632 579 milliards de dollars : l'épée de Damoclès qui pèse sur les marchés mondiaux<!-- --> | Atlantico.fr
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La valeur marchande des dérivés a diminué du milieu jusqu’à fin 2012 - de 25 400 à 24 700 milliards de dollars, soit 16 000 milliards de dollars de plus que le PIB américain.
La valeur marchande des dérivés a diminué du milieu jusqu’à fin 2012 - de 25 400 à 24 700 milliards de dollars, soit 16 000 milliards de dollars de plus que le PIB américain.
©Reuters

Decod'Eco

Une épée de Damoclès de 632 579 milliards de dollars pèse sur les marchés mondiaux : opacité, manque de liquidité et spéculation règnent en maîtres. Et si l'épée des produits dérivés tombe, un nouveau carnage financier pourrait bien dévaster la planète finance.

Eberhardt Unger

Eberhardt Unger

Dr. Eberhardt Unger est un économiste indépendant, fort de plus de 30 ans d’expérience des marchés et de l’économie. Vous pouvez retrouver ses analyses sur le site www.fairesearch.de

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La Banque des règlements internationaux (BRI) estime que, fin 2012, la valeur nominale totale de l’OTC (over-the-counter) des produits dérivés atteignait 632 579 milliards de dollars, contre 639 000 milliards à mi-2012 - soit une baisse, en 6 mois, de seulement 0,9%.

Si on compare ce chiffre avec le produit intérieur brut mondial, estimé à environ 70 020 milliards (source : Banque mondiale), on réalise l’énorme risque que le secteur des dérivés fait peser sur les marchés financiers. Le chiffre reste vertigineux et, dans le contexte de la sévère crise financière et économique mondiale actuelle, pourrait bien être à l’origine de nouvelles crises encore plus graves. Car le principal danger des dérivés est le manque de liquidité de la majorité d’entre eux.

Les plus grands marchés des produits dérivés sont l’Union européenne, le Japon et les Etats-Unis. Les contrats sur les taux d’intérêt représentent 490 000 milliards de dollars, ceux sur les devises 67 000 milliards, 25 000 pour les CDS, 6 200 sur les actions et 2 600 milliards sur les matières premières (y compris l’or : 486 millions de dollars).

La valeur marchande des dérivés a diminué du milieu jusqu’à fin 2012 - de 25 400 à 24 700 milliards de dollars, soit 16 000 milliards de dollars de plus que le PIB américain (Source: Fed).

La BRI s’abstient de tout commentaire sur cette évolution, mais les chiffres parlent d’eux-mêmes. Aucune régulation efficace ou diminution de ces activités spéculatives n’est en cours. L’effet de levier qu’elles procurent est une tentation à laquelle beaucoup d’investisseurs institutionnels ne peuvent pas résister.

La prudence est de mise !

Cependant, la prudence devrait être de mise car le levier peut agir dans les deux sens, ce qui explique l’importante volatilité des profits des départements des banques ou société s’occupant de "trading". En réalité, il ne s’agit que d’un pari sur l’évolution future des marchés financiers qui n’a plus rien à voir avec une politique de couverture des risques : le risque se repasse de mains en mains. Les mesures pour réformer les marchés de produits dérivés et freiner les excès spéculatifs ont fait défaut.

Conclusion

Le niveau élevé des échanges sur les marchés des dérivés montre qu’en dépit de toutes les crises, il n’y a toujours pas de véritable aversion au risque chez les participants. Cela s’explique, pour partie, par des taux d’intérêt très bas et le QE3 (abondance de liquidité) qui poussent les investisseurs vers les actifs risqués. Quel serait l’impact d’un arrêt du QE3 ?

[Retrouvez toutes les interventions du Dr. Unger dans La Quotidienne d'Agora -- c'est gratuit et un clic suffit !]

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