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 Comment bien manger en période de stress
©Reuters

Epidémie mondiale du Covid- 19

En période d'épidémie, le stress prend souvent la place de nos habitudes et notamment alimentaires. Comment maintenir une alimentation saine tout en renforçant notre organisme ? Les réponses du docteur Laurence Plumey, nutritionniste.

Laurence Plumey

Laurence Plumey

Le Dr Laurence Plumey est médecin nutritionniste, praticienne des Hôpitaux de Paris IDF (Necker, Antoine Béclère), professeure de Nutrition à l’Ecole de Diététique de Paris et fondatrice de l’Organisme de Formation EPM NUTRITION. Elle a notamment publié “Le Grand Livre de l’Alimentation”, aux Editions Eyrolles. “Comment maigrir heureux quand on n’aime ni le sport, ni les légumes”, aux Editions Eyrolles. “Sucre, Gras et Sel. Ce que contiennent vraiment nos aliments”, aux Editions Eyrolles.

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Atlantico : Il s'agit une période de stress intense pour nous en ce moment; quels sont les aliments à éviter et ceux à favoriser ? 

Laurence Plumey : Que l’on soit malade (virus ou bactéries) ou en situation de stress liée au travail, au manque de sommeil et dans l’inquiétude générale, le corps est en situation de stress. Or, malheureusement le stress a tendance à diminuer les défenses immunitaires ce qui n’est vraiment pas le moment ! Certes, nous pouvons nous relaxer en relativisant les problèmes, mais il y a une réalité organique qui touche nos cellules. Notre système immunitaire étant ce qui va nous défendre le mieux, il faut donc le booster. Tout d’abord, éviter d’affaiblir nos cellules immunitaires. La première chose à faire est d’éviter les régimes restrictifs et les alimentations sélectives qui suppriment des aliments. En dehors du sucre, tous les aliments sont utiles car ils apportent des vitamines, minéraux et oligoéléments. Par exemple, les cellules du système immunitaire ont besoin de protéines (viandes, poissons, œufs, produits laitiers, légumes secs), de fer (viandes, poissons, œufs, légumes secs), de zinc (poissons et fruits de mer), de vitamine C (légumes et fruits frais) et de vitamine D (poissons gras de type saumon, sardines, maquereau, truite, hareng). Vous voyez que tous les aliments sont utiles.


La vitamine C protège t’elle des infections ?


Laurence Plumey :  Non, mais il est démontré qu’à une dose suffisante (au moins 300 mg par jour), elle augmente les chances de récupérer beaucoup plus vite. Pour se faire, on doit privilégier les fruits riches en vitamine C : oranges, clémentines, pamplemousse, citron, kiwi. Un bon verre de jus d’orange le matin (maison ou en bouteille) apporte 60% du besoin quotidien en vitamine C. Plutôt que de manger de la compote, il vaudrait mieux consommer 2 ou 3 agrumes par jour. Les légumes les plus riches en vitamine C sont les choux crus, le poivron rouge et le radis noir. A intégrer dans les menus.


 Notre flore intestinale peut elle nous aider ?

Laurence Plumey :  Oui, il a été démontré que lorsque la flore était optimale, elle pouvait augmenter le nombre de cellules immunitaires dans les poumons ! Une alimentation riche en légumes (crus ou cuits) est donc vivement conseillée car le microbiote adore les végétaux !


Quel rôle joue notre alimentation en période de stress ? Est-ce que l'on grossit plus lors de ces périodes? Même combat pour les hommes et les femmes ? 

Laurence Plumey :  Une alimentation insuffisante et  pauvre en aliments de bonne valeur nutritionnelle affaiblit progressivement les défenses immunitaires. D’ailleurs, la personne le sent ; elle est fatiguée; et ce dès le matin. On voit tout de suite la différence, sur le plan du tonus, entre une personne qui mange surtout beaucoup de pain, de féculents, de sandwichs et de biscuits et gâteaux – et une personne qui a une alimentation variée mais surtout riche en légumes, fruits, céréales – accompagnés d’un peu de poisson, œufs et viandes. Concernant le poids, certes le stress chronique augmente les risques de prise de poids car quand on est fatigué on est attiré par le grignotage – mais quand on a une bonne grippe, il est courant de perdre un bon kilo dans la semaine ! Donc, petit yoyo pondéral. De toutes façons, l’hiver n’est jamais une bonne saisons pour se lancer dans un régime amaigrissant. En effet, le corps dépense plus de calories quand il fait froid et donc il augmente l’envie de manger. Donc, dur, dur de faire un régime quand on a tout le temps faim. Il faut au contraire manger varié et suffisamment pour demander le maximum d’efficacité aux cellules du système immunitaire – et ce aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Le manque de sommeil joue aussi un rôle très important : il baisse nos capacités de défense. La Nature est bien faite ; il fait nuit tôt et jour tard. Le corps sent qu’il faut dormir plus en hiver !


Est il nécessaire de se supplémenter ?

Laurence Plumey :  Je le conseille, tant pour la vitamine D que pour la vitamine C. Ces deux vitamines sont fréquemment en déficit en hiver. Un petit coup de pouce est donc le bienvenu. On peut prendre, par exemple, un comprimé de 500 mg de vitamine C pendant 15 jours – quant à la vitamine D, on peut manger du poisson gras 2 à 3 fois par semaine mais le plus souvent le médecin prescrit de la vitamine D en ampoule, systématiquement en hiver.


Comment éviter les grignotages « réconforts » ?


Laurence Plumey :  Le grignotage de l’après midi doit plutôt être une collation, c’est à dire ne pas s’éterniser. Des amandes et un fruit serait l’idéal – et bien sûr un bon thé ou café bien chauds, pour le réconfort. 

Retrouvez ici le livre du Dr Laurence Plumey : "Le monde merveilleux du gras" aux éditions Eyrolles

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