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Au cours du dernier mois, les rendements des bons du Trésor américain sur 10 ans sont passés de 1,63% à 2,15%.
Au cours du dernier mois, les rendements des bons du Trésor américain sur 10 ans sont passés de 1,63% à 2,15%.
©Reuters

Decod'Eco

Les rumeurs sur un éventuel ralentissement des politiques monétaires accommodantes de la Fed commencent à prendre de l'ampleur : quels sont leurs effets sur le marché et que devez-vous en penser pour vos investissements ?

Eberhardt Unger

Eberhardt Unger

Dr. Eberhardt Unger est un économiste indépendant, fort de plus de 30 ans d’expérience des marchés et de l’économie. Vous pouvez retrouver ses analyses sur le site www.fairesearch.de

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C’est avec des sentiments très mitigés que les gestionnaires des fonds obligataires observent ce qui s’est passé en mai sur les marchés financiers. Alors que les principaux marchés boursiers, Japon excepté, sont toujours pratiquement à leur plus haut historique, les rendements des obligations à long terme ont fortement augmenté, engendrant d’importantes moins-values.

Au cours du dernier mois, les rendements des bons du Trésor américain sur 10 ans sont passés de 1,63% à 2,15%. Cette augmentation de 25% des rendements est douloureuse, particulièrement pour les investisseurs en obligations long terme qui ont vu les cours passer de 100% à 96%.

En raison de l’augmentation des rendements à 2,15%, le rendement du S&P – à 1,93% – est maintenant inférieur à celui des bons du Trésor. Dans la Zone euro, les rendements des Bunds sur 10 ans sont passés de 1,17% à 1,53%. De même, au Japon, le rendement des obligations souveraines est passé de 0,6% à plus de 0,9%. Compte tenu de sa dette publique extrêmement élevée, à 240% du PIB, le Japon ne peut pas se permettre une nouvelle augmentation de taux.

Si les rendements augmentent, c’est que de plus en plus d’investisseurs s’attendent à un arrêt prochain de la politique d’assouplissement monétaire de la Fed. L’injection monétaire sans précédent de ces dernières années est la seule et unique raison de la hausse du prix des obligations à des sommets historiques. A elles deux, la Fed et la Banque du Japon achètent mensuellement pour 159 milliards de dollars de titres. La BCE est la seule parmi les grandes banques centrales qui n’a plus acheté d’obligations souveraines depuis 16 mois.

Une meilleure santé économique signifierait que la fin du QE s’approche, ce qui voudrait aussi dire que les rendements continueront leur ascension pour atteindre des niveaux conformes aux conditions du marché.

L’économie mondiale est encore trop faible pour pouvoir prédire à quel moment les QE vont prendre fin mais, inévitablement, les marchés anticiperont très tôt cette fin. Ainsi, les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans pourraient atteindre, d’ici fin 2013, les 2,75% (cours chutera de 100 à 91%) et ceux des Bunds dans la zone euro les 2,25%.

Conclusion : les marchés mondiaux obligataires commencent très tôt à anticiper la fin du QE. Pour l'investisseur individuel, c'est un appel à ne détenir que des obligations à court terme en portefeuille !

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