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"Vous avez six mois pour enlever cette croix" ! Ainsi parla le Conseil d'État
©Reuters

Jésus (re)crucifié.

Les décisions de la plus haute juridiction administrative française sont sans appel. Donc la croix qui scandalise les âmes pures sera enlevée.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L'histoire se déroule à Ploërmel en Bretagne. En 2006, la municipalité décida d'installer dans la ville une statue de Jean-Paul II avec une arche et une croix. La Fédération de La Libre Pensée, combattante infatigable de la lutte contre les signes chrétiens défigurant notre beau pays entama une bataille juridique pour faire disparaître cette horreur.

De tribunaux en tribunaux, d'appel en appel, d'enc… de mouches en enc… de mouches, l'affaire traîna. Finalement, et en dernier ressort, le Conseil d'État trancha. La croix doit être enlevée dans un délai de 6 mois. Mais la statue pourra rester. Ainsi que l'arche. Sur que les juifs de Ploërmel vont être contents…

Le Conseil d'État se fonde sur la loi de 1905, qui entre autres, proscrit les signes religieux dans l'espace public. Que cette loi-là soit utilisée aujourd'hui contre le catholicisme et contre le catholicisme seulement, est une aberration et une honte. Un texte desséché, sans âme, sauf pour les militants pour la Libre Pensée et les associations musulmanes.

Que diront les tribunaux et le Conseil d'État si un pieux musulman se sent offensé quand il passe devant un calvaire breton ? Et la statue de Jeanne d'Arc installée insolemment au cœur de Paris n'est-elle pas elle aussi un symbole religieux ? Des milliers de monuments de ce type couvrent la France : Un chemin de croix pour les inquisiteurs de la Libre Pensée.

La loi de 1905 est bonne fille. On fait avec elle ce qu'on veut. Elle ne sanctionne pas les signes religieux dans l'espace publique que sont les burkas. Il est vrai qu'elles ne sont pas statiques mais déambulatoires. La loi de 1905 ne s'applique pas non plus aux prières de rue (espace public n'est-ce pas ?) encadrées par la police qui détourne la circulation pour en assurer le bon déroulement. 

Ainsi fonctionne une redoutable machine acharnée à détruire la liberté de tous au bénéfice de la liberté exclusive de quelques-uns. La Libre Pensée n'est ici qu'un petit soldat envoyé en éclaireur par des associations puissantes, la Ligue des Droits de l'Homme, le Mrap, le Comité Français contre l'Islamophobie.

À Ploërmel, elles ont gagné une bataille. Pas complètement quand même car la statue de Jean Paul II est toujours là. Il ne reste plus qu'à Jean Marc Schiappa, une des têtes pensantes (?) de la Libre Pensée qu'à s'installer devant le monument dédié au pape pour un sit-in de protestation. Sa fille, Marlène, viendra le voir. Ils parleront laïcité. Sur ce sujet elle en connaît un rayon.

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