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"Leave or Remain" : les tiraillements de Boris Johnson sur la question du Brexit
©STEFAN ROUSSEAU / POOL / AFP

Bonnes feuilles

Tristan de Bourbon-Parme publie "Boris Johnson - Un Européen contrarié" aux éditions François Bourin. Sur le papier, Boris Johnson avait tout pour devenir un champion de l'Union européenne : un attachement viscéral à l'Europe, des origines familiales internationales, un père employé à la Commission puis élu au Parlement européen… C'est pourtant lui qui est devenu le visage du Brexit. Extrait 2/2.

Tristan de Bourbon-Parme

Tristan de Bourbon-Parme

Observateur averti de la politique britannique, Tristan de Bourbon-Parme est journaliste correspondant au Royaume-Uni depuis décembre 2009 pour plusieurs quotidiens de presse nationale - La Croix et L'Opinion (France), La Libre Belgique (Belgique), La Tribune de Genève et 24 Heures (Suisse).

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Cet indéniable opportunisme ne retire rien au fait que le maire de Londres Boris Johnson a depuis longtemps fait part de son aversion pour l’UE et qu’il a longuement réfléchi à son positionnement, comme l’a déjà indiqué son ami Hugo Dixon. Ce point est renforcé par le témoignage de Matthew Elliott, alors directeur de Business For Britain, un groupe de pression composé de patrons eurosceptiques. Il sera à l’initiative de Vote Leave, qui deviendra peu après le groupe de campagne officiel pro-Brexit. «Bien avant le référendum, Boris Johnson a organisé plusieurs déjeuners, auxquels il a convié des gens des deux camps», raconte, assis à une terrasse de café non loin du British Museum, le jeune homme qui a participé à plusieurs d’entre eux. «On sentait qu’il cherchait à écouter et à tester les arguments de chacun pour déterminer son propre choix. Il était impossible de savoir où il se dirigeait, c’est quand même le roi pour dire oui et non dans la même phrase. Mais une chose est certaine: il maîtrisait très bien le sujet.»

Cette collecte d’informations s’est poursuivie jusqu’au dernier moment. «Lors des jours suivant le retour de David Cameron de Bruxelles, il nous a bombardés d’emails nous posant des questions sur des points très précis, poursuit Matthew Elliott. Il était notamment très intéressé par le rôle de la Cour de justice de l’Union européenne et ce que David Cameron estimait avoir changé. Nous nous sommes dit qu’il faisait probablement la même chose avec le camp adverse et cela s’est révélé exact. Il a vraiment tout étudié dans le détail et a consulté des points de vue divergents.»

Rachel Johnson abonde dans ce sens: «J’étais avec Al et mon mari Ivo dans la ferme familiale la veille de son annonce. Nous avons tenté de le convaincre de soutenir David Cameron et de ne pas faire campagne pour le camp du Leave. Il était complètement tiraillé. Il se sent très européen, mais il n’est pas favorable à l’UE. Je pense qu’il a pris cette décision pour des raisons idéologiques.» (Alexander est le premier prénom de Boris Johnson, ndlr)

Frère et sœur jouent ce jour-là au tennis sous une pluie drue. Les échanges, balles trempées, sont à la fois physiques et verbaux. «Je lui hurlais les scénarios à venir si l’un ou l’autre camp l’emportait», se remémore-t-elle. Avant qu’ils n’avalent ensemble des lasagnes brûlées arrosées de bourgogne rouge et ne s’assoient au coin du feu, Boris fait lire à sa sœur deux chroniques qu’il a rédigées sur son ordinateur. «Je lui ai dit que sa chronique Remain avait du sens et que sa chronique Leave partait dans tous les sens. Mais il m’a répondu qu’une fois écrite sa chronique Remain lui avait donné envie de vomir.»

A lire aussi : "I want my money back" : le bras de fer engagé par Margaret Thatcher sur la question du budget européen lors de son arrivée au 10, Downing Street 

Extrait du livre de Tristan de Bourbon-Parme, "Boris Johnson - Un Européen contrarié", publié aux éditions François Bourin.

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