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Blockchain : la technologie inventée avec le Bitcoin qui pourrait bien ubériser l’industrie de la finance et des banques
©Flickr / Herkie

Seconde révolution numérique

Le système Blockchain, technologie de stockage et de transmission d’informations sécurisée, lancé par Bitcoin, promet de révolutionner le système de stockage et de transfert d'informations.

Jean-Paul Pinte

Jean-Paul Pinte

Jean-Paul Pinte est docteur en information scientifique et technique. Maître de conférences à l'Université Catholique de Lille et expert  en cybercriminalité, il intervient en tant qu'expert au Collège Européen de la Police (CEPOL) et dans de nombreux colloques en France et à l'International.

Titulaire d'un DEA en Veille et Intelligence Compétitive, il enseigne la veille stratégique dans plusieurs Masters depuis 2003 et est spécialiste de l'Intelligence économique.

Certifié par l'Edhec et l'Inhesj  en management des risques criminels et terroristes des entreprises en 2010, il a écrit de nombreux articles et ouvrages dans ces domaines.

Il est enfin l'auteur du blog Cybercriminalite.blog créé en 2005, Lieutenant colonel de la réserve citoyenne de la Gendarmerie Nationale et réserviste citoyen de l'Education Nationale.

Voir la bio »

Atlantico : Comment fonctionne ce système de Blockchain ? En quoi peut-il révolutionner le secteur du transfert d'informations ?

Jean-Paul Pinte : On parle aujourd’hui de la technologie Blockchain comme de la seconde révolution numérique après celle d’Internet. La Blockchain c’est en effet 480 millions de dollars investis dans cette technologie en 2015 (même investissement que pour Internet en 1995 !).

Cette technologie n’est pas vraiment nouvelle puisque le bitcoin, la monnaie virtuelle, s’appuyait déjà sur le même principe en 2008. Dans ce système de Blockchain et "Dans une économie de type Bitcoin, il n'y a pas besoin d'avoir confiance en une personne, une société, un organisme, un régulateur ou une administration. Il faut juste faire confiance à l'algorithme", nous précise Manuel Valente, directeur de La Maison du Bitcoin.

On peut ainsi décrire le système comme un grand livre comptable où seraient enregistrées automatiquement toutes les transactions de Bitcoins du monde entier.

Le système fonctionne en effet sans intermédiaire comme un registre qui consigne de façon infalsifiable la liste des échanges effectués entre les utilisateurs. Il est aussi un protocole cryptographique en théorie inviolable et totalement privé, qui permet à des inconnus de réaliser des transactions dans un cadre totalement sécurisé, sans intermédiaire.

Au sein du système L’information n’y est pas consolidée en un point mais disponible en chaque nœud du réseau et mise à jour en temps réel comme nous le précise le ceux qui essayent de créer de nouvelles formes de gouvernance ; ils y voient un espoir d’avoir un outil pour redistribuer le pouvoir, le redonner aux citoyens et réduire des inégalités.", explique Francesca Pick, du think tank Ouishare

.

Quelles sont les limites actuelles de ce procédé en termes de recherche, de démocratisation et de sécurité ? Est-ce une technologie qui a fait ses preuves ?

Les exemples de mise en application de la Blockchain sont encore assez rares en dehors de celle développée autour du Bitcoin mais on peut néanmoins citer un des exemples français de mise en place dans notre société. Il s’agit  de notre gouvernement qui voudrait décloisonner le système des prêts accordés aux PME. Via la Blockchain, entreprises et particuliers pourraient plus facilement investir, en plus des banques, dans les petites structures. Le ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron, a annoncé qu'une période de test va être lancée, pour expérimenter une utilisation financière de la Blockchain. Afin que les banques n'aient plus le monopole des prêts accordés aux PME, il a souhaité profiter du système sécurisé et décentralisé de la Blockchain pour inciter particuliers et entreprises à leur accorder des financements avec intérêts.

Dans la finance d’autres applications de la Blockchain peuvent être citées :

Avec Uber et Airbnb on a déjà vu certains intermédiaires remplacés par des plateformes de simple mise en relation. Avec à la Blockchain, des start- up travaillent déjà aux manières de mettre directement en relations les usagers.

Ouishare, a lui-même expérimenté la Blockchain pour l’organisation de son Ouishare Festival 2016 qui a eu lieu du 18 au 20 mai 2016.

Alexandre Stachtchenko dans une émission de France Culture sur la Blockchain évoque la naissance d’un nouveau paradigme. Pour lui la Blockchain n'élimine pas la confiance, elle la déplace vers la technologie. Du coup, la menace aussi se déplace. Un intermédiaire peut capter nos données, gagner de l'argent avec, être attaqué... Dans un système où tout est disséminé à travers plein d'ordinateurs, ce risque disparaît :ce qui constitue une éventuelle menace, ce sont ceux qui élaborent la technologie.

Derrière la Blockchain, il y a aussi des questions de contrôle qui se posent car il n'y a pas d'organisation institutionnelle, de personnes identifiées derrière le système. Et au niveau éthique et juridique il y a aussi de quoi s’inquiéter sur l’enregistrement de nos données…

Comment les gouvernements, les grandes entreprises ou les banques appréhendent-ils la mise en place d'un système garantissant la sécurité et la protection totale des données de tous ses utilisateurs ?

Pour tous ces acteurs le système Blockchain suscite de plus en plus d’intérêt car il en va de l’avenir de la sécurité des données des utilisateurs. Comme ils ont été perturbés par l’arrivée il y a presque 10 ans de la crypto-monnaie Bitcoin, c’est aujourd’hui une nécessité de s’adapter à ce nouveau paradigme et aux menaces liées à l’économie collaborative.

Si la technologie a pour but de protéger le digital, la blockchain devrait aussi donner lieu à des contournements significatifs des prélèvements obligatoires et une prise de conscience accrue de la sécurité des plateformes. Si une entreprise stockait son livre de comptes dans la Blockchain Bitcoin, un employé malintentionné de la comptabilité ne pourrait pas altérer les comptes sans être détecté. L’impact potentiel sur la prévention de la fraude est considérable et l’analyse Blockchain pourrait se révéler un bon moyen de lutter contre la cybercriminalité comme le précise Grégoire Biette, Data Scientist à Thales Communications & Security, "Bitcoin ne pourra véritablement se développer que lorsque les pouvoirs publics disposeront de moyens efficaces pour lutter contre les nouvelles opportunités que la blockchain ouvre aux cybercriminels".

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