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« Le Prophète et le Prolétariat » : voici comment fut inventé – en 1999 – l'islamo-gauchisme
©FRED TANNEAU / AFP

Une recette d'hier pour l'avenir

Depuis, cette mouvance, très progressiste, a connu un incontestable succès.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L'auteur de «Le Prophète et le Prolétariat » est un trotskiste anglais du nom de Chris Harman. Nous apprécions qu'il ait mis une majuscule à « Prolétariat » au risque de froisser les musulmans.

Voilà ce qu'il écrit. « Sur certaines questions, nous serons du même côté que les islamistes contre l’impérialisme et contre l’État, notamment en France et en Grande-Bretagne. Là où les islamistes sont dans l'opposition, nous devons être avec les islamistes parfois, avec l’État jamais ».

Une dialectique imparable qui témoigne du grand savoir-faire des trotskistes. L'ennemi est désigné, l'allié est choisi. Mais le prolétariat n'existe presque plus et ce qu'il en reste accorde ses suffrages à l'extrême droite. Seul demeure alors le Prophète. Qu'à cela ne tienne : les islamo-gauchistes assureront la victoire de la révolution à venir avec le « prolétariat étranger » (islamisé donc), selon Alain Badiou qui fut maoïste.

Chris Harman a eu de nombreux enfants. Il a eu aussi plusieurs ancêtres. Ils furent légion « les intellectuels en chaise longue » (un célèbre titre de Georges Suffert) à fermer les yeux sur les crimes de Staline « pour ne pas désespérer Billancourt » (Sartre) et au nom du nécessaire combat contre le capitalisme.

Quand Khomeini arriva au pouvoir en 1979, on trouva des penseurs français qui allèrent se prosterner à Téhéran. Peu soucieux de ces hommages obséquieux, le Guide suprême de la révolution massacra sans pitié gauchistes, marxistes et communistes. Nos intellectuels en furent désolés. Mais ils se turent et se firent une raison car Khomeini avait le même ennemi qu'eux : l'impérialisme occidental et son incarnation la plus haïssable, les Etats-Unis.
Aujourd'hui en France, et sans doute beaucoup moins en Angleterre, les rejetons de Chris Harman pullulent. L'ennemi, la France, l'Occident, n'a pas changé. Les alliés non plus. Et par la force des choses, ils ont troqué le drapeau rouge pour la bannière verte de l'islam.

Ils sont de toutes les manifestations contre l'islamophobie. Car il leur faut être du côté du « prolétariat étranger » arabe et noir. Pour autant, ils restent aux yeux de leurs frères d'armes de circonstance des mécréants. Lénine a tout dit sur les « idiots utiles ». 

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