Allocs ou impôts : pourquoi avons-nous tant de mal à définir ce qu'est un ménage aisé ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le rapport Fragonard suggère de diminuer les allocations familiales des ménages les plus aisés.
Le rapport Fragonard suggère de diminuer les allocations familiales des ménages les plus aisés.
©Reuters

Nous n'avons pas les mêmes valeurs

Le rapport Fragonard propose d'abaisser fortement les allocations familiales pour les foyers les plus aisés. Retour sur les critères utilisés pour définir ces ménages.

Jacques Bichot

Jacques Bichot

Jacques Bichot est Professeur émérite d’économie de l’Université Jean Moulin (Lyon 3), et membre honoraire du Conseil économique et social.

Ses derniers ouvrages parus sont : Le Labyrinthe aux éditions des Belles Lettres en 2015, Retraites : le dictionnaire de la réforme. L’Harmattan, 2010, Les enjeux 2012 de A à Z. L’Harmattan, 2012, et La retraite en liberté, au Cherche-midi, en janvier 2017.

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Atlantico : Le rapport Fragonard suggère de diminuer les allocations familiales des ménages les plus aisés. Après une diminution progressive, ils ne toucheraient plus que 25% des allocations actuelles. Sur quels critères le gouvernement se base-t-il pour définir un ménage aisé ?

Jacques Bichot : Le gouvernement se base sur le revenu du foyer et sur la taille de ce dernier. Pour mesurer le niveau de vie, il faut diviser la totalité des revenus du ménage par un certain nombre d’unités de consommation. Chacun considère qu’une personne aisée, est une personne qui gagne 50% de plus ou le double de son propre salaire. Il n’y a donc pas d’échelle qui soit impartiale. Au fond le rapport Fragonard reproduit un peu, dans la façon de moduler les prestations, ce qui se passerait si on fiscalisait les prestations en question. Le résultat serait du même type.

Les facteurs sont-ils tous en phase avec la réalité, notamment le facteur géographique ?

En effet, il faut noter cette différence géographique. Un même revenu peut vous permettre de vivre très bien dans un petit coin de province, et ne pas être suffisant pour se loger convenablement à Paris. D’ailleurs, si on remonte plusieurs décennies en arrière, à l’époque du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), avant le Smic, il y avait une différence entre les régions. Logiquement il faudrait tenir compte de la localisation des foyers. Dans les faits, c’est peu probable, cela complique considérablement le système de calcul.

En quoi déterminer une définition précise d'un ménage aisé est difficile, voire impossible ? Quels sont les facteurs fluctuants ?


Il n’y a pas de réponse binaire, on peut être un peu aisé, très aisé… Cela dépend aussi, dans une certaine mesure, de la façon dont les gens utilisent leurs revenus. Certain vont réussir à s’en sortir correctement avec 1000€ par mois, car ils gèrent bien leur argent, d'autre aux revenus plus élevés sont moins habiles.

C’est la réalité qui est compliquée. Chaque fois que les statisticiens définissent des catégories, elles sont forcément imparfaites.

La meilleure indication c’est encore le revenu imposable. Il faudrait que les allocations soient soumises à l’impôt sur le revenu. Le revenu par part au niveau fiscal est un outil de la politique familiale.

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