Atlanti-culture
"Scènes de la vie conjugale" : l'amour, l'usure du temps, et la profondeur de Bergman
THEATRE
SCENES DE LA VIE CONJUGALE
de Ingmar Bergman
Mise en scène : Safy Nebbou
Adaptation : Jacques Fieschi et Safy Nebbou
Avec Laetitia Casta et Raphaël Personnaz
INFORMATIONS
Théâtre de L’Oeuvre
55, rue de Clichy
75009 PARIS
Jusqu'au 30 avril
Du mercredi au samedi à 21h
Samedi et dimanche à 17h
Réservation : 01 44 53 88 88
L’AUTEUR
Ingmar Bergman (1918-2007) écrivain, auteur dramatique suédois, est l’un des très grands réalisateurs du Cinéma, qu’il a marqué par une œuvre riche et complexe, plongeant très loin dans l’étude de la psychologie humaine.
Cette pièce, est l’adaptation de son film (1974), lui-même synthèse d’une série de 6 émissions de télévision de 49 minutes (1973). Une adaptation du film avait déjà été présentée en 1996, au Théâtre de la Madeleine.
C’est une sorte d’observatoire du couple, sous l’œil d’un réalisateur entomologiste passionné.
THEME
Un couple (il est universitaire, elle est avocate, ils ont deux filles) semblant très uni, vit sous nos yeux une tranche de vingt ans de sa vie.
En apparence tout va bien. Complicité ou routine ? Vérité ou mensonge ?
L’amour peut-il survivre à l’usure du temps ?
POINTS FORTS
1 - La belle projection, au début, des deux visages : les personnages répondent à des questions qui nous les font découvrir. Cela relie adroitement l’œuvre au point de départ du film de Bergman qui commençait par une interview télévisée d’un couple qualifié de modèle.
2 – La pièce est superbe, pour son texte sensible, ses répliques aiguës, parfois brutales, tendres aussi.
3 - Le rythme de cet étrange balancier qui fait osciller ce couple commencé dans l’union de deux « ego », entre passion et habitude, incompréhensions et tensions, fusion et solitude.
4 - Les comédiens sont bien dirigés par leur metteur en scène Safy Nebbou. Tous deux sont beaux, touchants, crédibles et expriment parfaitement leurs parcours alternatifs, entre phases montantes et descendantes.
5 - Le décor est beau avec ce paysage dépouillé qui magnifie leur solitude et leur froideur parfois perceptibles.
6 - J’ai aimé l’épilogue, particulièrement émouvant, lorsque vingt ans après, ils ont fini par devenir eux-mêmes et commencent à accepter d’unir leurs « ego » en un « nous » salvateur, nécessaire à l’amour véritable.
7 - Laetitia Casta y est particulièrement magnifique, belle, protectrice, devenant la femme éternelle rêvée par l’auteur; et Raphaël Personnaz montre de manière touchante que, chez les hommes de Bergman, l’enfance n’est jamais loin.
8 - La salle était pleine, attentive, riant souvent, émue aussi, chacun retrouvant l’écho de certaines failles ou faiblesses de son propre vécu. Le public leur a fait un triomphe.
POINTS FAIBLES
J’ai regretté le costume un peu rigide et masculin de Laetitia Casta dans la première partie. C’était sans doute pour montrer sa « réserve » au plan sexuel dont il est alors question.
EN DEUX MOTS
Le couple : terrible ou magnifique ? L’éternelle et merveilleuse question, magnifiée par Bergman.
UN EXTRAIT
Lui : « On ne va pas être coupables de nos pensées. On est déjà coupables de nos actes ».
RECOMMANDATION
BON
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