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Ces 30 milliards de réduction des dépenses publiques à trouver pour que la génération actuelle de responsables politiques ne reste pas comme la plus égoïste de l’histoire
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Secteur secondaire

Les premières propositions du nouveau gouvernement (hausse de la prime de rentrée scolaire, du Smic, suppression de la TVA sociale...) ne vont pas dans le sens du redressement de notre pays. Ces vieilles recettes keynésiennes, ou plutôt politiciennes, centrées sur le soutien à la consommation, sont dépassées par la nouvelle donne mondiale et l’ouverture des frontières.

Michel Rousseau

Michel Rousseau

Michel Rousseau est le Président de la Fondation Concorde, think-tank qui, depuis plus de 10 ans, cherche à enrichir le débat public avec ses propositions.

 

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La France ne pourra sortir du marasme économique actuel sans un rétablissement urgent et salutaire de ses comptes publics, comme l’affirment de nouveau les récentes conclusions du bilan de la Commission européenne, confortées par les recommandations de la Cour des Comptes.

Mais il faut aller plus loin : une telle politique ne peut réussir que si la rigueur s’accompagne d’un programme de relance d’envergure, véritable politique de l’offre centrée sur l’industrie. C’est par un choc de compétitivité en faveur des secteurs soumis à la concurrence internationale que notre pays  pourra se sortir de son déficit commercial et retrouver un début de croissance nécessaire à son équilibre budgétaire.

En effet, la croissance ne pouvant plus résulter d’une augmentation du pouvoir d’achat financé à crédit, il faut aller la chercher  par l’activité et le succès de nos entreprises :

-          en améliorant la compétitivité de nos biens et services exportables

-          en baissant les coûts des biens et services du secteur protégé, en libéralisant les secteurs où la concurrence ne s’exerce pas.

Cela revient à développer une politique favorisant les producteurs confrontés à la concurrence internationale pour améliorer leur compétitivité et une politique favorisant les consommateurs des biens et services des secteurs protégés, en accroissant la concurrence et en facilitant la création d’activité.

Nous proposons de revoir toutes les aides actuelles, inefficaces et dispersées, et concentrer l’ensemble des dépenses budgétaires sur les entreprises définies comme le moteur de notre économie et soumises à la concurrence internationale. Cette stratégie doit être financée par la réallocation vers l’industrie ou la suppression de mesures telles que la Prime pour l’emploi (3 milliards d'euros), l’exonération des heures supplémentaires (4,5 milliards d'euros),  ou la baisse de la TVA dans la restauration (3 milliards d'euros).

 Enfin, contrairement à l’un des buts visés par la politique de baisse des coûts du travail sur les bas salaires engagée en 1993, les industries manufacturières bénéficient peu de ces exonérations du fait du seuil d’exonération maximal fixé à 1,6 Smic et de la dégressivité des aides. Le salaire moyen brut à temps complet dans l’industrie est en effet le double du Smic. Le dispositif actuel ne permet donc pas de corriger le coût élevé des cotisations de sécurité sociale qui handicape le travail français dans la compétition internationale. Nous proposons de limiter ces exonérations aux entreprises de moins de 500 salariés pour dégager une économie de 6 milliards d'euros à réallouer en faveur du secteur industriel.

 Cette révision des aides et la suppression des dispositifs inefficaces doit permettre, en complément d’une augmentation de la TVA de 2 points (14 milliards d'euros), de dégager 30 milliards d’euros qui permettront le financement de mesures dont les deux principales sont :

-          La réduction de 50% les charges sociales des 3 564 000 salariés des secteurs confrontés à la concurrence internationale (24 milliards d'euros), sachant qu’une discussion est possible sur  le périmètre de ces secteurs.

-          L’exonération à 75% de la Contribution économique territoriale pour les entreprises industrielles (5 milliards d'euros)

 Seules de telles mesures massives, concentrées sur les entreprises industrielles, permettront d’avoir un impact sensible sur le coût du travail et d’engager une double politique avec des chances de succès : freiner et stopper les délocalisations, accompagner le mouvement inverse des relocalisations. D’autres mesures visant notamment à réorienter le capital et les investissements vers l’industrie, permettront de relancer la production française, l’emploi et la croissance et de rendre le secteur attractif.

Si une politique de consolidation budgétaire est nécessaire, elle doit absolument être accompagnée par des mesures massives de soutien à la compétitivité de nos industries. Rigueur et relance par l’offre, sont donc les deux axes que la Fondation Concorde préconise pour permettre à la France de s’élancer vers un renouveau de croissance, de confiance et d’emploi.

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Ces 30 milliards de réduction des dépenses publiques à trouver pour que la génération actuelle de responsables politiques ne reste pas comme la plus égoïste de l’histoire (2ème partie)

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