Barça / PSG : les Parisiens affichent leur noblesse intérieure plutôt que leurs signes de richesses extérieurs habituels<!-- --> | Atlantico.fr
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FC Barcelone PSG ligue des champions Kylian Mbappé Lionel Messi Antoine Griezmann Mauricio Pocchetino Kean Marco Verratti
FC Barcelone PSG ligue des champions Kylian Mbappé Lionel Messi Antoine Griezmann Mauricio Pocchetino Kean Marco Verratti
©LLUIS GENE / AFP

Victoire historique

Le PSG a réussi à remporter le huitième de finale aller de la Ligue des champions face au FC Barcelone ce mardi soir sur le score de 4 à 1. Malgré l'absence de Neymar et d'Angel Di Maria, Kylian Mbappé et le collectif parisien ont livré une prestation de référence face au club catalan de Lionel Messi et Antoine Griezmann.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Quatre ans après la remontada et malgré l'ouverture du score de Lionel Messi sur pénalty (27e), le PSG signe un véritable exploit en terre catalane. Grâce à un triplé de Kylian Mbappé et une tête de Moïse Kean, l'équipe Parisienne a désormais toutes les cartes en main pour se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des Champions.
On dit souvent que le meilleur moyen d'être déçu est d'attendre quelque chose avec beaucoup d'impatience... 
Pas cette fois. Parce que hier soir, face à un adversaire de sinistre mémoire et dans un match qui cristallisait les attentes de toute l'Europe du football, les Parisiens n'ont déçu personne. Mieux, même si le football nous enseigne depuis longtemps que ses vérités sont toujours provisoires, ils ont fait taire toutes les critiques. Il faut dire qu'aller gagner 4/1 chez Lionel Messi, en Ligue des Champions, ça vous pose une équipe. Après un truc pareil, on peut prétendre, car même sans s'enflammer, on peut parler d'exploit.
Pourtant, les circonstances avaient tout pour donner des soucis aux plus sceptiques et aux plus superstitieux des supporters Parisiens... Jugez par vous-mêmes : 
Avant cette rencontre, le Barca n'avait jamais perdu en Ligue des Champions contre un club Français...  Le PSG restait sur trois éliminations consécutives face au Barca (2013, 2015 et 2017) ... Le PSG était privé de Neymar et de Di Maria, soit deux de ses trois meilleurs joueurs...  Mbappé avait jusqu'à présent des statistiques faméliques sur les matchs à élimination directe... 
Surtout, le traumatisme de la tristement célèbre remontada planait, tel un vautour, au-dessus de toutes les têtes...
Vous voyez qu'il y avait vraiment de quoi se faire du mouron.
Mais le grand mérite de cette équipe, hier soir, aura été de se donner les moyens d'inverser le sens de l'histoire. On dirait même que ce PSG, une fois n'est pas coutume, a su quoi faire de son passé. Comme si sa ligne de conduite avait été celle-ci : on ne réveille pas un chagrin qui dort. En jouant avec beaucoup d'intensité, de manière hyper compacte, en défendant haut, en dégageant enfin une vraie force collective et en profitant d'un Mbappé des grands soirs, l'équipe a su mettre de son côté tous les ingrédients nécessaires à la construction d'une victoire ô combien importante. Pour le dire autrement, sans son homme de tête, elle a su faire front... À ses signes de richesses extérieurs habituels, elle a préféré, hier soir, sa noblesse intérieure. 
Évidemment, au moment de tresser les couronnes de laurier, un nom s'impose... celui de Kylian Mbappé. En jouant simple quand il le fallait, en étant tranchant comme une lame de rasoir dans la zone de vérité et surtout en prenant ses responsabilités en l'absence de la vedette habituelle de l'équipe, il a fait toute la différence. Sans nul doute, il signe là l'un des plus grands exploits de sa carrière. Un mot au passage sur la vedette en question dont les éclipses commencent à peser un peu lourd, quand même, lors des soirées qui comptent. Quand vous saurez que Neymar a participé à seulement 53,9% des matchs de son équipe depuis son arrivée au club, en 2017, vous saurez le principal. Un Neymar bien trop souvent blessé, bien trop souvent sur le flanc pour être utile à son équipe... Trop au lit pour être honnête donc. Mais revenons à Mbappé...
En éclaboussant la partie de son talent, en étant le fer de lance du groupe dans de telles circonstances et en inscrivant un triplé qui fera date (32e, 65e et 85e), on pourrait bien parier que le virage qu'il a fait prendre à son équipe pourrait constituer un tournant décisif pour sa propre carrière. 
Ces choses étant précisées, d'autres Parisiens méritent des louanges. Citons notamment Verratti, Paredes et Marquinhos. Bien qu'utilisé dans une position plus haute qu'à l'accoutumée, le premier a confirmé que si vous voulez trouver meilleur que lui sous pression ou dans les petits espaces, vous pourrez chercher longtemps... hier soir, le petit Italien a tout simplement signé une prestation de haut lignage. À l'évidence, il y a un PSG avec lui, et un PSG sans lui. 
En étant dense, agressif juste ce qu'il fallait et en délivrant une passe décisive, le second a sans nul doute livré son meilleur match sous les couleurs Parisiennes. Sur le but qu'il offre à Moïse Kean, Paredes a même prouvé à tout le monde que l'espoir pouvait renaître de ses centres. Que demande le peuple ?
Quant à Marquinhos, il a démontré, une fois encore, qu'il était la conscience de son équipe, le garant de l'état d'esprit du groupe. Bref, le dabe.
Un mot maintenant sur l'adversaire. Ou sur ce qu'il en reste... Car même les plus fins observateurs ont eu toutes les peines du monde à retrouver dans ce Barca l'ADN de ses glorieux ancêtres. La possession de balle ? Oubliée. Le jeu léché ? Pas vu. Les grandes solistes ? Aux abonnés absents. Comme symbole de cette faillite collective, il nous faut évoquer Lionel Messi. Un Lionel Messi transparent, trop souvent pris en flagrant délit de promenade, sans ressort et ne pesant pas suffisamment sur les débats. Pour un génie, même en plein carême, c'est maigre. À son seul crédit, le pénalty qu'il transforme (27e). On vous le dit, c'est bien trop peu pour un joueur doté d'un talent supérieur... C'est bien trop peu pour un cador nanti d'une expérience lui permettant de ne même pas s'essuyer les pieds avant d'entrer dans les matchs de cette importance... Avec un brin de méchanceté, on pourrait affirmer que ses coéquipiers ont eu tort d'attendre que la lumière vienne de ce joueur phare. On ne saurait trop leur conseiller, la prochaine fois, de cesser de prendre ce Messi pour une lanterne. Afin de ne froisser personne, et aussi par chauvinisme, nous passerons sous silence les prestations de Dembélé et Griezmann. C'est mieux comme ça.
Alors, après ce triomphe Romain, que conclure ? 
D'abord que le PSG a payé assez cher pour savoir que le match n'est pas fini. On connait les augures... Ensuite, que s'il est trop tôt pour parler de l'impact de l'arrivée de Mauricio Pochettino à la tête de l'effectif Parisien, on pourrait toutefois évoquer un frémissement, l'esquisse d'un changement. Ses choix (recentrer Paredes, sortir Gueye ou titulariser Kean par exemple) ont été payants, c'est déjà beaucoup. Mais même si la chose paraît paradoxale, il semble que nous pourrons vraiment estimer l'impact du technicien Argentin lorsqu'il s'agira d'incorporer Neymar et Di maria au onze de départ... Nous verrons à ce moment-là si l'équilibre de l'équipe reste le même, si ces les deux joueurs en question sauront se mettre au service des autres et si les replis défensifs seront aussi bien assurés qu'hier soir... Rien que pour ça, nous lui souhaitons bon courage.
Pour finir, il faut insister sur la qualité du match qui nous a été proposé hier soir : un régal.
Disons-le franchement, dans la sinistrose actuelle, un beau match de football, vivant, rythmé, avec des occasions de tous les côtés, de l'intensité, des parades de gardiens et tout et tout, ça fait un bien fou... C'est comme un petit bonheur, un petit quelque chose qui met des couleurs gaies à nos états d'âme actuels. Oui, pendant un match comme ça, pendant quelques minutes, tout devient plus agréable, tout devient beau... même les meubles Suédois du salon...
Alors vivement le 10 mars prochain pour connaître le fin mot de cette histoire. À cette date, nous verrons bien si le PSG finira d'exorciser ses démons ou s'il enfourchera ses pires souvenirs...
Après un tel résultat, il est évident que tous les espoirs sont permis et que l'idée d'une grande aventure Européen va commencer à trotter dans toutes les têtes... Assurément, le club, l'équipe et tous ses supporters, comme portés par un souffle nouveau, attendent désormais une autre odyssée dans la plus belle des compétitions de clubs... 
Comme chacun le sait, une épopée gonflable, c'est toujours excitant...

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