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Ça y’est, c’est prouvé : Macron n’est pas le président des riches... mais celui des nouveaux riches
©CHRISTOPHE PETIT TESSON / POOL / AFP

Bouge ton cul…

Les alchimistes cherchaient en vain la pierre philosophale. Le chef de l'Etat l'a trouvée…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il est terrible le petit bruit de l'œuf dur cassé sur un comptoir d'étain… Il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim. (Jacques Prévert).

Il est terrible le bruit que font les mots de Macron lancés dans les jardins de l'Elysée. Il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire de l'homme qui n'a plus de travail…
Le chômeur en France est un effacé de la terre. Juste une donnée statistique qui ne dit rien sur sa détresse. Trois millions, quatre millions, plus… Ainsi ensevelit-on un être humain sous une avalanche de chiffres sans âme. Jamais un mot sur sa dignité perdue. Sur l'estime de soi qui a disparue.
Mais parfois de ces statistiques étouffantes surgit un chômeur. C'est ce qu'il s'est passé l'autre jour dans les jardins de l'Elysée lors des Journées du patrimoine. Un chômeur s'est planté devant Macron : "Que faites-vous pour nous Monsieur le président?". Tout autre que le chef de l'Etat se serait démonté et aurait bredouillé : "je fais ce que je peux et j'essayerai de faire l'impossible".
Pas Macron. Superbe et hautain il lui a dit : "Mais du travail moi je vous en trouve : il suffit de traverser la rue il y a plein de restaurants et de cafés qui cherchent du personnel". Assommé le chômeur a bredouillé un "merci Monsieur le président".
Ce chômeur est horticulteur. Il aime les fleurs, les plantes et les pelouses vertes. Pour avoir un travail décent dans la restauration il est nécessaire d'avoir fait une école hôtelière. Sinon, comme dans le cas de cet horticulteur, on est condamné à la plonge.
Il est exact qu'en France des centaines de milliers d'emplois ne trouvent pas preneur. Ce qui permet notamment à droite (il faut lire les commentaires des lecteurs du Figaro sur cette affaire) d'insinuer que les chômeurs sont des assistés qui vivent grassement de l'assistanat. Telle est la pensée de Macron. Il l'a dit clairement au chômeur. Et traduit en langage des Tontons Flingueurs ça donne : "bouge toi le cul si tu veux bosser!". Bien sûr que Macron n'est pas responsable du chômage. Et sans doute n'a-t-il pas la baguette magique qui infléchirait sa courbe.
Mais s'il avait un peu d'humanité ou, au moins, de savoir vivre, il aurait trouvé des mots de compassion pour le malheureux horticulteur. Mais ça il ne sait pas faire. On accuse souvent Macron d'être le président des riches. C'est une erreur. Macron est le président des nouveaux riches. Les riches sont le plus souvent bien élevés, discrets et courtois. Les nouveaux riches sont puants d'arrogance et se plaisent à être méprisants. Tel est Macron.

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