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Bronca politique au lendemain des affrontements du Trocadéro : assez des pseudo-scandales montés en épingle
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Editorial

De violentes échauffourées ont entaché lundi soir au Trocadéro la célébration de la victoire du PSG en opposant des groupes d'ultras et des CRS. Bilan : 30 blessés et 21 personnes interpellées.

Pierre Guyot

Pierre Guyot

Pierre Guyot est journaliste, producteur et réalisateur de documentaires. Il est l’un des fondateurs et actionnaires d’Atlantico.

 

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Il y a un peu plus d’un an, le candidat François Hollande se contentait de miser sur le rejet par l’opinion publique du président en place, de surfer sur l’ampleur du phénomène et de faire profil bas. Inutile de faire trop de propositions. Superflu de prêter le flanc à la critique avec un programme trop précis. Il suffisait de poser sur les épaules de Nicolas Sarkozy la responsabilité de chaque fermeture d’usine,  fait divers sanglant ou même perturbation météo et de laisser l’exaspération de la majeure partie des Français grimper et faire le reste. L’attitude du finalement vainqueur se résumait à ne pas bouger une oreille en attendant que les électeurs sortent le sortant.

Aussi frustrante et peu courageuse fut-elle, cette technique pouvait au moins, au bénéfice du doute, passer pour une stratégie de campagne électorale. Ce n’est pas le cas aujourd’hui pour la droite qui semble reprendre à son compte cette même méthode : taper à tout va, sans savoir faire entendre de propositions alternatives.

L’appel à la démission de Manuel Valls du ministère de l’Intérieur au lendemain des affrontements entre hooligans et forces de l’ordre au Trocadéro en est une nouvelle illustration.

Une nouvelle fois, il est assez navrant d’assister au spectacle de l’opposition surjouant la grande scène du IV. Le député-maire UMP du seizième arrondissement de Paris Claude Gloasguen, une main au front, l’autre sur le cœur, exige les départs du Ministre et du Préfet de Paris. Geoffroy Didier, secrétaire général adjoint de l'UMP a dû apercevoir Jean-Marc Ayraut lancer des pavés sur les policiers puisqu’il affirme que le gouvernement est "le premier responsable" des incidents d’hier soir. Quant à Marine Le Pen, elle semble avoir été hier le témoin de la chute de Constantinople. La présidente du Front National dénonce en effet rien moins que "des déferlements de racailles, de barbares (…) qui ont saccagé le cœur de Paris",quand les premiers bilans font état de vitrines et d’un abri bus brisés et de voitures vandalisées.

Qui peut pourtant décemment prétendre que ce genre de dérapage est nouveau ? Qui a oublié les morts et les blessés graves des affrontements entre supporters du PSG et policiers à Paris dans les années 2000, ou même les affrontements entre supporters de l’OM et CRS sur le vieux port de Marseille en 2010 ? L’agressivité des hooligans n’a hier pas été gérée correctement. C’est une évidence. Mais l’exagération des réactions de la droite ne cache pas que la violence dans et autour des stades reste un problème contre lequel il est compliqué de lutter.

Pire, l’outrance des commentaires et des pseudo-analyses de ces dernières heures ne font que renforcer la cacophonie et le brouhaha médiatique et rend encore plus difficilement audibles les propositions que certains, au sein des partis politiques, essayent de porter. L’UMP serait bien inspirée de mettre autant d’ardeur à faire connaître le résultat de ses travaux sur le thème du travail et ses propositions sur le "devoir de travailler", passées quasiment inaperçues il y trois semaines, qu’à faire son beurre, exactement comme le pouvoir qu’elle entend dénoncer, de sujets qui ne sont en rien la priorité des Français.

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