Cachez moi ces SDF parisiens que je ne saurais voir pour les JO

Si les visiteurs des Jeux olympiques de 2024 à Paris sont impressionnés par l'absence de sans-abri dans les rues de la ville, ce n'est pas parce que le problème a été résolu. Au contraire, il est balayé sous le tapis - ou plutôt déplacé temporairement dans les villes voisines.

Selon CNN, entre 50 et 150 personnes ont été évacuées de la ville chaque semaine pendant l'été et transférées dans l'une des dix localités de France. Les autorités de ces régions ont été invitées, au début de l'année, à mettre en place des "structures d'hébergement régionales temporaires". 

Cette demande a suscité des tensions, l'un des responsables, Philippe Salmon, maire de Brunz, se plaignant que le gouvernement ait proposé un site temporaire dans un endroit "inacceptable", "pollué par des hydrocarbures et des métaux lourds". La Fédération des acteurs de la solidarité (FSA), une association d'aide aux sans-abri, a ajouté qu'il y avait un risque de "mettre les gens dans des bus" et de les oublier.

Sans surprise, les sans-abri de Paris sont également inquiets. Un homme originaire d'Éthiopie, décrit dans la presse internationale comme un réfugié politique, a déclaré : "Nous avons entendu dire qu'ils allaient venir nous chercher aujourd'hui, mais je ne sais pas trop où".

La période précédant les Jeux olympiques n'a pas seulement vu les personnes déjà à la rue chassées de la ville, mais aussi d'autres, qui avaient été hébergées dans des logements temporaires, être expulsées. La FSA a indiqué qu'en 2022, environ 50 000 personnes étaient hébergées chaque nuit dans des hôtels de la région parisienne. Ce chiffre a déjà été réduit d'au moins 5 000 personnes, les hôtels ayant résilié leurs contrats d'hébergement d'urgence avec le gouvernement pour profiter de l'augmentation attendue du tourisme.

Toute cette saga met en lumière non seulement la mauvaise gestion du problème des sans-abri, mais aussi les chiffres qui en découlent. Des rapports récents suggèrent que près d'un million de personnes en Europe sont sans abri chaque nuit. De tous ces pays, c'est en France que le taux de sans-abri est le plus élevé.

Les autorités de l'État et de la ville se sont efforcées de donner l'impression que les récents mouvements n'étaient pas liés aux Jeux olympiques, bien que des plans aient été mis en place depuis des mois. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a déclaré que le problème du logement de ces personnes était "totalement étranger aux Jeux olympiques", ajoutant qu'elle cherchait depuis des années à obtenir davantage d'aide de la part du gouvernement.

Mais Paris n'est pas la première ville à avoir débarrassé ses rues des "indésirables" avant les Jeux ; elle suit les traces de Pékin, Athènes, Londres et d'autres. Il est également peu probable qu'elle soit la dernière.

Cet article a été publié initialement sur The European Conservative.