Isolés pendant un an, les volontaires de la mission de simulation de la Nasa ont donné leurs impressions sur cette expérience extrême à mi-parcours… <!-- --> | Atlantico.fr
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©Ross Lockwood

Pas sur Mars, mais déjà seuls

Alors qu'ils ont déjà effectué plus de la moitié de cette éprouvante simulation lancée fin août 2015, les membres de la mission HI-SEAS 4 ont été contactés par le site Quartz afin de raconter leur expérience hors du commun dans un entretien vidéo.

Isolés à Hawaï dans une carrière volcanique abandonnée avec très peu de ressources et des moyens de communication limités pour contacter leurs proches, six volontaires participent actuellement à un programme de simulation d'un an dans des conditions semblables à celles d'une future mission sur la planète Mars. 

Si la Nasa veut pouvoir mener à bien son projet d'envoyer une mission humaine sur la planète rouge à l'horizon 2030, il lui faudra préparer ses meilleurs éléments afin qu'ils puissent supporter l'isolement de l'espace, où la nourriture devra être consommée très scrupuleusement. 

Tout message échangé avec la Terre prendra au minimum 20 minutes avant d'être envoyé ou reçu. Alors qu'ils ont déjà effectué plus de la moitié de cette éprouvante simulation lancée fin août 2015, les membres de la mission HI-SEAS 4 ont été contactés par le site Quartz afin de raconter leur expérience hors du commun dans un entretien vidéo.

"Il faut savoir qui peut se rendre sur Mars, qui a le profil et la personnalité appropriée pour ce type de mission, il s'agit d'une question cruciale car tout le monde n'est pas capable de supporter à long terme l'obscurité et l'isolement, et de vivre avec les mêmes individus en permanence. Tout ce que l'on voit, les paysages, la roche, le ciel, sera pesant. Il ne sera même pas possible de toucher un morceau de roche avec ses doigts, mais seulement avec des gants. La lumière du soleil y sera toujours très faible, comme une journée d'hiver très nuageuse ici sur Terre. Certains pourraient même vouloir se suicider rien que pour être la première personne à mourir sur Mars", redoute Christiane Heinicke, la responsable scientifique de ce projet. 

Le Français Cyprien Verseux, qui a été sélectionné pour cette mission en tant que biologiste, voudrait quant à lui retrouver certains plaisirs simples : "Parfois j'aimerais juste pouvoir mettre mes chaussures de sport et aller courir dans la campagne ou nager dans un lac, faire des choses simples comme respirer l'air de la forêt après une averse, ou encore m'allonger dans l'herbe. Nous savons que sur Mars, nous rentrerons dans les livres d'histoire, alors qu'ici nous serons déjà chanceux d'avoir seulement quelques linges".

"Ici nous sommes très isolés, c'est un environnement confiné mais nous sommes en sécurité, alors qu'une fois sur Mars, nous serions conscients que la mort peut arriver à n'importe quel moment et de différentes manières", rappelle l'architecte de l'équipe, qui semble garder les pieds sur Terre. 

"Nous sommes conscients qu'il ne s'agit que d'une simulation, nous savons que dès que nous sortons de notre bulle, si l'une de nos combinaisons était perforée, il n'y aurait pas de problème vital. Mais ce qui est très réaliste ici dans cet exercice de simulation est l'isolement, le fait de se sentir éloigné de la Terre. Nous sommes vraiment confinés dans un environnement réduit, éloignés de ceux que nous aimons et qui nous manquent. Nous jouons à des jeux de société seulement une ou deux fois par semaine, nous avons une soirée cinéma, généralement le vendredi. Parfois nous organisons une soirée photos, pour partager les souvenirs de notre 'ancienne vie', celle d'avant la mission", raconte enfin l'ingénieur Andrzej Stewart.

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