Après l’ONU en septembre, la COP en Novembre. L’hiver de l’inutilité ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Environnement
Les dirigeants du monde entier réunis lors de la COP27.
Les dirigeants du monde entier réunis lors de la COP27.
©AHMAD GHARABLI / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

L'Egypte a inauguré ce dimanche la COP 27 qui doit accueillir près de 200 pays. De nombreux Etats ont d'autres priorités dans leur agenda.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

Voir la bio »

A quoi servent ces grandes réunions pompeuses, qui amènent en jet privé, avions de ligne, taxis, des milliers de participants dont la plupart pourraient rester chez eux en « télé-sommet » sans avoir à se déplacer. Quel est le bilan carbone de la COP ? 

Quand on analyse les avancées et surtout les résultats de cet agglutinement de technocrates preneurs de notes destinées au broyeur, d’entreprises qui ne parviennent plus à suivre le rythme de normes aussi grossières que quasi inutiles, sauf pour illustrer des rapports annuels qui parlent d’équilibre et de beau temps, sans rien changer au long terme, de start-up dédiées à la cause, mais qui servent plus à équilibrer la moyenne d’âge d’une population généralement âgée et principalement responsable de la situation dans laquelle nous sommes à ce jour, on se demande pourquoi une telle débauche d’énergie est nécessaire à un moment où elle se fait si rare et si chère.

Les mêmes qui tenaient des discours enflammés à New York en septembre, tenteront d’entretenir la flamme en novembre, sans plus d’effet, et sans que la répétition ne serve à quoi que ce soit. Faire deux réunions en une, aurait été tellement plus « développement durable »… Le bilan carbone de ces déplacements sent plutôt le gaz ! 

L’histoire dira si les Allemands sont venus en voiture électrique, mue par leur charbon, ou les Français en véhicules nourris par des centrales nucléaires en panne, faute d’avoir été entretenues avec les budgets nécessaires pendant tant d’années où le politiquement correct imposait de tout céder aux « géniteurs » de Mme Rousseau et autres radicaux de la bêtise écolo à la Française. 

Pourquoi laisser faire tout cela ? A une époque où le populisme gronde aux portes de chaque élection dans le monde, annonçant un cataclysme politique et social à moins de 5 ans, la réunion de ces inutiles, nous désespère de trouver un politique capable de nous proposer une liste des priorités dignes de ce nom. 

Comment voulez-vous convaincre des pays émergents, qui ont besoin de croissance pour sortir de la misère, qu’ils doivent cesser d’utiliser leur mobylette, leur voiture détruite et polluante, mais qui reste la seule qu’ils aient les moyens de s’offrir, afin que les occidentaux puissent continuer à profiter de ces plages idylliques qui risquent sinon de disparaître sous la montée des eaux et les empêcher ainsi d’occuper leurs RTT ?

Comment voulez-vous convaincre une population qui s’appauvrit un peu plus chaque jour dans les pays occidentaux, une classe moyenne qui sombre, que sa priorité est de mettre des ruches dans sa salle de bain, des murs de plantes en guise de papier-peint, et de s’offrir une Tesla, quand elle se demande si la valeur de son smartphone ne deviendra pas rapidement supérieure à celle de sa maison. Notamment dans les petites et moyennes communes oubliées du technocrate Parisien, Washingtonien, depuis plus de 30 ans, et qui, sans surprise, vote pour ceux qui prétendent les comprendre. 

Comment voulez-vous convaincre une population terrorisée par l’inflation, que manger du poisson, et des légumes à la vapeur en faisant du yoga, soit une nécessité, quand seule la pizza honteuse des centres Edouard Leclerc reste à un prix abordable, bien que son effet à terme sur sa santé soit catastrophique ?

La priorité, au risque de choquer, ce n’est pas le climat, c’est les gens. Pour qu’ils aient envie de se battre pour la planète, il faudrait qu’il trouve une raison de la défendre. Pour qu’ils aient envie d’offrir une terre propre à leurs enfants, encore faudrait-il qu’ils pensent que leurs enfants aient un avenir. Pour croire en les autres, il faut déjà croire en soi, et ces populations ne croient plus ni en leurs dirigeants, ni en eux-mêmes. 

Ils voteront en fonction de ces perceptions. La perception dirige le monde, les réseaux sociaux la polarisent et accroissent les fausses vérités, les élucubrations, et offrent un « prêt à ne pas penser » qui empêche de vendre le moindre article du rayon avenir, à une population qui attribue un peu plus chaque jour, de valeur au passé. Et à nouveau, votera pour le passé et ceux qui incarnent le « c’était mieux avant ». Et comment leur donner tort ? Un enfant né aux USA (ou ailleurs) dans les années 70 avait 8 chances sur 10 d’améliorer la situation sociale de ses parents. C’est désormais moins de 5 chances sur 10 et nous tomberions, selon les études récentes, à moins de 3 sous 20 ans ! 

Un ventre affamé passera beaucoup de temps à trouver des moyens de se satisfaire, à tous prix, et même si le prix à payer est le changement climatique. Car son climat à lui tourne à l’enfer, et le reste lui est indifférent. Comment lui en vouloir ? 

L’enfer est pavé de bonnes intentions, et je ne suis même pas certain qu’il y ait plus de 30% de bonnes intentions dans ces meetings grandguignolesques, dans lesquels, Davos inclus, on passe ses soirées dans des « parties » payées par des sponsors généreux qui font couler le champagne à flot, bien loin des préoccupations de faire descendre la température de la planète, dans leurs hôtels surchauffés et leurs soirées bercées par l’alcool et parfois plus, accompagnées de jeunes personnes qui ressemblent assez peu à de réelles assistantes. Tous ceux qui sont allés à Davos au moins 1 fois, pourront témoigner du nombre de ces femmes souvent Ukrainiennes, perchées sur des talons dignes de bâton de ski, défiant la pesanteur, et manifestement très proches de nos dirigeants préférés, mais sans impact sur nos politiques écologiques. 

Jeffrey Sachs me disait il y a 3 ans, que l’affaire était pliée. On ne pourrait pas atteindre les objectifs fixés et que le désastre était inéluctable. Bien entendu, ce n’est pas une raison pour ne rien faire. Mais je ne pense pas que la méthode, cet enchevêtrement de normes à l’aspect comptable annualisé, qui pense à une mesure calendaire sans se projeter sur le temps long, soit la bonne. D’ailleurs on le voit, bien, cela ne marche pas. Et cet acharnement à faire durer le conflit en Ukraine, ne contribue pas à quoi que ce soit de durable. Les prix hauts sont toujours une incitation à ne pas investir dans l’alternatif.

 Nous aurions besoin d’un effort collectif de type « galérien ». De la masse de la population dans le monde. Mais pour toutes les raisons décrites ci-dessus, ce n’est pas leur préoccupation, et à nouveau, il est impossible de leur en vouloir, malgré ce que pensent nos penseurs, politiques et technocrates déconnectés des réalités de la vie des « sans-dents » depuis leurs salons du 6ème arrondissement. 

Dans l’ordre des priorités, commençons par investir dans les hommes et les territoires, en utilisant tout ce que le numérique nous permettrait d’améliorer. Mais quand j’entends que la France a décidé de dé-rembourser les téléconsultations sous prétexte qu’il y aurait de l’abus sur les arrêts maladie, imposant ainsi aux millions de Français, éloignés d’un médecin ou d’un hôpital, de se déplacer en voiture pour aller quémander ce même arrêt abusif, je me dis que nous n’avons pas tout compris. 

L’arrêt bidon n’a pas attendu la téléconsultation pour mettre à l’arrêt 20% de la fonction publique territoriale quotidiennement depuis 30 ans et se priver d’offrir un accès aux soins à ceux qui en sont éloignés semble injuste, stupide et crasse. C’est ainsi que l’on contribue à peindre en jaune tous les gilets disponibles dans les campagnes.

Quand on vous dit que les politiques ignorent les livres d’histoire… C’est pour cela qu’ils ne nous offriront pas l’avenir, et ce n’est pas ni la COP, ni l’ONU, qui y changeront quoi que ce soit.

Le sujet vous intéresse ?

Mots-Clés

Thématiques

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !