux-ci sont "entièrement dépendants de l'aide fournie par les bénévoles. […] Des relations sexuelles avec une personne qui a une position de pouvoir et d'influence […] surtout quand on peut penser que de l'aide ou une meilleure aide peut en résulter, que c'est le cas, on peut définir ça comme de l'abus sexuel", écrit-il. Et de citer le code éthique du Commissariat aux réfugiés de l'Onu, qui stipule que les relations sexuelles entre le personnel humanitaire et des bénéficiaires sont "fortement découragées" à cause des "relations de pouvoir inégalitaires."

Il a rajouté que la majorité des cas en question impliquaient des bénévoles femmes et des migrants hommes.

Le billet a généré une énorme controverse dans le groupe. Certains l'ont accusé de sexisme. D'autres ont abondé dans son sens. Certains ont demandé à l'administrateur du groupe d'effacer le message et le fil de discussion de peur "qu'un média puisse y avoir accès" (oups). Il ne semble pas que quiconque ait mis en doute que les faits allégués ne reflètent une certaine réalité de la Jungle.

"Calais n'est pas un vrai camp de réfugiés, où les entrées et sorties sont régulées. […] Quand il y a des bénévoles et des réfugiés dans cet environnement, ça va se passer. Il y aura des gens qui auront des relations sexuelles avec des réfugiés", explique la bénévole Maya Konforti à The Independent.

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