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Allocution présidentielle. Le monde d’après semble bien parti pour se faire avec le Macron d’avant
©DENIS CHARLET / AFP

Bilan de la crise

Lors de sa quatrième allocution depuis le début de la crise sanitaire, Emmanuel Macron a dressé un premier bilan du déconfinement, en rendant hommage aux Français. Le chef de l'Etat a-t-il une chance par ce discours de regagner la confiance perdue pendant la crise ? Comment le Président tente-t-il de se réinventer ?

Arnaud Benedetti

Arnaud Benedetti

Arnaud Benedetti est Professeur associé à Sorbonne-université et à l’HEIP et rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire. Son dernier ouvrage, "Comment sont morts les politiques ? Le grand malaise du pouvoir", est publié aux éditions du Cerf (4 Novembre 2021).   

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Vincent Tournier

Vincent Tournier

Vincent Tournier est maître de conférence de science politique à l’Institut d’études politiques de Grenoble.

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Atlantico.fr : Alors que la période est historique, l’allocution d’Emmanuel Macron était attendue par beaucoup. Est-ce que l’on s’en souviendra ou partira-t-elle dans les oubliettes ? 

Vincent Tournier : Il y avait en effet beaucoup d’attente, ce qui est logique car l’épidémie est désormais derrière nous, même si une seconde vague reste possible. Tout le monde attend donc de savoir quelles sont les leçons qui vont être tirées de cette crise exceptionnelle, en sachant que l’épidémie a bousculé beaucoup de choses et que la France se trouve dans une situation sociale et économique (voire même ethnique si on en juge par les manifestations de ces dernières semaines) très difficile. Or, de ce point de vue, l’allocution du président laisse en partie sur sa faim. On a plutôt eu affaire à un président-gestionnaire, qui est d’abord venu défendre son bilan et faire les annonces concernant la dernière étape du déconfinement, tâche qui aurait pu être déléguée au premier ministre ou au ministre de la santé.

Certes, le président n’est pas resté dans les mesures techniques. Il a également dit des choses importantes, notamment sur la question de la souveraineté nationale. Toutefois, il n’est pas allé très loin dans les annonces, notamment sur le financement de la dette. En même temps, il ne fallait pas s’attendre à trouver de grandes annonces. Le président n’était pas là pour présenter son futur programme. L’élection présidentielle ne viendra que dans deux ans et, dans l’immédiat, il va y avoir le second tour des municipales, ce qui pourrait déboucher sur un remaniement. Comme les enjeux décisifs vont se mettre en place dans les mois qui viennent, Emmanuel Macron n’avait pas intérêt à dévoiler toutes ses cartes. Il devait même plutôt masquer son jeu, ce qu’il a fait de manière assez adroite en soutenant des positions très différentes, parfois même contradictoires, comme s’il voulait laisser ouvertes toutes les options. Cette relative ambiguïté est cohérente avec le fait que, selon la presse, l’exécutif étudie toujours plusieurs tactiques : dissolution de l’Assemblée, création d’une coalition gouvernementale, référendum, etc.  

Arnaud Benedetti : C’est une allocution d’étape, intermédiaire, sans surprises, où le Président a répété les mots récurrents qui ont été les siens durant cette crise. C’est presque une variation sur un même thème. Rien d’historique donc, mais quelque chose qui se veut méthodique. Le problème c’est que cette intervention arrive à la fois trop tard et trop tôt : trop tard parce que sur la com’ de crise, son Premier ministre a presque déjà tout dit, et sensiblement mieux performé que le chef de l’Etat dans cet exercice ; trop tôt car au regard de l’avenir la cohérence du cycle politique exige d’attendre le résultat du second tour des municipales pour faire des annonces qui incarnent, qui impactent et qui parlent. Donc on était plus dans un " intermezzo " que dans un " prélude ". Il est resté sur ses fondamentaux de la séquence covid : justification de sa gestion de crise, une pointe de  néo-souverainisme mais dans un design européen, une demande implicite d’unité pour affronter le chantier de ce qu’il appelle la "reconstruction ". Le problème c’est que s’il y a quelque chose à reconstruire ce n’est pas tant à cause de la crise sanitaire qui a plus mis à l’arrêt que détruit stricto sensu ; c’est surtout d’abord par ce que le moment a révélé de ce que nous avions détruit avant l’épidémie, notamment en matière d’indépendance stratégique dans un certain nombre de secteurs. 

Ce discours s’est transformé en plaidoyer pro domo pour décrire sa gestion de la pandémie afin de montrer que c’est grâce à lui que les Français ont été déconfinés plus tôt. A-t-il une chance par ce discours de regagner la confiance perdue pendant la crise ?

Vincent Tournier : Le président a été assez habile sur le plan rhétorique. Il a su vanter son bilan sans parler à la première personne. Par exemple, il a dit : « nous n’avons pas à rougir de notre bilan » ou encore « nous pouvons être fiers de ce qui a été fait ». Ce recours au « nous » laisse intelligemment planer un doute : parle-t-il de lui ? du gouvernement ? des Français ? Il est clair néanmoins que le président s’inclut largement dans ce bilan puisqu’il n’a évoqué aucune erreur ou regret de sa part. On peut aussi relever qu’à aucun moment le président n’a fait référence aux autorités médicales ou scientifiques pour justifier ses décisions, alors que ces autorités ont été très présentes depuis le début de la crise, ce qui montre que le président entend assumer seul son bilan. Cela laisse aussi entendre que les scientifiques n’ont pas joué un très grand rôle durant la crise, comme du reste toutes les institutions du pays, à commencer par le Parlement.

En assumant son bilan, le président peut effectivement regagner une certaine confiance. Il se présente comme celui qui a su gérer le pays pendant cette période inédite et difficile. Sa méthode était-elle la bonne ? On peut bien sûr discuter à l’infini pour savoir si le bilan humain aurait pu être meilleur avec une autre politique, mais le président peut faire valoir que la France ne s’en sort pas si mal par rapport à d’autres pays européens comme l’Italie, la Grande-Bretagne ou la Belgique. Cela étant, le bilan humain ne constitue qu’un volet de la crise, et les effets de celui-ci se dissiperont probablement assez vite. L’enjeu principal va plutôt se concentrer sur le bilan économique. Or, le président a beau assumer qu’il a fait le choix de sauver des vies plutôt que l’économie, il n’en reste pas moins que c’est la situation économique qui pèsera sur le vote en 2022.

Arnaud Benedetti : Rien à ce stade ne le garantit, loin s’en faut mais l’Elysée a voulu esquisser un " storytelling " de la victoire. Tout l’enjeu du premier tiers de l’intervention présidentielle a consisté à justifier les choix qui ont été ceux de l’exécutif durant cette crise. Il s’agissait pour la circonstance de s’auto-créditer d’un succès, laissant presque hors-champ tous les dysfonctionnements qui ont opéré avant et pendant l’épidémie. Le chef de l’Etat s’est efforcé d’enjamber toutes les interrogations auxquelles a  donné lieu sa gestion de la crise. Le plus important pour lui semblait de tirer profit du déconfinement dont l’idée s’installe qu’il est d’abord l’œuvre du Premier ministre, premier ministre qu’il n’a pas cité une seule fois durant les 19 minutes d’allocution. Tout s’est passé comme si en fin de compte Emmanuel Macron était celui qui cherchait absolument à donner le " clap de fin ". De ce point de vue , rien de plus normal puisqu’il est le Président et que sous la 5ème Republique, celui-ci dispose de cette prerogative suprême d’être en dernier ressort celui qui décide et dessine le cap et maîtrise le temps institutionnel durant son mandat. Le seul problème dans la scène à laquelle nous avons assisté réside dans le fait que cela est très sûr-souligné et que cela ne dissipe pas le sentiment qu’une forme larvée de concurrence se serait installée entre les deux têtes de l’exécutif. 

Il a fait acte d’autorité sur la question de la République et de son histoire. Cette fermeté sur une question sur laquelle il est souvent vu comme ambigu lui permettra-t-elle de renouer avec les Français ?

Vincent Tournier : C’est le seul point sur lequel le président a été vraiment ferme, ainsi que le soutien aux policiers. Vu l’ampleur des pressions qui se sont exprimées depuis quelques semaines sur les thèmes de la race et de la mémoire, une telle position n’est pas négligeable. Le président avait le choix entre deux options : soit aller dans le sens que demandent les manifestants, c’est-à-dire entrer dans un discours hypercritique sur l’histoire nationale, soit affirmer clairement que cette option est exclue. C’est cette seconde voie qu’il a choisie avec une clarté assez rare. Il est même presque étonnant de le voir trancher si fermement puisqu’il a affirmé que « la République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire. Elle n’oubliera aucune de ses œuvres. Elle ne déboulonnera pas de statue ». Cette fermeté pouvait se pressentir à partir des propos privés que la presse a publiés où le président s’est montré très sévère à l’égard des universitaires : « Le monde universitaire a été coupable. Il a encouragé l’ethnicisation de la question sociale en pensant que c’était un bon filon. Or, le débouché ne peut être que sécessionniste. Cela revient à casser la République en deux». Son propos de dimanche soir sur la menace communautariste et séparatiste fait donc logiquement suite à cette réflexion. Cela dit, avait-il vraiment le choix ? L’option qui consistait à suivre les manifestants était tout de même très risquée. Elle aurait impliqué de lancer un vaste débat sur les programmes scolaires, la culture et le patrimoine, mais aussi de tenir un discours compassionnel et victimaire à l’égard des minorités ethno-religieuses, ainsi qu’un discours très critique envers la police, ce qui était hautement explosif. Le gouvernement risquait de se mettre à dos une bonne partie de la population française qui n’aurait pas compris pourquoi l’Etat accepte aussi facilement de brader le patrimoine culturel et historique du pays, et il risquait également de perdre définitivement le soutien des forces de l’ordre, ce qui aurait pu faire courir une sérieuse menace pour la paix civile, et aurait été une façon particulièrement ingrate de remercier les forces de l’ordre à qui il doit d’avoir pu traverser la crise des Gilets jaunes.

Cela étant, la position du président laisse de nombreuses questions irrésolues. Pourquoi avoir laissé se dérouler des manifestations interdites avec l’approbation du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner () et du ministre de la Justice Nicole Belloubet, et pourquoi ces deux personnalités ont-elles tenu des propos aussi méprisants à l’égard des policiers ? Pourquoi avoir toléré sans réagir qu’une personnalité comme Camelia Jordana appelle à prendre les armes, ou qu’une association racialiste comme la Ligue de défense noire africaine (LDNA) ait pignon sur rue ? Pourquoi Sibeth Ndiaye, qui n’est que porte-parole du gouvernement, donc qui n’a aucune responsabilité gouvernementale, s’est-elle permise de plaider pour la reconnaissance des statistiques ethniques dans une tribune publiée le même jour que l’intervention d’Emmanuel Macron en sachant que les statistiques ethniques ne peuvent qu’encourager le séparatisme racial que condamne précisément le président ? Le pire est que Sibeth Ndiaye a défendu cette proposition en faisant référence à « l’universalisme républicain », ce qui est non seulement absurde (à quelle occasion la République a-t-elle mis en œuvre des statistiques raciales ?) mais en plus totalement antinomique avec l’universalisme républicain : c’est un peu comme si quelqu’un défendait le suffrage censitaire en se réclamant de la démocratie. Pourquoi donc cette dame reste-t-elle au gouvernement si elle défend des positions qui sont totalement contraires à celle du président ? On a vu des députés LREM se faire remercier pour moins que cela. Bref, la posture d’Emmanuel Macron reste entourée d’une large marge d’imprécision. Ses discours ne sont pas en cohérence avec ceux de son entourage. Est-ce parce que le président ne contrôle pas tout, ou simplement parce qu’il tente de jouer sur tous les tableaux ?

Arnaud Benedetti : C’est sans doute le point le plus  marquant, signifiant  de son intervention . Macron a évidemment " triangulé " fortement à droite sur cette question. Son soutien aux forces de l’ordre était dépourvu d’ambiguïtés. Il a rappelé les fondamentaux qui résonneront à droite mais aussi dans une partie de la gauche républicaine : la nécessité de l’ordre républicain et surtout l’universalité de la citoyenneté qui ne saurait s’accommoder des particularismes, des " séparatismes " - une formule qui parle aux confins droitiers de la droite - des communautarismes. Il s’est fait enfin le gardien intransigeant de l’histoire de France dans sa complexité et sa diversité, comme s’il avait compris que sur cette question du " récit national " il y avait quelque chose de sacré qui touchait à l’âme profonde du pays. Il s’est profondément de la sorte  démarqué de la gauche sociétale. Reste à savoir s’il tiendra ferme cette orientation , ce cap sur la distance car le President nous a parfois habitué à infléchir au nom du " en même temps" des positions apparemment explicites qu’il démentait par la suite en modulant, voire en contredisant son propos initial. Dans tous les cas, pour ce qui est de cette adresse, il a donné le sentiment d’intérioriser le danger que constituerait de céder aux injonctions crypto, voire explicitement " indigénistes ". Pour la première fois le chef de l’état s’est extirpé des ambiguïtés qu’il entretenait sur ce sujet. S’il y a tournant et sous réserve qu’il maintienne cette position, c’est bien là qu’il se situerait au moment où les risques de fracturation de la communauté nationale ne cessent de s’accroître et de menacer . De ce point de vue, les mobilisations du moment, à fort relents identitaristes, lui ont permis de clarifier son message. 

Macron a annoncé dans cette allocution une politique nouvelle où les erreurs seront corrigées et les avantages consolidés. Comment le Président tente-t-il de se réinventer ?

Vincent Tournier : C’était l’un des points les plus attendus de son allocution, et force est de reconnaître que des inflexions importantes sont apparues. Le Macron de juin 2020 n’est plus totalement le Macron de mai 2017. Toutefois, on ne peut se défaire de l’impression que le président tente de concilier les contraires, comme s’il cherchait à laisser toutes les options ouvertes, y compris la possibilité de renouer avec le Macron-version 2017. Lorsqu’on écoute son allocution, on voit en effet que les sujets sont exposés avec un souci d’équilibre. D’un côté il affirme qu’il faut renforcer l’indépendance de la France (et il insiste à plusieurs reprises sur ce point, disant même qu’il faut « retrouver l’indépendance de la France », comme s’il allait annoncer la sortie du pays de l’UE), mais de l’autre il évoque aussi la souveraineté de l’Europe (« une Europe plus forte, plus solidaire, plus souveraine »). Comment la France peut-elle être plus indépendante dans une Europe plus forte et plus souveraine ? De même, la place de l’Etat est ambiguë : d’un côté le président parle d’un « plan de modernisation » ou de reconstruction, ce qui est une formule très forte (faut-il s’attendre à voir revenir le commissariat général au plan créé par De Gaulle en 1945 ?), mais de l’autre il vante les corps intermédiaires et laisse entendre qu’il faut décentraliser davantage en donnant plus de responsabilités aux maires, aux hôpitaux ou aux universités. Ce dernier point est d’autant plus étonnant que, pendant le confinement, l’Etat s’est attaché à interdire strictement aux maires de prendre la moindre disposition à caractère sanitaire (l’Etat les a empêchés de rendre les masques obligatoires ou d’imposer des couvre-feux) tandis que les universités n’ont pas eu la moindre liberté pour organiser leur scolarité ou la fin du confinement. Il est donc très surprenant de voir le président se faire le défenseur des libertés alors que celles-ci ont été copieusement mises au placard. Si le président affirme que « tout ne peut pas être décidé à Paris », il a fait exactement l’inverse depuis quatre mois. Peut-être s’agit-il d’une simple stratégie pour satisfaire les milieux éduqués qui continuent d’être persuadés qu’il faut davantage de démocratie, alors qu’une grande partie de l’opinion attend surtout un Etat plus efficace.

Arnaud Benedetti : La réinvention est un mantra qu’il a déjà utilisé à plusieurs reprises avec des vocables et sous des formes différentes. Rappelez - vous l’acte 2 qui était déjà une promesse de réinvention. Le président a fixé un chantier : reconstruire. Il a rappelé aussi que tout le présent justifiait ce qui avait été fait depuis 3 ans. Donc pas de mea culpa sur le fond mais un infléchissement sur la forme, en évoquant le concours des Présidents de l’Assemblée, du Sénat, du CESE, des corps intermédiaires dans une sorte de " co-construction " de la reconstruction. L’ingénierie apparente c’est donc plus de concertation, " autocritique " en creux de sa pratique antérieure du pouvoir. Or , encore une fois, il réédite là une forme d’exorcisme dont il use lorsqu’il pressent que son lien de confiance avec l’opinion est profondément altéré. C’est bien la question de sa crédibilité qui est en jeu dans cet exercice. 

Au-delà de la méthode, il échafaude une maison avec des mots, " indépendance ", " écologie ", " solidarité ", censés capter des clientèles idéologiques afin de tenter de les agréger à son logiciel politique initial auquel il ne semble pas renoncer. Il parle aux souverainistes en évoquant une économie indépendante, aux écologistes en suggérant que cette économie sera nécessairement environnementale, aux sociaux-démocrates en ajoutant un impératif de solidarité à ce projet. Cette technique de l’attrape-tout tient du ravaudage, ou de l’extension du domaine du " en même temps " Il essaye de sauver le " techno-libéralisme " en s’efforçant d’annexer des thématiques qui lui sont pour certaines d’entre elles opposées, d’autres sensiblement en écart ou distance. Cela relève plus du copié-collé que du rassemblement, de l’oxymore que de l’unité. La réalité c’est qu’a moins de deux ans de la fin du mandat Emmanuel Macron est confronté à ses propres contradictions : on peut difficilement être souverain quand on en abandonne les instruments à la globalisation, écologiste quand on ne réfléchit pas à la critique de la technique et que l’on est d’abord productiviste ,social quand on est un adepte de l’adaptation à des standards qui ne le sont pas nécessairement. Macron a remplacé le " en même temps " par le brownisme idéologique. Ou tout au moins fait-il de ce brownisme idéologique le cheval de Troie de la perpétuation de son propre système de convictions, lequel est profondément bousculé par les conséquences sociales et économiques de la crise sanitaire.

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