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Bravo les Grecs ! Comment Syriza a déjoué le "complot juif de Hannoucah"
©Reuters

Chronique de la connerie ordinaire

Les nouveaux dirigeants grecs doivent être félicités pour leur vigilance. Qui sait ce que sans eux serait devenue la patrie de Platon et de Socrate ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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De bonnes, d'excellentes nouvelles nous parviennent d'Athènes. Aussitôt nommé le gouvernement du parti Syriza a pris une série de mesures que seuls de fieffés rétrogrades pourraient refuser de qualifier d'historiques. Il va augmenter le SMIC de près de 200 euros par mois (c'est l'Europe qui paiera?). Il va stopper la privatisation des ports de Salonique et du Pirée (les Chinois qui s'y connaissent en exploitation de l'homme par l'homme lorgnaient dessus). Il a décidé de baisser les impôts et de relever le niveau des retraites (c'est l'Europe qui…).

Dans ce flot d'annonces qui ont fait souffler un vent d'enthousiasme sur les peuples opprimés et souffrants de la planète, l'une d'entre elles est passée inaperçue. C'est regrettable car elle est en tous points intéressante. Le gouvernement Syriza s'apprête à redonner une nouvelle virginité à la télévision publique souillée par le précédent gouvernement conservateur. Elle va retrouver son ancien et beau nom de ERT.

Le précédent pouvoir l'avait honteusement débaptisée. Pour des raisons d'économie et d'austérité le premier ministre de l'époque, M. Samaras, s'était résolu a fermer la chaine et à en virer ses journalistes. Il remplaça alors ERT par une nouvelle chaine nommée NERIT.  Nous n'avons pas cherché, par paresse, à savoir ce que ca voulait dire en grec. Mais nous savons ce que ca veut dire en hébreu.

Et ce grâce à Théodoros Karypidis un des pontes du parti qui fera passer la Grèce des ténèbres à la lumière. Fin connaisseur de la Bible et hébraïsant distingué, il s'est avisé que NERIT correspondait à l'hébreu "ner" qui veut dire "bougie". À juste titre horrifié par ce "ner", M. Karypidis a déclaré que "Samaras avait allumé les bougies du candélabre à sept branches des Juifs pour mettre le feu à la Grèce" Et, toujours très féru en Histoire juive, il a précisé qu'on voulait ainsi "organiser un nouveau Hannoucah contre les Grecs".

Cette fête juive, où on allume en effet les bougies, commémore la révolte des Macchabées contre l'envahisseur grec. C'est pourquoi la presse grecque qui a relayé les propos de M. Karypidis a parlé du "complot de Hannoucah ". Maintenant qu'il a été heureusement déjoué, des questions se posent. Car les Juifs allument des bougies non seulement pour Hannoucah mais une fois par semaine. Que pense le nouveau gouvernement grec du "complot du vendredi soir"?

L'autre question concerne directement M. Karypidis. Le gouvernement conservateur avait procédé à des coupes drastiques dans les fonds alloués aux hôpitaux. Le système hospitalier grec est un champ de ruines. Et notamment les services d'urgence psychiatrique qui ont presque tous mis la clé sous la porte. En conséquence de quoi, et  faute d'une consultation adéquate, nous sommes tenus de considérer M. Karypidis comme sain d'esprit.

l y a des jours comme ça où on a envie de dire aux Grecs d'aller se faire… par les Turcs. Ce que par expérience, ils n'aiment pas trop.

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