Après Mossoul, Raqqa : sauf que personne ne sait qui attaquera le dernier bastion de l'Etat islamique<!-- --> | Atlantico.fr
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à, l’allié militaire le plus fiable contre l'EI a été le YPG kurde. Deux officiels de la Défense américaine ont déclaré au Daily Beast que le YPG fera uniquement partie des troupes qui devront "isoler" Raqqa.
à, l’allié militaire le plus fiable contre l'EI a été le YPG kurde. Deux officiels de la Défense américaine ont déclaré au Daily Beast que le YPG fera uniquement  partie des troupes qui devront "isoler" Raqqa.
©DELIL SOULEIMAN / AFP

THE DAILY BEAST

Le Pentagone estime que l'assaut sur Raqqa, capitale de l'Etat Islamique, devrait commencer d'ici quelques semaines. Pour autant, les préparatifs ne sont pas tout à fait finalisés : personne ne sait encore qui va attaquer.

Nancy A. Youssef

Nancy A. Youssef

Nancy A. Youssef est une journaliste égypto-américaine. Elle est correspondante pour The Daily Beast.

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Copyright The Daily Beast - Nancy A. Youssef.

Le plan pour faire tomber la ville de Raqqa, la capitale autoproclamée de l’Etat Islamique, pourrait commencer d’ici "deux semaines". C'est ce qu'a déclaré un officiel de la Défense américaine au Daily Beastle 27 octobre. Une question demeure : quelles sont les troupes qui vont entrer dans Raqqa après sa chute ? Comment la coalition américaine choisira les alliés impliqués dans la prise de la ville ? Ces interrogations n'ont pas encore de réponse.

En d’autres termes l’armée américaine, qui a beaucoup communiqué sur  la "bataille finale" pour vaincre l'EI, n’a pas encore finalisé les détails de la bataille de Raqqa. Les officiels de la Défense contactés par le Daily Beast l'ont concédé. Plusieurs plans de bataille émergent, qui impliquent différents partenaires des Etats Unis au sein de l’OTAN. La coalition américaine affirme que les combats pour Raqqa sont sur le point de commencer avec le YPG kurde en première ligne. La Turquie, elle, cherche à stopper le YPG. L’armée américaine pense que le meilleur moyen de vaincre l'Etat Islamique est de lancer simultanément des attaques contre les deux grandes villes encore sous contrôle du groupe terroriste. Il s'agit de Raqqa et de Mossoul, les deux capitales syrienne et irakienne du califat.

Les Irakiens ont lancé la campagne pour libérer Mossoul il y a une dizaine de jours. Il n’existe pas, cependant l’équivalent d’une armée irakienne alliée en Syrie. Là, l’allié militaire le plus fiable contre l'EI a été le YPG. Deux officiels de la Défense américaine ont déclaré au Daily Beast que le YPG fera uniquement  partie des troupes qui devront "isoler" Raqqa, c’est-à-dire encercler la ville afin d’empêcher des mouvements de l'EI vers l’extérieur ou l’intérieur. Ces mêmes officiels nous ont assuré que le YPG n’entrerait pas dans la ville, concession faite aux Turcs qui considèrent le YPG comme un groupe terroriste. Le YPG fait partie des Forces Syriennes Démocratiques (SDF), qui incluent également des combattants arabes. Les Etats-Unis ont précisé que les membres arabes de la SDF, outre d’autres forces en cours de formation, allaient entrer dans la ville de Raqqa. D’après le site Buzzfeed, la Turquie a commencé ce mois-ci à former certains de ces combattants en vue de la bataille.

La situation créé un blocage entre les Etats-Unis et la Turquie, son allié de l’Otan, même si les deux pays disent vouloir en finir avec l'Etat Islamique en Syrie. Jeudi dernier, les officiels américains ont admis que des discussions étaient en cours avec la Turquie concernant les opérations de libération de Raqqa. Les tensions entre la Turquie et les Etats-Unis n’ont cessé d’augmenter ces deux dernières semaines depuis que les Etats-Unis ont déclaré vouloir travailler avec les forces du YPG, malgré les objections turques.

Lors d'un discours à Ankara le même jour, Recep Tayyip Erdogan a déclaré que les troupes turques débarasseraient les villes de Manbij (nord de la Syrie) des forces Kurdes. Il a également annoncé qu'elles feraient de même à Raqqa. Les Kurdes ont libéré repris Manbij à l'EI en août dernier. Cette déclaration accompagnait une opération militaire turque baptisée "Bouclier de l’Euphrate" qui a pour but de repousser l'EI, ainsi que les troupes kurdes, hors du nord de la Syrie. La Turquie partage une frontière avec cette région. La Turquie demande à ce que la libération de la ville de Raqqa se déroule différemment, sans l’aide du YPG.

En attendant, d’après une source locale, les forces du YPG sont déjà prêtes à encercler Raqqa. Les tentatives des Etats-Unis pour faire une distinction entre le déploiement de l’YPG à l’extérieur de la ville plutôt qu’à l’intérieur ne sont qu’un moyen pour gagner du temps en attendant de savoir exactement comment gérer cette campagne. "Cela ressemble à des hésitations. Les Américains veulent des troupes au sol à Raqqa pour soutenir les opérations à Mossoul. Les Etats-unis ne les ont pas, alors, elles font avec ce qu’elles ont, en attendant avant que la nouvelle administration prenne le relais" a expliqué au Daily Beast Jennifer Cafarella, experte de la Syrie à l’Institut d’études de la Guerre de Washington.

Mercredi dernier, le Lieutenant Général Stephen Townsend - commandant des forces américaines en Irak et en Syrie – a annoncé que le YPG ferait partie de la bataille à Raqqa. Il estimait que  "la seule force capable de se mobiliser rapidement, ce sont les Forces Syriennes démocratiques et le YPG en est une composante importante"’.

La semaine dernière, dans une interview à la chaine NBC, le secrétaire d'Etat à la Défense Ash Carter a déclaré que la campagne de Raqqa allait commencer "dans les semaines à venir", sans préciser s'il était question d'encercler la ville ou de la libérer. Le Général Townsend a dit que les opérations pour libérer Raqqa doivent débuter bientôt car l'EI aurait l’intention d'attaquer sur le front à l'ouest de Raqqa, mais il a ajouté ne pas avoir plus d'informations.

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