Arrêts maladie : cherchez les coupables<!-- --> | Atlantico.fr
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Les arrêts maladie sont de plus en plus utilisés par les salariés face au burn-out.
Les arrêts maladie sont de plus en plus utilisés par les salariés face au burn-out.
©AFP

Sport national

Bien au-delà de la fronde des policiers, les arrêts maladie sont devenus un mode de protestation contre le management et perturbent le bon fonctionnement des entreprises. Les médecins sont-ils de plus en plus complaisants ?

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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Les policiers n’en peuvent plus ; dont acte. Aucun corps de métier n’est à l’abri de bavures, d’erreurs, de fatigue…  Par ailleurs, la justice totalement indépendante et c’est en principe souhaitable, manque clairement de contre-pouvoirs extrêmement difficile à mettre en place c’est exact, alors que faire ?

Mais le plus stupéfiant est le déroulement du feuilleton des arrêts maladie qui fleurissent pour soustraire les policiers à leur activité, sachant qu’il s’agit clairement d’un mouvement de protestation contre le fait que l’un des leurs soit en détention provisoire qu’ils jugent abusive.

Les entreprises d’ailleurs sont victimes très régulièrement : « on se met en arrêt maladie » quand le salarié n’est pas content, c’est devenu un mode de protestation contre le management ou un simple confort. On s’y est résignés et rien n’y fait : 20 % d’augmentation d’absentéisme dans les entreprises ces derniers mois. Ce sujet des arrêts maladie est donc en lui-même scandaleux, peu importe le motif. De surcroit cela contribue à creuser le déficit et c’est un moyen de profiter des largesses gouvernementales avec une approbation quasi générale, sauf celle des entrepreneurs et des dirigeants privés ou publics.

Et ne nous laissons pas objecter qu’il peut y avoir des contrôles : c’est une plaisanterie !

Le contrôle consiste à aller voir si le salarié est bien chez lui en dehors des heures autorisées de sortie ; avant cela, il a fallu que le dirigeant se plaigne, demande un contrôle (pas simple) et c’est celui qui le demande qui est suspect, avec tout ce que cela peut avoir de violent au sein de l’entreprise, soupçons, délations, etc. De sanctions nenni, et de toutes façons le résultat est pire que l’absence elle-même !

En revanche, ceux qui s’en sortent blancs comme neige ce sont les responsables directs de ces excès : des médecins de plus en plus complaisants. Ces jours-ci d’évidence, cette épidémie inconnue est une façon de soutenir les policiers mais c’est un véritable discrédit qui est porté sur les médecins dont on pourrait penser que le serment d’Hippocrate leur impose une forme d’éthique de la vérité dans leurs diagnostics et une impartialité professionnelle. Ne faisons pas semblant de croire que c’est en toute bonne foi qu’ils jugent chaque patient menacé de « burn-out » un franglais très à la mode qui ne veut rien dire.

C’est à la chaine bien souvent, que ces arrêts s’obtiennent ; des visites pour renouveler une ordonnance ou pour prolonger un arrêt de travail : « vous êtes fatigué, vous voulez que je voue prolonge ? combien, 8 jours ? » ; et lorsque le même médecin arrête 6 personnes le même jour dans la même entreprise …

Lorsque l’on sait que des arrêts de complaisance sont effectués en série comme c’est le cas pour les policiers, il est invraisemblable que l’on n’interpelle pas les vrais coupables : les médecins eux-mêmes. Le simple fait que le préfet de la région doute de la véracité de ces arrêts, en demandant des contrôles, confirme implicitement leur responsabilité dans cette pratique frauduleuse.

Il y a faux et usages de faux, c’est bien de cela qu’il s’agit ? On a constaté de surcroit que de faux arrêts maladie étaient vendus sur Snapchat, il suffit de taper « arrêt maladie » dans le moteur de recherche … et on laisse perdurer cette pratique ? cela dépend de qui ? du ministère de l’Intérieur ? de la Santé ?

Or, Il existe une instance supérieure qui devrait pour le moins réagir ou se sentir concernée : le Conseil de l’ordre des médecins. Une institution de droit privé, chargée d’une mission de service public « pour assurer la régulation déontologique de la profession médicale ». N’est-ce pas exactement ce dont il s’agit ? Il existe par ailleurs un conseil départemental de l’ordre des médecins, actuellement celui des Bouches du Rhône, qui pourrait et devrait avoir la décence de s’exprimer, à moins que personne ne le leur demande ? Pourquoi ?

Les médecins auraient donc le droit de faire n’importe quoi pour les motifs qui leur conviennent ? en l’occurrence s’agit-il d’un soutien d’ordre idéologique ou politique ? d’élargir leur clientèle ? on croyait que les délais pour obtenir un rendez-vous étaient très longs et que les praticiens étaient débordés, s’agit-il de s’attirer les bonnes grâces de policiers ? quels sont les motifs ?

En fait les membres du conseil de l’ordre doivent être en arrêt maladie !

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