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 Ces oiseaux qui chantent la même mélodie depuis plus de 1000 ans
©Cephas / Wikimedia Commons

Mélomanes

Les bruants des marais produisent les mêmes chants depuis plus de 1000 ans, ce qui fait dire aux spécialistes qu'ils conservent leur tradition culturelle aussi bien que les humains le font, si ce n'est plus

David Bismuth

David Bismuth

David Bismuth, ornithologue amateur et responsable du site Ornithomedia.

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Atlantico : Les bruants des marais qui vivent dans les zones humides du nord de l'Amérique ne connaissent que quelques chansons mais avec une acuité toute particulière. Ils produisent le même son depuis plus de 1000 ans ! Ce qui fait dire aux spécialistes qu'ils conservent leur tradition culturelle aussi bien que les humains le font, si ce n'est plus. De plus ces oiseaux ne retiennent que les sonorités qu'ils entendent le plus, en d'autres termes les "hits"... Une méthode de mémorisation conformiste et proche de celle des Hommes. Y a-t-il d'autres phénomènes qui rapprochent cet oiseau marécageux de l'espèce humaine?

David Bismuth : Chez le Bruant des marais (Melospiza georgiana), il existe comme chez les humains des "dialectes" ou des variations du chant en fonction du secteur géographique : la composition des syllabes, la richesse du répertoire et la fréquence du chant des mâles des sous-espèces du sud (M. g. georgiana) et de la côte nord-est des Etats-Unis (M. g. nigrescens) du Bruant des marais diffèrent ainsi de façon significative.

L'étude qui relate de cette découverte a été publiée dans le journal Nature communication. C'est l'une des premières à faire le lien entre une espèce d'oiseau et la longévité d'une tradition sonore. C'est une base essentielle pour la recherche sur l'impact de la perte d'habitat pour l'évolution culturelle des chants d'oiseaux. Cette étude mènera t-elle les ornithologues à d'autres découvertes ?

On comprendra ainsi peut-être mieux les impacts des activités humaines sur la communication des oiseaux. On savait déjà que les oiseaux vivant en ville devaient chanter plus fort pour se faire entendre, et dans la forêt boréale canadienne, on a exemple constaté que les espèces vivant près des compresseurs bruyants utilisés par l'industrie pétrolière avaient 15 % moins de chance de former des couples car le chant des mâles étaient altérés par le bruit de fond.

L'urbanisation progressive du monde fragmente les espèces qui sont de moins en moins unifiées.  A l'avenir, ces traditions sonores sont-elles en danger ?

Tout à fait, une réduction de la taille, voire la disparition de certaines populations et/ou sous-espèces à cause de la destruction des habitats (accentuée parfois par la chasse, le trafic et la diminution des ressources alimentaires) diminuent la richesse et la diversité du répertoire vocale des espèces.

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