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Bon report du FN vers la droite et recul généralisé du PS : les enseignements des élections législatives partielles du Bas-Rhin et des Alpes-Maritimes
©Reuters

Coup d'essai

Le Parti socialiste et le parti des Républicains out tous deux conservé leurs sièges à l'Assemblée nationale suite à l'élection législative partielle dans le Bas-Rhin et les Alpes-Maritimes.

Philippe Bilger

Philippe Bilger

Philippe Bilger est président de l'Institut de la parole. Il a exercé pendant plus de vingt ans la fonction d'avocat général à la Cour d'assises de Paris, et est aujourd'hui magistrat honoraire. Il a été amené à requérir dans des grandes affaires qui ont défrayé la chronique judiciaire et politique (Le Pen, Duverger-Pétain, René Bousquet, Bob Denard, le gang des Barbares, Hélène Castel, etc.), mais aussi dans les grands scandales financiers des années 1990 (affaire Carrefour du développement, Pasqua). Il est l'auteur de La France en miettes (éditions Fayard), Ordre et Désordre (éditions Le Passeur, 2015). En 2017, il a publié La parole, rien qu'elle et Moi, Emmanuel Macron, je me dis que..., tous les deux aux Editions Le Cerf.

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Atlantico : Quels enseignements peut-on tirer de cet entre-deux tours ?

Jérôme Fourquet : L'abstention a été extrêmement massive, entre 75 et 80%. Cela amène à relativiser très fortement les enseignements que l'on pourrait en tirer. Deuxième constat : ce scrutin a été très fortement marqué par les enjeux locaux et la notoriété de ceux qui se sont présenté. 

Première remarque, il y a un point partout puisque Christian Estrosi a bien transmis le flambeau à sa suppléante, Marine Brenier, et que le PS a bien conservé son siège avec la victoire d'Eric Elkouby dans le Bas-Rhin. 

On constate qu'au premier comme au deuxième tour, Marine Brenier a fait à quelques points près le score que faisait Christian Estrosi en 2012 (47% au premier tour et 64% au second). L'électorat de droite demeure donc très fidèle. 

En Alsace, le schéma est un peu différent. Cela fait donc 19 ans que le Parti socialiste est aux manettes dans cette circonscription, qui est très urbaine avec des quartiers de centre-ville, composé de "bobos", et d'autres quartiers populaires qui sont fidèles aux socialistes. S'il parvient à maintenir la circonscription dans le giron du Parti socialiste, Eric Elkouby a fait 8 points de moins que ce que faisait son mentor (62%).

Par rapport au premier tour, on a à peu près aussi une perte de 10 points pour le candidat PS : il y avait une équation personnelle forte pour son prédécesseur, et par rapport à 2012, le PS est sur le reculoir. C'est d'ailleurs également ce que l'on a pu voir dans le Sud où le candidat PS n'est arrivé qu'à la quatrième place, derrière la candidate LR, FN et même du FDG. 

Quelle a été l'attitude du Front national entre ces deux tours ?

Dans la circonscription alsacienne, notons que le Front national n'est pas arrivé au second tour, ce qui s'explique par la nature urbaine de la circonscription. Mais le candidat de droite a pu bénéficier du report de l'électorat du FN, phénomène que l'on avait déjà observé aux régionales de 2015 où dans des duels où le FN n'était pas présent, il se reportait de manière importante vers la droite.

A Nice, face à la droite, le FN prend environ 5 points d'un tour à l'autre, ce qui montre une capacité au second tour qui n'est pas colossale.

Une nouvelle fois, le poids de l'ancrage local est démontré dans ce type de scrutin, mais c'est aussi démontré par le cursus politique et le pedigree de ceux qui ont gagné. Marine Brenier était déjà en "orbite", et avait une capacité à mobiliser ses alliés puisqu'elle y exerçait déjà des fonctions non négligeables.

C'est également ce que l'on observe dans le Bas-Rhin. Et c'est aussi ce qui permet à des grosses machines électorales comme le PS et LR de faire passer des candidats dans des scrutins qui peuvent être abstentionnistes. Une importante capacité de résistance des partis de gouvernement face à l'offensive FN, qui ne parvient que dans un seul de ces deux cas au second tour. Mais aussi pour les autres candidats qui se réclament d'un renouvellement de la classe politique locale. 

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