14-Juillet : qui aime encore la France, qui ne l’aime plus ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron lors du défile du 14-Juillet.
Emmanuel Macron lors du défile du 14-Juillet.
©GONZALO FUENTES POOL AFP

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Dans le contexte des émeutes, la fierté et la joie qu’a longtemps suscité la fête nationale française paraissent de moins en moins évidentes.

Laurent Avezou

Laurent Avezou

Laurent Avezou est historien, spécialiste des mythes historiques. Il a notamment publié Raconter la France : histoire d’une histoire (Paris, Armand Colin, 2008), La Fabrique de la gloire : héros et maudits de l’histoire (Paris, PUF, 2020), et Verdun et les lieux de mémoire de la première guerre mondiale (Paris, Larousse, 2024).

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Jean Petaux

Jean Petaux

Jean Petaux, docteur habilité à diriger des recherches en science politique, a enseigné et a été pendant 31 ans membre de l’équipe de direction de Sciences Po Bordeaux, jusqu’au 1er janvier 2022, établissement dont il est lui-même diplômé (1978).

Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, son dernier livre, en librairie le 9 septembre 2022, est intitulé : « L’Appel du 18 juin 1940. Usages politiques d’un mythe ». Il est publié aux éditions Le Bord de l’Eau dans la collection « Territoires du politique » qu’il dirige.

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Atlantico : Nous fêtons ce vendredi le 14-Juillet, fête nationale. Mais que reste-t-il aujourd’hui véritablement du sentiment national français ?

Jean Petaux : Les Français connaissent bien la définition de la nation qu’a donné Ernest Renan, lors de sa fameuse conférence le 11 mars 1882 : « Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. ».

Ces mots résonnent (et on peut dire aussi « raisonnent ») dans une troublante actualité.

Tous les pays disposent ainsi d’un jour particulier dans l’année qui porte le nom de fête nationale. Une rapide consultation d’une encyclopédie en ligne bien connue nous permet de découvrir une liste de 147 fêtes nationales. Le Royaume-Uni se distingue par le fait qu’il n’a pas de fête nationale « officielle » puisque chacune des quatre « nations » qui le forment en a une en propre… Le Vatican a une date de « fête nationale » originale :  celle de l’installation officielle du Souverain Pontife en exercice. Dans la plupart des cas, la date de la fête nationale d’un Etat souverain est celle de sa déclaration d’indépendance. Ce qui confirme un élément fort, consubstantiel au sentiment national : l’existence d’une nation est liée à son indépendance et donc à l’existence d’un Etat, reconnu par les autres Etats, qui organise, encadre et protège la nation.

Il n’y a pas de régression du sentiment national en France à mon sens. En 2019, un sondage réalisé par l’institut IPSOS indiquait que 6 Français sur 10 (59%) indiquaient qu’ils éprouvaient « un sentiment d’appartenance à la communauté nationale avec d’autres Français ».

Laurent Avezou : Il reste, du sentiment national français, la nostalgie collective d’un âge d’or largement fantasmé et qui correspond pourtant à la période la plus conflictuelle de l'histoire de France. Les Français gardent en mémoire le souvenir d’une union nationale qui n’a jamais vraiment existé, mais qui correspondrait à la période de la IIIème République, entre les années 1870 et 1940. 

Il y a le sentiment que la France était alors une maison commune qu’il fallait défendre. Il a cessé d’être opérationnel en plusieurs temps, à compter notamment de la décolonisation qui a enterré le mythe de la mission civilisatrice de la France. Dans un second temps, mai 68 est arrivé pour mettre en lumière un conflit générationnel jusque-là complètement étouffé par le sentiment d’union collective. Enfin, avec la chute du mur en 1989, la France (et elle n’est pas la seule !) a perdu un discours manichéen qui lui permettait de figurer dans le camp du bien face au bloc communiste. Depuis lors la nation est en quête d’antagoniste autant que de liant, les ingrédients qui ont permis au discours défensif (et donc au sentiment national) de s’épanouir entre 1870 et 1960.

Aujourd’hui nous n’avons plus vraiment de sentiment national en France. Nous n’avons plus de discours tournés vers l’avenir. L’espoir de l’établissement d’un nouvel âge d’or par le collectif a fait long feu. Nous avons changé de régime d’historicité, comme l’a expliqué l’historien François Hartog. Il s’agit du rapport qu’entretient une société au passé, au présent ainsi qu’à l’avenir. Selon lui, notre société était tournée vers le passé, au moins jusqu’à la Révolution (soit la reconstitution d’un âge d’or fantasmé). La Révolution a ensuite établi un discours tourné vers l’avenir (l’horizon d’attentes et devenu l’espoir d’un monde plus juste, plus équitable). Toujours selon Hartog, depuis les années 1990, nous sommes dans une forme de présentisme : nous n’avons plus d’autres horizons que l’immédiat et le collectif n’arrive plus à se projeter, ni dans le passé ni dans l’avenir.

Aujourd’hui, le sentiment national français s’est fragmenté dans le communautarisme. Et des communautés, il s’en forge à toutes les échelles de la société, qu’elles soient fondées sur l’identité d’un groupe local, social ou confessionnel, mais aussi sur celle d’une minorité sexuelle par exemple. Jusqu’à la fin du XXème siècle, on a pu avoir le sentiment que ces identités pouvaient s’harmoniser avec une globalité nationale, on a désormais le sentiment que ces identités fragmentés sont antithétiques à la construction nationale ; qu’elles sont leurs propres horizons d’attente et que la globalité nationale n’est rien de plus qu’une superstructure qui, au mieux ne sert à rien et au pire les étouffe.

Que nous apprennent les enquêtes d’opinion des Français sur leur vision de la France en tant que nation ? Qui sont ceux chez qui il est le plus fort ? Et le plus faible ?

Jean Petaux : Le même sondage IPSOS réalisé pour le compte de l’association du Corps Préfectoral lors de la 3ème session du « Colloque Erignac » (du nom du Préfet en exercice assassiné à Ajaccio dans les années 1990), était riche d’enseignement. IPSOS présente ainsi les principales conclusions de son étude, qui date néanmoins de quatre années désormais :

« Pour les Français, l’attachement aux valeurs de la République est le marqueur le plus important du fait d’être Français : 63% le citent, très loin devant la nationalité (33%), le mode de vie (33%), la langue (28%), le fait se de sentir héritier de l’histoire de France (24%) et enfin le fait de vivre sur un même territoire (18%). Pour autant, une minorité non négligeable pense aussi que ces valeurs républicaines ne sont pas bien acceptées (37%) ou pas claires (41%) aux yeux des Français, et une majorité (56%) estime même qu’elles ne sont pas bien appliquées par leurs concitoyens.L’impression de ne pas appartenir à une communauté nationale est même majoritaire parmi les habitants du monde rural (61%) et au sein des catégories populaires (52%). Néanmoins, plusieurs éléments jouent, aux yeux de l’opinion, un rôle important « pour rassembler les Français » : c’est tout particulièrement le cas de « la langue française » (94%) et de « l’école publique, gratuite et obligatoire » (94%). Sont aussi largement citées comme facteurs de rassemblement « les valeurs de la République » (90%) qui confirment leur place importante, mais aussi « le modèle français de protection sociale » (90%), « les richesses du territoire et du patrimoine » (88%), « la volonté de progrès social » (87%), « l’histoire de France » (85%) ou « le drapeau tricolore » (84%). Ce sentiment de communauté s’appuie donc en France à la fois sur des éléments culturels, historiques et sociaux spécifiques ».

Ces résultats corroborent largement ce que d’autres études, et en particulier les excellents travaux conduits par Jérôme Fourquet, directeur des études politiques de l’IFOP (cf. « L’Archipel français ») montrent de manière constante. La société française est partagée, certains diront fracturée, sur nombre de questions et de sujets. L’une de ces lignes de failles concerne le « rapport au monde », ou plus exactement la relation à la mondialisation, ce qui est, somme toute, le corollaire de la relation à la nation. Celles et ceux pour qui le rapport au monde est « heureux » sont ceux que le sociologue britannique David Goodhart dans son essai publié en 2017 a nommé les « anywhere ». Ils s’opposent aux « somewhere » qui, pour leur part, sont opposés au « village planétaire » et revendiquent leur attachement à un territoire, un espace, mais aussi une culture, une histoire. C’est, évidemment, chez eux que se recrutent les plus attachés à la notion de nation, attachement qu’ils transforment en idéologie, celle du « nationalisme ». Mais il faudrait parler alors de « petite nation » qui peut être aussi bien le quartier, le village, le « pays ». Bien évidemment que c’est dans ce groupe que se sont recrutés, très majoritairement, les partisans du Brexit au Royaume-Uni.

On retrouve en France la même distinction que celle établie par Goodhart. Les libéraux économiques, les membres des CSP les plus hautes, les diplômés et les « métropolitains » sont au contact avec le monde et vont avoir tendance à sous-évalué leur attachement à la nation. Face à eux, les agriculteurs, les petits commerçants et artisans, les employés et ouvriers, les ruraux et les péri-urbains, vont avoir tendance à mettre en avant une culture politique qu’en leur temps, Almond et Verba ont nommé « parochial culture ». Une « culture paroissiale » qui se focalise sur des éléments de proximité et qui trouveront que la nation est déjà une notion lointaine, abstraite, voire relevant déjà de la « globalisation ».

Pour autant, comme l’indique l’extrait des commentaires du sondage IPSOS mentionnés plus haut, il arrive que lors de certains événements, le rapport à la nation transcende ces clivages. Le plus étonnant, le plus surprenant a sans doute été en France, ces 30 dernières années, le comportement des Français lors de la victoire de l’équipe nationale (justement) lors de la Coupe du Monde de 1998. Plusieurs éléments ont favorisé ce moment de communion assez exceptionnel par son ampleur et sa dimension fusionnelle. Politiquement parlant la France était alors en situation de partage du pouvoir entre les deux grands blocs partisans, celui de droite (Jacques Chirac à l’Elysée) et celui de gauche (Lionel Jospin à Matignon). Les deux leaders politiques rivalisaient d’ardeur dans le soutien au « Onze français » et, d’une certaine façon ont « gommé » ainsi une politisation de ce soutien. La compétition avait lieu « à domicile », sur le « territoire (justement) national » et, surtout, l’événement (la victoire en finale contre le Brésil) était une « première ». Dans ce contexte, le sentiment national, révélé par la multitude de drapeaux tricolores aux balcons des immeubles, inconnue dans son ampleur depuis la Libération, a pu s’exprimer sans contrepoids. On voit que le sport, comme le montre Pascal Boniface, en particulier le football, a une dimension géopolitique essentielle. Il sera intéressant d’examiner le sentiment national à l’aune d’une éventuelle victoire du « Quinze tricolore » lors de la prochaine coupe du monde de rugby qui aura lieu à l’automne en France et, tout autant, le rapport des Français à leur drapeau lors des prochains JO de Paris, dans un an.

Laurent Avezou : Pour l’essentiel, en témoignent les études de l’IFOP publiées régulièrement en partenariat avec la revue L'Histoire, elles nous apprennent que le besoin d’incarnation fonctionne toujours à plein. Les Français, et c’est humain, se projettent dans des figures qui leur semblent résumer à elles seules la quintessence du sentiment national ; ou à tout le moins d’une cause collective.

Or, ces héros (il faut bien les appeler ainsi) sont de plus en plus sélectionnés sur la base de leurs caractéristiques spectaculaires. Qu’il s’agisse d’un héros prométhéen, comme Napoléon, ou d’une héroïne particulièrement jeune comme Jeanne d’Arc, le stock n’a pas été considérablement renouvelé. Ce qui a changé, on pourrait d’ailleurs parler d’appauvrissement, c’est que les Français ne sont plus sensibles aux valeurs que ces personnages étaient censés véhiculer. Ils en retiennent surtout la dramaturgie hors-du-commun… Cela les réduit de facto au même niveau qu’une star et les met au même plan que des acteurs ou des chanteurs populaires capables de retenir l’audimat comme de crever l’écran à un moment donné. Il s’agit bien davantage de la réalisation d’une performance que de la favorisation d’un système de valeurs.

Les sondages précédemment évoqués permettent aussi de mesurer l’érosion des figures du passé national au profit de figures dotées à la fois d’un universalisme et d’une notoriété immédiate, ce qui a le défaut de manquer de recul comparativement à ce que l’histoire permet de sélectionner au fil du temps. Une personnalité comme Greta Thunberg peut aujourd’hui être perçue par les Français comme davantage porteuse de sens que des chefs d’Etat ou des figures politiques des siècles passés et de l’histoire de France.

Les Français se méfient désormais du discours des experts sur les personnalités nationales et pensent que tout est réversible ou relativisable en matière de réputation. Un trait de caractère privé d’un grand personnage historique suffira à le déboulonner tandis que l'exploit d’un soldat du feu, par exemple, pourrait lui accorder momentanément un statut comparable à celui d’une grande figure nationale.

De fait, on peut ressentir de la part de l’opinion collective un agacement réel vis-à-vis des figures de proues de notre histoire. Ces personnages mis en exergue sont désormais mis en question et risquent d’être discrédités parce que l’opinion collective est capable de bouger très vite. Ce qu’elle a encensé peut être aussi brusquement conspué. C’est vrai pour Napoléon, fossoyeur ou continuateur de la Révolution, mais aussi pour De Gaulle qui est à la fois l’homme du 18 juin, à l’origine de la résurrection du régime républicain, mais à qui on reproche des tentations ou des relents dictatoriaux.

Tout cela illustre bien le fait que, dans notre société, la nation est devenue l'apanage de la droite extrême. Ce n’est pas nécessairement le cas dans toutes les démocraties occidentales : aux Etats-Unis, ont peut exposer un drapeau américain dans son jardin sans passer forcément pour un républicain ultra-conservateur. Alors qu'en France, il y a une droitisation très nette de la cause nationale.

Qui ou quoi est responsable de l’affaiblissement du sentiment national français ? Quelles responsabilités politiques récentes dans cet affaiblissement ? 

Jean Petaux : Si affaiblissement il y a, je rappelle qu’il n’y a pas effondrement et qu’il peut y avoir, au contraire, des « rebonds » spectaculaires, et momentanés par ailleurs. Traditionnellement les partis de droite en France sont attachés à la nation et à la souveraineté nationale. Jusqu’à en faire, pour le FN devenu RN un élément de leur code génétique partisan puisque le terme même de « national » figure dans le nom du parti qui a abandonné, dans sa démarche de « normalisation » le mot « front » au profit de « rassemblement » mais qui a conservé le qualificatif de « national ». Rappelons aussi que le « Front national », sous l’Occupation, désignait un rassemblement des forces de gauche et des réseaux de Résistance autour du Parti Communiste. Il est intéressant de souligner combien l’idée de « nation », sa défense, sa cause-même, est intimement liée à l’attaque contre la souveraineté du pays, au moins dans la période où les Nazis ont occupé la France. A gauche, la nation est moins « prisée » en période de paix. Cela tient évidemment à la notion « d’internationalisme prolétarien » inscrit dès le XIXème siècle dans les premiers textes de Marx et en particulier dans « Le Manifeste ». On se souvient aussi de la phrase de François Mitterrand, à la fin de sa présidence, dans son grand discours prononcé devant le Bundestag, plaidant pour un renforcement de l’idée européenne : « Le nationalisme c’est la guerre ! ». Phrase aux accents jauressiens qui donne le sentiment que le socialisme est hostile à la nation. En réalité, plus subtilement, le socialisme s’oppose à l’exacerbation du sentiment national qui débouche ainsi sur le « nationalisme » synonyme d’affrontement avec d’autres nationalismes, d’autres nations en situation de conflictualité avec la France alors. A gauche encore, on a vu le Parti Communiste, dès les années 1970, revendiquer très clairement sa qualité « française » en revendiquant une appellation mettant en avant son appartenance à la France : « Parti Communiste Français ». Signe que l’on peut être à la fois sensible à l’internationalisme ouvrier, plutôt dépendant, dans ces années 70, du « grand frère » soviétique (principal bailleur de fonds depuis 1920) et maintenir une sensibilité et une dimension « nationale » et franco-française. Laquelle s’est exprimée en particulier par une distance, pour ne pas dire parfois, une hostilité à l’égard de la construction européenne, à l’inverse des « cousins » socialistes, européens dans l’âme…

Aujourd’hui, on le voit bien dans la vie politique française, les clivages « historiques » qui structurent la société française par rapport à l’idée de nation, n’ont guère changé. Au sein de la droite et de l’extrême-droite, l’idée de nation reste prégnante et dominante, mais avec de réelles différences néanmoins, sur la question européenne par exemple. A gauche et à l’extrême-gauche, cette même idée nationale est nettement moins présente, pour autant, quand elle se confond avec la « souveraineté » (voire le « souverainisme ») elle réapparait et clive ainsi nettement les partis de gauche entre eux.

Laurent Avezou : On aimerait bien trouver un responsable ! L’ennui, c’est que c’est là le genre de question qui appelle une réponse polylobée… On pourrait ainsi pointer du doigt mes semblables, les historiens, qui, à un moment donné, ont voulu faire passer dans la pédagogie le sens des grandes orientations collectives au détriment des héros nationaux ou d’un événementiel trop étroit. On les accuserait alors d’une perte de lisibilité du récit national. Je crains que cela ne soit un peu facile, cependant.

Je pense plutôt que le processus de mondialisation, combiné à un trop plein d’informations, rend le travail de tri très difficile - sinon proprement impossible - pour les pédagogues comme pour les élèves. Ces derniers ont accès à une information virtuellement infinie, mais qui n’accuse plus de différence entre les premiers et les seconds plans. Ce qui manque désormais, c’est un tamisage de cette information, mais il est impossible d’en incriminer exclusivement l’un ou l’autre de ces acteurs. Nous sommes dans un monde qui va trop vite et c’est pourquoi nous allons au plus pressé ; ce qui entraîne souvent une radicalisation du raisonnement et sa simplification systématique.

Quant à ce qui relève de la responsabilité politique… Je dirais que c’est un problème qui touche à la maladie des démocraties libérales d’Occident. Il est très complexe de conjuguer représentativité des institutions et quête d’incarnation ressentie par les masses. Les régimes représentatifs les moins imparfaits qui se conçoivent à l’heure actuelle sont désormais exposés, au moins au travers de leurs acteurs, soit les hommes politiques, à la même réversibilité que les personnages du récit national. Une faute dans la sphère privée peut peser lourdement sur leur carrière politique car la femme et l’homme privé sont jugés indissociables de leur caractère public.

Aux deux extrêmes de l’échiquier politique, on voit des boutefeux allumés par des groupes en raison de leur contentieux idéologique avec la démocratie libérale. C’est une façon de l’accuser de tous les maux de la société. Ainsi, le RN privatise le sentiment national et se présente comme son seul défenseur quand la nébuleuse Mélenchon va dans le même sens, mais avec un armement différent.

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