J’en ai marre de ce boulot sans intérêt, si répétitif et qui ne m’apprend plus rien, j’en ai fait dix fois le tour. J’en ai assez de ce patron qui m’humilie, de ces trajets en bus qui pue, avec ces gens tristes, je ne veux plus leur ressembler ! J’en ai assez de cette pluie, de ces embouteillages, de ce train-train qui me fait hurler ! Asseeeez ! Et alors quoi ? Tout plaquer ? Tu as déjà quitté ta femme, tu n’es plus à ça près… Quitté ta femme, quitté ta femme ? C’est elle qui est partie et tu sais bien pourquoi !
Parce que tu deviens gris ! Gris d’ennui ! Tu te plains, tu rumines, tu t’enfermes, tu est désabusé, sois honnête ! Changer de vie ? D’un seul coup ? Certains le font. D’autres s’y préparent longuement.
[…]
On n’a qu’une vie et elle est précieuse. Même si on pense que nos amis nous décourageront ou que notre patron nous maudira, même si tout semble se liguer pour nous maintenir dans notre misère, il n’y a que nous qui puissions nous prendre par la main et nous dire : « Allez, viens, ose, va vers ton bonheur, n’aie pas trop de crainte, rien de vraiment grave ne va t’arriver… » D’ailleurs, si j’étais mon meilleur ami, n’est-ce pas ce que je me dirais ?
Amadouez vos inquiétudes, apprivoisez cette paralysante crainte du changement et cette mystérieuse peur de l’inconnu. Mesurez quels petits risques vous êtes prêts à prendre pour commencer. Le changement est aussi source d’émerveillement et d’évolution, et l’inconnu n’est pas nécessairement peuplé de solitude ou de dangers, mais plutôt de surprises et de nouveautés rafraîchissantes ! Lâchez le frein, et vivez enfin la vie dont vous rêvez.
Les changements de vie portent sur de nombreux aspects :
–– la profession : on lâche un métier qui ne plaît plus, qui stresse ou qui ennuie pour choisir une activité plus conforme à nos valeurs, ou carrément on cesse de travailler et on se débrouille autrement, selon ses réserves (chambres d’hôtes ou vie de bohème…) ;
–– la famille : on divorce ou on reforme un nouveau couple, une famille recomposée, on fait son coming out ;
–– le lieu de vie : on quitte la ville pour la campagne, le Nord pour le Sud, ou on s’en va vers « très loin », l’Afrique, l’Asie, les îles… ;
–– le style de vie : on quitte un mode de vie de consommateur indifférent pour celui d’un écolo locavore47 et commerce équitable, on balance la télé pour les soirées lecture ou jeux, on quitte la voiture pour le vélo et on se passe d’autres must de notre époque pour adopter une vie simple ;
–– de patronyme : on change de nom pour quitter une identité qui ne nous convient pas ou en trouver une autre à laquelle on aspire ;
–– de religion : on perd la foi ou on se convertit, avec la pratique qui accompagne certaines conversions.
[...]
Si votre vie ne vous plaît plus assez, larguez les amarres et voguez en confiance vers ce qui vous attire. D’autres y sont parvenus, constitués de la même matière, ni plus forts, ni plus doués que vous. Rien ne vous empêche d’acquérir les compétences qui permettent d’aller de l’avant et d’être plus audacieux. Lorsqu’on enlève ses œillères et qu’on lâche le frein, il est toujours surprenant de constater que les choses se mettent en place, sans qu’il soit nécessaire d’en faire un tour de force. S’en dégage alors une bien agréable sensation d’être à sa place, exactement comme la pièce d’un puzzle qui s’installe confortablement dans l’espace prévu pour elle.
Ah ! La vie est belle quand on se donne les moyens de la réussir !
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Extrait de "L'art de se gâcher la vie" Ixelles éditions (septembre 2012)
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