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"L'ultra-droite inquiète nos services secrets". Merci Libération de tirer ainsi la sonnette d'alarme !
©MIGUEL MEDINA / AFP

Nous avons peur

Nous vivions insouciants et ignorants. Maintenant nous tremblons…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les journaux cherchent à vendre du papier. C'est logique et normal. Pour cela, ils doivent sans arrêt se renouveler. Sinon, les lecteurs se détournent, las d'être sollicités toujours pour les mêmes sujets. C'est ce qu'a bien compris Libération.

Le terrorisme islamique, c'est ronronnant et banal. Un égorgement par çi, un assassinat par là. De temps en temps une tuerie, le Bataclan, Nice… Mais même ça n'a qu'un temps. De cette uniformité nait un ennui dommageable à la survie d'un journal.

Libération a donc sacrifié à une innovation salutaire et vitale. A la "Une", un titre choc : "L'ultra-droite inquiète nos services secrets". Et à l'intérieur, un titre qui fait frémir : "les fachos chauffés à blanc". Alléchés, nous avons achetés le journal. C'était le but recherché, non ?

Et alors nous nous sommes sentis grugés et escroqués. "Joffrin, rembourse, Joffrin rembourse !". Les "fachos chauffés à blanc" n'était en effet que des miteux. Quelques pelés et encore moins de tondus. Un allumé qui voulait tirer sur une mosquée. Un identitaire ravagé qui prévoyait d'incendier un foyer de migrants…

On lit encore. On découvre un Breivik en devenir. Un nourrisson certes méchant mais jusqu'à maintenant totalement inoffensif. Et aussi une grosse perte : Serge Ayoub, l'irremplaçable Serge Ayoub qui concentrait sur lui tous les ressentiments des antifas n'est plus que l'ombre de lui-même.

Complètement démonétisé le pauvre Serge ! Une vingtaine de potes : c'est tout ce qui lui reste. Pour pouvoir nous livrer le fruit de ses angoissantes révélations. Libération a eu accès aux notes de la DGSI. C'est le journal lui-même qui l'annonce surement. Et il y a de quoi être fier. 

LA DGSI, c'est ce qu'il y a de plus secret en France. Les comptes rendus des gardes à vue des personnages célèbres, tout le monde les connait. Les flics balancent ! Quand les mêmes sont présentés à un juge, tout le monde est au courant des détails de l'audition : les juges balancent ! Mais la DGSI ?

Pour y accéder, il faut montrer patte blanche. C'est-à-dire, pour parler clairement, qu'une autorité supérieure a du donner pour instruction à nos agents secrets : "Ouvrez vos portes aux mecs de Libé !". Les journalistes de ce sympathique journal auraient pu, dans la foulée, compulser des notes sur les islamistes et leur soutien. Mais ils y ont sagement renoncé : il y aurait fallu des centaines et des centaines de pages pour en rendre compte. Et Joffrin a dit : "Laissez tomber, de toute façon, c'est chiant". 

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